CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Stéphane Mauroux
(chant+guitare+basse+claviers)
-Raùl Fernandez
(batterie)
TRACKLIST
1) I
2) II
3) III
4) IV
5) V
6) VI
7) VII
8) VIII
9) I
10) IX
11) X
12) XI
13) XII
14) XIII
15) XIV
16) XV
17) XVI
18) XVII
19) XVIII
20) XIX
21) XX
22) XXI
DISCOGRAPHIE
Allez prenez votre barre de dynamite « Ovogrindcorematine » et mettez vous là où vous savez. Pourquoi ? Parce que lorsque deux gars de Fribourg vous alpaguent et vous demandent si vous voulez bien chopper leur premier album en auto production, et bien on balance les edelweiss et les trous du gruyère, et on se prépare pour le grindcore Hell vête !
La notion de power trio existe, mais pour deux mecs je n'ai pas encore trouvé l'expression, et je trouvais que les joyeux duettistes ça faisait un peu naze. Peu importe, Gulguta c'est d'abord Stéphane Mauroux, multi instrumentaliste, puisque hormis la batterie, il réalise toutes les parties de l'album; et Raùl Fernandez qui aura la casquette batteur et ingénieur sons/ mixeur mastereur ! Et pour une première autoproduction de type grind on ne va pas y aller par quatre chemins : un artwork assez léché (comme cette pauvre personne d'ailleurs) aux jolies couleurs bleues : ça change des vannes bien grasses pour ce type de groupe ou des représentations ragoutantes où le concours d « 'inefa-débilité picturale » est sans cesse dépassé. On n'en sait pas plus avec les titres des morceaux puisque se limitant à une numérotation romaine de I à XXI.
On pourrait d'ailleurs délirer le temps d'une chanson grind, au moment du choix où le groupe en plein brainstorming façon dîner de con :
« - Bon alors on appelle les morceaux par leur titres ?
- (...) Hein ? Kawa ?
- Bah oui le morceaux 1 son titre c'est 1
- (..)
- Bah oui regarde par exemple pour 40 More Reasons to Hate Us, le morceau 1 c'est "Face It, You're a Metal Band" " ! et là c'est pareil c'est 1
- Bah oui mais là tu as écrit I .
- Oui c'est ça pour le 1 c'est I
- Tu viens de dire que pour le morceaux 1 le titre c'est 1
- Passons, donc pour le morceaux deux, le titre c'est deux I
- Ah bon, c'est pas 2 ?
- C'est ce que je viens de te dire..
- (...) Hein ? Kawa ?»
Des vingt et une compositions, on démarre dans du grind classique et fâché façon « j'suis pas content » et il ne faudra pas s'attendre à des chants autres que quelques « déglutissements » plus ou moins gras et où la plupart du temps les vocaux renvoient à l'enregistrement d'un fond de canette aspirée à la paille : vous savez le « gluuuu gluuuu » du liquide et de l'air ! Bon ça va avec le style sur les morceaux, mais là où les courtes compositions ne tombent pas dans la linéarité les vocaux ennuient au bout de dix minutes. Quand on entend de bonnes idées sur les parties de batteries et quelques riffs (dont le très bon "XII" ou "XIX") qui autorisent un scream bienvenu, les ouinouin cochons gâtent un peu le résultat. c'est d'ailleurs le constat global, l'album n'est pas révolutionnaire mais les deux auteurs proposent un bon produit pour ce marché musical de niche où le public n'est pas très nombreux (pour le moment, j'en suis convaincu). Les compositions parviennent à se rendre violentes sans rajouter dix doses d'effets: la guitare et l'ultra batterie maîtrisent leur sujet et on sent bien que les longs jam des deux musiciens doivent souvent se faire de cette façon. Dommage donc, un manque de composition pour une soutenance basse, et surtout en attente de vraies parties vocales même si à base d'éructation de celles proposées.
Alors que dire de cette première horreur (dans un sens affectif) des Gulguta ? Que deux bon musiciens (excellent batteur et un assez complet guitariste/multi instruments) viennent de pondre un CV honnête pour démarcher les labels. Il faudra malgré tout peaufiner les compositions pour espérer percer. Grind ou pas grind , les auditeurs ne se laissent pas berner par des « gruii gruii » qui semblent ajoutés plutôt que composés. Je me le garde quand même pour quelques morceaux en compil bruitiste défoulage comme je les aime. Hey Gulguta! Je garde une oreille sur vous !