CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Einar "Eldur" Thorberg
(chant)
-Sykelig
(guitare)
-Tjalve
(guitare)
-Seidemann
(basse)
-Jormungand
(claviers)
-Tybald
(batterie)
TRACKLIST
1) Din siste dag
2) Forbanna idioter
3) Du selvproklameter misjonaer
4) Endeløst Øde
5) Djevelens verk
6) Som ett arr på sjelen
7) Ondskapens nødvendighet
DISCOGRAPHIE
Argh, qu'il est difficile d'introduire un groupe pareil sans verser dans le cliché. Remarquez, il est cliché par sa nature même, on récolte bien ce que l'on sème. Donc Norvège, 2006, black metal, froid, vous voyez un peu l'histoire non ? Den Saakaldte c'est ça, et ça se passe exclusivement en norvégien, peut-être une trace d'originalité ici pour certains. Pour les amateurs, on retrouve le chanteur de Fortid au sein du groupe.
Passée cette merveille d'introduction voilà qu'il faut parler musique. Chose aisée lorsqu'on navigue dans son domaine surtout qu'ici le chemin est déjà tout tracé. Den Saakaldte officie dans un black metal d'obédience plutôt mélodique avec un son qualifiable de gros, tout en conservant la froideur indispensable et des compositions carrées. Nous sommes donc plutôt dans le genre rouleau compresseur que bête obscure et cruelle. Immortal ou Keep of Khalessin assument ce genre totalement, pourquoi pas ici aussi direz-vous? Oui, et d'ailleurs c'est bien ce qui se passe. "Din siste dag" ouvre l'album avec maestria, portée notamment par un riff tout en longueur, froid, mélodique et efficace.
Nous allons retrouver ces caractéristiques tout au long de l'album avec un passage rock/Celtic Frost des années 80 assez incongru pour débuter un "Du selvproklameter misjonaer" qui fait du bien. En fait, le groupe va singer encore une autre fois Celtic Frost sur "Endelost Ode "avec le fameux « Uh ! » qui rendit Tom G. Warrior si célèbre. Si on ne peut parler d'originalité fondamentale on note sans détour un groupe qui essaie de varier le message et de ne pas s'enfermer dans un style qui a été pratiqué mille fois. Foin de black metal mélodique des années 90 uniquement, ce Kapittel II : Faen i helvete propose donc des passages typiquement sortis des années 80. L'alliance des deux est suffisamment bien faite pour être qualifiée de bienvenue.
Bienvenue et qui fait sortir cet album de l'ornière des simples albums solides pour le tirer à la lisière des bons albums. On se gardera d'aller plus loin car le groupe devra faire montre de plus de talent pour composer des titres vraiment forts, mais il se donne les moyens de sortir de la masse en ne se contentant pas de bien faire les choses techniquement seulement. Ces incartades en dehors de la droite ligne de ce à quoi on s'attendrait bêtement nous rassure quant à la volonté et la capacité du groupe de pouvoir franchir un palier. Bien sûr, il lui faudra agir rapidement car c'est ici déjà son 2nd album et l'essai sera à transformer pour le prochain sous peine de rester cantonné à l'éternelle case du bon espoir.
En attendant, ne boudons pas trop notre plaisir. L'album est bon, la musique est bonne, le black metal est bon dans son double attachement aux 2 décennies charnières, 80 et 90, avec une préférence marquée pour les années 90 et le mélodique quand même. On ne louera toutefois pas l'originalité débordante du groupe qui en dehors de cette particularité n'arrive pas à sortir de la case bon élève. On veut et exige plus de folie et de talent pour le prochain disque.