Après les 20 ans D'ombre et de lumière il n'aura pas fallu beaucoup de temps pour que notre Tagada Jones préféré nous propose l'album nouveau, le premier des vingt prochaines années tout simplement appelé Dissident. Quel groupe quand même ! Les rois de la démerde connaissant parfaitement leur public envoient toujours leurs promoz sur support physique. Mine de rien on a toujours hâte de s'écouter le bousin et c'est parti pour vingt nouvelles patates chaudes. Bon sang d' album !
«La La La la ! La La La laaaaaaaaaa» c'est parti pour un album qui commence plutôt gentil punk avec "De l'Amour et du Sang", introduisant toutefois l'album de la meilleur des façons et « prélimine » nos esgourdes pour enchaîner sur un "Instinct Sauvage" au riff metal tranchant et à la batterie bien énervée elle aussi. « N'adadiou » quelle est donc la recette de ce groupe et de son compositeur infatigable pour proposer toujours et encore des compositions sincères et fâchées ? Pour répondre à la question il suffit de porter son attention sur les paroles de Nico. La muse « nanti-système », pourriture humaine et corruption de toute nature n'est pas prête de crever. Pour cette raison les Tagada ne sont pas prêt de baisser de régime. Cette forte amertume se ressent bien dans chaque composition : les avis toujours vifs du groupe sur bon nombre de sujets (le polémique "Vendetta" et le "Liberticide" vicieux, ou le très bien écrit "Karim & Fuliette" font bon exemple).
Coté musical c'est la grosse claque et le retour au punk. En effet les compositions sont d'une simplicité (relative certes) bien communes au genre avec des refrains très accrocheurs qu'on finit par fredonner à tout bout de champs. Le très reconnaissable Nico crache sa rage sur les riffs tranchants accompagnant une section rythmique bien rapide et énervée pour un 20 ans d'age ! Bref du pur plaisir. Si depuis quelques opus le groupe s'accordait à écrire quelques lignes mélodiques musicales, le Dissident fourre son gros coup de keupon aux culs de la portée musicale. Alors sortons les gros mots à la « bourrin », « démonte la tronche », « défonce miel » et tout « le saint Punkin » car ça n'arrête pas du début à la fin. Certains passages de basse donnent un tel niveau de groove (si l'on peut dire) et de puissance aux compositions que l'on ne sent même pas la bave qui suinte le long de la bouche ("XXL").
D'ailleurs (et le groupe ne s'en ai jamais caché) les clin d’œils aux gimmick ou compositions à la Beru ou Parabellum sont évidentes. Mais il n'y a pas que du Punk chez Tagada et les essences hardcore du groupe se reniflent largement sur la fin (comme un "Ni Dieu ni Maître" comme par hasard avec un Poun en invité qui doit bien s'ennuyer sur Black Bomb A avec des morceaux comme ça). En parlant d'invités, une fois de plus l'esprit non conventionnel est de mise puisqu'en plus d'un Poun, le groupe nous propose aussi la présence de Reuno des Lofo sur "On Ne Chante Pas On Crie" et se fend d'un "Blasphème" metal à la Buriez qui vient groover/grogner sur le titre en français et c'est foutrement bon ! Plus surprenant un "Dernier RDV" avec Guizmo montre une dernière fois que les Tagada se fichent pas mal du consensus. Les deux reprises de fin bouclent la boucle Punk avec les trop peu connus «
Eigthiniens » de Tulaviok et le "I'm Hungry" des ricains de Anti-Heros. En vingt morceaux parfaitement tracklistés, les bretons ne trichent pas.
Qu'est ce que vous voulez que je vous dise ? Voilà deux promos qu'on me refile des Tagada Jones pour les Eternels et les deux fois le pieds est total ! Alors soyons clair :c 'est du Punk/metal/hardcore et l'orginalité n'est pas le fonds de commerce. Mais, et allez je me permets, « Putain bordel de merde de pompes à cul de pompes à merde qu'est qu'il est bon cet album » !! Vingt ans, vingt titres et une heure de gros son dans ta gueule, tu en redemandes et tu dis Youpi ! ... Allez hop filez tous gueuler après Tagada au HellFest cette année ça promet ! « Hooo hooo hooo on n'fera pas la une des journaux ... on ne sera pas non plus dans le camp des m'as tu vu ... etc..»