CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Johan Brandberg
(chant)
-Jan Dahlberg
(guitare)
-Rikard Öqvist
(guitare)
-Robin Mattson
(claviers)
-Mats Helli
(basse)
-Daniel Tiger
(batterie)
TRACKLIST
1) Kings of Greed
2) Trench of Souls
3) Ur Askan
4) Devilspeed Loathekill
5) Reap
6) Under a Canopy of Stars
7) Hung in Gallows by Dawn
8) This Coming Nightfall
9) Funeral of a Porcelain Doll
10) Masses Flee
11) Insurrection
DISCOGRAPHIE
Dans la catégorie « petits évènements de la vie quotidienne », un nouvel album de death atmo c’est pour moi un peu comme une défaite de Nadal ou une victoire de l’ASSE : un évènement relativement rare mais en général plaisant. Rare vu que le nombre de groupes de death athmo est proportionnel au nombre de fans (pour mémoire le dernier congrès du death atmo s’est tenu dans la cabine téléphonique près de mon boulot). Plaisant parce que… c’est mon genre préféré et que je suis assez bon public. MAIS ne vous inquiétez pas, le temps d’une chronique, je sais me faire aussi dur que ma… que la pierre, impartial telle la justice franç… non… espagn… non plus. Impartial quoi.
Et en toute objectivité le second album de Meadows End est un bon album de death atmo, frôlant même l’excellence par moments. Nos amis suédois ont très bien compris les bases du genre : une rythmique puissante, des tempos variés mais plutôt mid et les indispensables claviers en pastique dont le timbre aurait pu instantanément tuer Arthur Rubinstein de son vivant (maintenant qu’il est mort, c’est plus compliqué). La preuve de cette excellente assimilation des principes du style est triplement donnée sur The Sufferwell. Premier coup de maître : "Trench of Souls". Relativement direct et simple, ce titre catchy à souhait, au léger parfum goth, a tout d’un classique du genre. Deuxième preuve : "Hung in Gallows By Dawn". Puissant, bontempiesque à souhait, les vocaux de Johan y fonctionnent à merveille. Un vrai bonheur. Troisième joyau : le sublime "Insurrection". On oubliera le « forgive me father for I will sin » suivi du coup de pistolet ultra prévisible de l’intro et on appréciera de toutes ses forces un morceau digne de Back to Times of Splendor. Aussi mélodique, aussi puissant, il intègre également une voix claire un peu atypique qui fait irrémédiablement penser au premier album de Disillusion.
Quid des huit autres morceaux ? Eh bien la majorité d’entre eux sont également de qualité, bien qu’un ton en-dessous. "Reap" est le typique bon morceau dégageant une impression de solidité. Dans un registre plus rapide, "This Coming Nightfall" fait également mouche avec ses claviers symphos, tout comme le sympathique "Kings of Greed" initial qui met The Sufferwell sur de bons rails. Quant à "Under a Canopy of Stars", il s’agit du seul titre où l’on entend une voix féminine. On n’entend qu’elle d’ailleurs, mais ce n’est pas un problème : la voix un peu cassée de la chanteuse constitue une agréable surprise dans un monde où dominent les princesses et les hurleuses. En revanche, on peut regretter que Meadows End n’évite pas toujours certains écueils du genre : les ballades growlées ce n’est quand même pas ce qu’il y a de mieux ("Ur Askan"). Quant au melodeath’n’roll, il aura peut-être ses adeptes ("Devilspeed Loathekill", "Funeral of a Porcelain Doll"), mais j’y suis réfractaire. Quoiqu’il en soit, malgré ces petits égarements, il s’agit d’un album très réussi.
Growls, gross riffs, mélodies para pack de douze, The Sufferwell fait partie de ces albums qui donnent le sourire aux fans de death mélodique. Il y a bien quelques petits nuages dans le ciel, mais ils ne sont pas suffisant pour gâcher une très bonne impression d’ensemble, d’autant plus que plusieurs titres sont de véritables bombes. Les amateurs du genre peuvent acheter les yeux fermés.