CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Lenny Breuss
(chant+guitare)
-Flo Dehn
(guitare)
-Bene Münzel
(basse)
-Nico Remann
(batterie)
TRACKLIST
1) Living Hell
2) Soul Erazor
3) Beneath The Earth
4) You Lost Sight
5) Agent Thrash
6) Living A Lie
7) Awake The Riot - The Final War
8) Eternal Waste
9) Drowned In Blind Faith
10) Worlds Built To Deceive
11) The Monotonous - Distant Scream
12) Future Shock
DISCOGRAPHIE
Il est toujours difficile d’estimer l’intérêt de groupes d’une branche revival. La comparaison avec les originaux est souvent gênante et il y aura toujours un puriste pour cracher sur la démarche. Alors lorsque l’on s’appelle Dust Bolt, qu’on est allemand et qu’on ne jure que par le thrash old-school façon Bay Area, on sait que l’on va en prendre plein dans les dents au niveau légitimité. Il faut dire que le premier album des teutons était sympathique, à défaut d’être génial. Les voilà donc qui nous proposent leur deuxième album intitulé Awake The Riot. Une fois fait abstraction de l’influence des aînés, que peut-on en dire ?
L’album commence sur les chapeaux de roues. Pas question de prendre le temps de faire une introduction, on entre dans le vif du sujet avec "Living Hell". Un choix pertinent, car le morceau est une véritable bombe ! Lancé à 200 à l’heure, doté d’un chant accrocheur et fédérateur, il met directement l’auditeur sur orbite. Les soli s’enchaînent, le morceau s’allonge jusqu’à cinq minutes sans perdre en énergie… Du grand art ! On comprend de suite de quoi est faite la musique du groupe : riffs à gogo, soli mélodiques, chant viril et rythmiques rapides. Bref, le groupe a de l’énergie à revendre et nous en fait abondamment profiter. Dust Bolt transforme l’essai avec "Soul Erazor", un morceau du même acabit. Alors évidemment, cela manque un peu d’originalité, mais il serait dommage de bouder notre plaisir tant le groupe maîtrise son sujet. Comparé à son précédent album Violent Demolition, Dust Bolt a beaucoup progressé sur tous les plans. Malgré l’aspect très direct des morceaux, le groupe instille suffisamment de complexité dans les compositions pour que l’ennui ne pointe pas trop vite son nez. Derrière le côté direct, Awake The Riot bénéficie d'une vraie richesse dans la composition.
Le problème du groupe est que leurs influences très assumées les cantonnent dans un style étriqué. Du coup, les morceaux se ressemblent beaucoup. La qualité de composition est quand même bien présente, mais l’album est monolithique dans son approche. Et comme l’album ne dure pas moins d’une heure, on sent qu’il aurait fallu un ou deux morceaux capables de casser réellement cette impression de formule rabâchée à toutes les sauces. Le groupe clôt sa galette sur deux morceaux de sept minutes (dont une reprise d'Evil Dead). "The Monotonous – Distant Scream" apporte du sang frais en démarrant à la guitare acoustique. C'est certainement l’une des pistes les plus intéressantes de par son changement de paradigme. Plus que par l’énergie, le groupe se concentre un peu plus sur l’ambiance avec un tempo plus lent (du moins au début du morceau). Force est de constater que cela fonctionne bien. Il faut dire que derrière l’énergie qui génère immédiatement l’enthousiasme de l’auditeur, le groupe possède des parties guitares vraiment bien foutues. Les riffs sont accrocheurs et les soli sont toujours un bon moment. Souvent très mélodiques, ils apportent autre chose que la simple vélocité mise en avant sur le reste du morceau.
Après un premier album sympathique, Dust Bolt est monté d’un cran avec Awake The Riot. S’il ne faut pas y chercher une originalité incroyable, les Allemands proposent une heure de thrash de grande qualité, efficace et travaillé avec amour. Comme quoi, on peut fortement s'inspirer de ses aînés et proposer quelque chose d'enthousiasmant. Du beau boulot, qu'apprécieront ceux qui savent ne pas être réactionnaires vis-à-vis des groupes revival.