CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-George Paul
(chant+guitare)
-Michael Dimmitt
(guitare)
-Ryan Jones
(basse)
-Justin Ennis
(batterie)
TRACKLIST
1) Black Pyramid
2) Exhaling or Breathing In
3) Tactcal Means of Ouroboros
4) Gravitational Collapse
5) Contaminate
6) Suffer the Children
7) Ignis Fatuus
8) Conspiracy of Silence
DISCOGRAPHIE
- Ah mais, saleté de GPS ! Punaise, l’électronique, c’est vraiment de la merde !
- Ah non, ne me dis pas qu’on s’est perdu ! Pas une nouvelle fois !
- Bon, bon, ne nous énervons pas, bichette ! Attends là je vois quelqu’un, je vais lui demander… Excusez-moi mon ami ! Le château hanté de Dimmu Borgir, c’est bien par ici ?
- Di… Dimmu Borgir ? Le Dimmu Borgir du black sympho ?
- Euh… oui, bien sûr !
- Oh là, là ! Vous n’y êtes pas du tout, ici vous êtes dans le pays du raw black thrashocrustocore ! Vous devez absolument faire demi-tour !
- Qu’est-ce qu’il dit ?
- Rien, rien, bichette ! Remonte dans la voiture…
Il est clair que les fans inconditionnels d’un black clean, gorgé de nappes de synthés et de chœurs léchés font fausse route s’ils pensent trouver en Harbinger ne serait-ce qu’une trace d’un tel mélange… Parce que Mutilation Rites, son truc, ce n’est pas la beauté noire et glacée, l’esthétique luciférienne et compagnie. Non, aux Ricains, leur dada, c’est le vomi. Émétophobes de touts bords, fuyez ce second album du groupe comme la peste ! George ne chante pas, George éructe, George gerbe sa haine en mode crust ! Et la musique ? En adéquation avec les vocaux : brute, râpeuse, sale. Attention cependant : ne tirez pas de conclusions hâtives des faits énoncés précédemment. Harbinger est tout sauf un album monolithique, bas du front, fait par des bourrins incapables de composer. Pas du tout : les huit titres ne descendent jamais au-dessous de quatre minutes et permettent d’apprécier la variété du travail du groupe. D’une constance remarquable, la seconde création de Mutilation Rites s’apparente à une tornade de riffs et de tempos divers et variés.
S’il est vrai que le black prédomine, les chansons font néanmoins souvent la part belle à un espèce de protoconglomérat thrashodeatheux, avec une saveur punkocore sur laquelle Darkthrone ne cracherait pas, et même si l’ensemble de l’œuvre est de qualité, le tryptique "Tactical Means of Ourboros" / "Gravitational Collapse" / "Contaminate", moins axé sur le black, butte sa maman. Entre riffs acérés propices à de violents mouvements de nuque et passages oppressants (la fin de "Tactical Means of Ouroboros" est une pure jouissance), on atteint là un niveau remarquable. Le reste de l’album, un petit ton en deçà, reste néanmoins de haut vol, et "Suffer the Children", plus proche de la chanson de Napalm Death du même titre que de celle de Tears for Fears, envoie également son pesant de bile noire, tandis qu’ "Ignis Fatuus", pas non plus très proche du morceau d’Engelsstaub du même nom... , opte pour une pesanteur et une dissonance également agréable. Bref, du chouette boulot, qui vient confirmer tout le bien qu’on pensait de ce quatuor après la sortie du déjà redoutable Empyrean.
- Beeeeeuuuuuaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh !
- Oui, pas faux…
- Boooooooooooooooooooooooooooooooooooooooohhhhhhhhh !
- Ah bon ? Je ne savais pas…
- Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeehhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !
- Mmm… tu y vas peut-être un peu fort quand même…
Hé oui, Mutilation Rites a des choses à dire, il suffit de l’écouter attentivement pour s’en rendre compte. Harbinger est une seconde poutre d’un niveau comparable à la première. Pourvu qu’ils continuent à nous gerber dessus avec tant de classe. Allez, je renfile mon ciré, c’est reparti !