CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Jonas Savšek
(chant)
-Blaž Zupan
(guitare)
-Peter Frol
(guitare)
-Tamara Cerovic Erjavec
(claviers)
-Žan Grintov
(basse)
-Tomaž Kogovšek
(batterie)
TRACKLIST
1) Introversion
2) Human Debris
3) A Predicament In Time
4) Thorp Afield
5) Mitos
6) Regrets
7) Degression
DISCOGRAPHIE
Ce n’est pas tous les jours que j’ai l’occasion d’écouter un groupe slovénien, surtout lorsqu’il s’autoproduit ! La magie d’internet opère et je peux en toute quiétude profiter du premier essai du groupe, Solace In Solitude. Développant un death metal progressif bien lourd, le groupe se contente de développer sept morceaux dont la durée est systématiquement au-delà des six minutes. Morost est d’ores et déjà, faute de concurrence, mon groupe slovène préféré. Mais à part ça, que vaut réellement cet album ?
Des sept morceaux de la galette, deux sont des instrumentaux. L’opener "Introversion" nous propose deux minutes de calme avant la tempête. Très réussi, il est cependant en décalage avec la suite. Le bien nommé "Dégression" ressemble lui comme deux gouttes d’eau au premier nommé, rajoutant quelques parties guitares (et une minute de musique) pour clore l’album. Le fond de la musique du groupe est donc condensé en cinq morceaux centraux. "Human Debris" lance réellement les hostilités et nous rentre dans le lard dès les premières secondes. Le son est puissant et précis. Le chant guttural est profond et grave. On est dans un death metal tendance glauque et lourd. Et si le morceau dure près de sept minutes, ce n’est pas par sa complexité de structure. Morost semble avant tout rallonger le morceau un peu artificiellement. L’ensemble est accrocheur, avec une bonne balance entre gros riffs et arpèges malsains. "A Predication In Time" prend le même chemin et confirme nos impressions. On s’aperçoit rapidement que les deux guitaristes sont tous les deux adeptes de guitares rythmiques. Les leads comme les solis sont rares, ce qui donne un aspect monolithique à l’ensemble. Et ce n’est pas le chant, très uniforme, qui changera cette impression. Seuls les claviers, discrets mais omniprésents, font un boulot assez remarquable sur les ambiances.
L’aspect progressif de Morost semble se porter avant tout dans la longueur des morceaux, sans qu’ils soient pour autant complexes à assimiler. Ainsi, les introductions des morceaux sont immédiates. Pas de montée en puissance, tout démarre à la première seconde. Mais le milieu de l’album nous montre "Mitos" qui atteint les neuf minutes. Le morceau fait passer un cap au groupe en ayant une véritable progression. Les claviers n’hésitent pas à être plus présents et on a vraiment l’impression d’une évolution dans le morceau. Les leads de guitare se font réguliers et les changements de rythme également. Une vraie réussite dans le genre. Malgré tout, la musique du groupe reste souvent très lourde et manque un peu d’intensité. Surtout que l’album est dans la même veine du début à la fin, manquant un peu de variété. C’est clairement un choix du groupe qui travaille ses ambiances et un côté glauque plutôt réussi. Mais dans une musique qui se veut progressive, on est en mesure d’attendre plus de prise de risque dans les structures, les ambiances ou le chant. Mais "Mitos" vaut à lui seul l’écoute et condense les qualités des Slovéniens, montrant de quoi ils sont capables. On peut avoir de l'espoir pour la suite.
Solace In Solitude est un premier essai suffisamment intéressant pour mériter que l’on s’intéresse au groupe. Ce dernier montre ses qualités avec un son puissant et précis. En ajoutant un peu de variété et d’intensité, nul doute que le groupe pourrait passer un cap. A suivre, donc.