CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Cadaveria
(chant)
-Frank Booth
(guitare)
-Dick Laurent
(guitare)
-Killer Bob
(basse)
-Marçelo Santos
(batterie)
TRACKLIST
1) Velo (The Other Side of Hate)
2) Carnival of Doom
3) Free Spirit
4) The Soul That Doesn't Sleep
5) Existence
6) Out Loud
7) Death, Again
8) Exercise1
9) Almost Ghostly
10) Loneliness
11) Strangled Idols
DISCOGRAPHIE
Dario Argento est le plus grand cinéaste italien de tous les temps. Aucun doute possible là-dessus. Fellini peut aller se rhabiller… Ses premières œuvres, celles des années 70, sont emplies d’une horreur théâtrale absolument frappante (grandguignolesque dirons les détracteurs...). Argento utilisait Orange Goblin pour ses bandes sons. Si Cadaveria avait officié à cette époque, l’aurait-il prise comme chantre de ses œuvres ? Parce que de Suspiria et Phenomena à Cadaveria, il n’y a qu’un pas…
Silence comme bande-son d’un film d’horreur ? Pourquoi pas, mais attention, la musique proposée sur ce cinquième travail n’est ni vraiment théâtrale, ni super imagée. Cadaveria pratique un dark metal, entendre mélange de goth, de heavy/doom et de black metal, assez sobre en fin de compte. Le quintette, comme à l’accoutumée, se concentre sur la musique, point barre. Il ne cherche pas l’outrance propre à beaucoup de groupes métalliques utilisant l'imagerie gothique. Onze chansons d’une durée homogène, ayant toutes une structure simple, mais pas forcément simpliste : nos artistes aiment ainsi à lancer quelques fausses pistes, faire monter la pression de manière un peu inattendue ("Existence", "Almost Ghostly"). Onze chansons formant un tout homogène, onze titres où miss Cadaveria captive l’auditeur de sa double personnalité vocale : tantôt venimeuse, tantôt douce, douceur évoquant par moment leurs compatriotes vétérans de Kirlian Camera ("Death Again").
Les titres rythmés et/ou heavy ("Carnival of Doom", "Free Spirit", le plus dérbidé "Out Loud" ou encore "Exercise1") côtoient les ambiance plus mitigées où la torpeur lascive batifole avec de brusques accès d’agressivité (outre les deux titres cités plus haut, on rangera également dans cette catégorie "Strangled Idols" ou "Death Again"). Le tout se déroule sans la moindre anicroche et l’album ne se désunit à aucun moment. Que manque-t-il donc à l'enregistrement pour être un brûlot ? Un peu plus de folie, certainement. Tout y paraît tellement contrôlé que Silence adopte une vitesse constante et ne décolle jamais complètement. La bonne nouvelle est qu’il ne déraille à aucun moment, aucun titre ne fait tache, et que certains morceaux sont même vraiment excellents : "Carnival of Doom" et "Free Spirit" sont des hit-singles en puissance, extrêmement bien foutus, alors que "Strangled Idols" conclut l’album de manière impeccable, grâce notamment à un chant clair percutant, en parfaite adéquation avec le rythme du titre. L’œuvre est certes un peu trop sage pour déchaîner les passions mais elle n’en reste pas moins le fruit de musiciens confirmés et experts en leur matière.
Silence est typiquement le bon album qu’on aura plaisir à sortir de manière périodique. Pas pour épater la galerie, non, juste histoire d’écouter un album qui tient la route de bout en bout. Compositions globalement savoureuses, exécution irréprochable, chanteuse aussi captivante que d’habitude. Que demander de plus ?