CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Ilya Goddessraper
(chant+guitare)
-Erik Malave
(basse)
-Kenny Grohowski
(batterie)
-Alex Cohen
(batterie)
TRACKLIST
1) From Palaces of the Hive
2) Abyssal Gods
3) Dead Heaven
4) Celestial War Rape
5) Opposing Holiness
6) Krokodil
7) Twins
8) Vatican Lust
9) Black Psychedelia
10) Metropolis
DISCOGRAPHIE
Gros espoir de 2014 grâce à la sortie de la compilation Shrine to the Trident Throne qui dévoilait un groupe pétri de talent et aux aspirations à la Deathspell Omega, Imperial Triumphant pour une fois donnait espoir à une alternative viable aux Pictaviens. Forcément, compilation dit enregistrements de courte durée à la base, la sortie de ce deuxièm véritable album doit être une réalisation grandiose des promesses dévoilées.
Promesses tenues. Nous avions droit à du Deathspell Omega, nous en avons toujours autant. La verve dissonante est de mise, plus encore probablement que chez l'illustre aîné. Le son est toujours aussi rouge vif, marqué du fer brûlant qui consumera votre âme. L'originalité liée à la basse bien présente et dont la vie propre est incontestable fait toujours autant de bien. On ne répétera jamais assez l'apport immense d'une basse bien composée et mise correctement en valeur. Elle vrombit de toute sa metallicité au cours de lignes sans fioritures mais souvent impeccables. La religiosité du concept est également de la partie, les choeurs ne s'oubliant que rarement et les mots scandés ne laissant pas de place au doute. Nous nous retrouvons donc face à un solide prétendant à la couronne que le roi devra un jour laisser vacante.
On est doublement tenté de le dire car les originalités parsèment la galette. Entendez cette guitare sèche incongrue sur "Opposing Holiness", c'est franchement surprenant et plutôt très bien fait. Même la première piste donne droit à une guitare au son inquiétant proche du glas, fantastique variation sur un instrument connu et reconnu. Pourtant las. Le bât est blessé ainsi que nos illusions. Rapidement on s'aperçoit que quelque chose ne fonctionne pas. Déjà l'impression de bordel est marquante. Le son trop saturé par moments n'aide pas à se faire une idée correcte des compositions alors que celle-ci sont exigeantes. Et cette exigence jaillit des stries imposées dans les riffs. Dissonants ça oui, ils crissent sur vos tympans pour trop rarement vouloir admettre qu'une guitare peut sonner comme un instrument de plaisir auditif.
Devons-nous voir là un crime de lèse-majesté ? L'abus d'ambition aurait-il noyé les compositions d'Imperial Triumphant ? Oui, c'est l'idée que se dégage au fil des écoutes. L'album est relativement court, voyez-vous, pas plus de 41 minutes. Pourtant l'idée de devoir l'écouter pour exercer correctement le métier de journaliste relève plus de la gageure que de la joie. Il manque indubitablement une parure à ce Abyssal Gods. Parure musicale mise au rencart par cette volonté trop marquée de se vouloir différent, malaisé à écouter, difficile à pénétrer. Le problème lorsqu'on choisit cette voie hautement casse gueule et courageuse (ou inconsciente) est qu'il faut faire montre d'un grand talent dans les compositions, les ambiances pour faire vivre le disque, donner envie à l'auditeur d'aller loin dans le voyage. Vous avez compris que ce n'est malheureusement pas le cas ici malgré les fulgurances.
Il va donc falloir se résigner encore un peu, Deathspell Omega n'a pas encore enfanté son successeur. Les promesses passées étaient belles mais elles se sont étiolées dans le temps. Y-a-t-il néanmoins place pour l'espoir ? Pas vraiment de prime abord. La volonté de vouloir faire mal aux tympans semble trop forte et le niveau des compositions ici présent pas assez élevé. C'est pourtant dommage car les idées abondent, la maîtrise instrumentale impose le respect et l'originalité est de mise. Cependant Imperial Triumphant a pour notre malheur oublié un peu trop la musique dans son entreprise.