CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Adam The First Sinner
(chant+guitare+basse)
-Destroyer
(guitare)
-Pavulon
(batterie)
TRACKLIST
1) Vox Dei (A Call from Beyond)
2) Lord, Make Me an Instrument of Thy Wrath!
3) Death Liberator
4) Leviathan
5) Doomsday Celebrities
6) Hate Is the Law
7) Valley of Darkness
8) Crusade:Zero
9) The Omnipresence
10) Rise Omega the Consequence!
11) Dawn of War
12) Black Aura Debris
DISCOGRAPHIE
Dans le courant des années 1990, la Pologne est devenue une terre fertile pour bon nombre de formations de metal extrême. Elle a su se forger une identité forte, présentant notamment des groupes de death metal puissants. Vader, Decapitated et Behemoth en tête ont ainsi été reconnus par le monde entier, suivis par quelques autres, qui n’ont malheureusement pas eu la chance d’obtenir le même statut de piliers du death. Hate fait partie de ceux-là. Loin de se décourager, les Polonais proposent en ce début d’année leur neuvième sortie. Enfin celle de la consécration ?
Un rapide coup d’œil à la notation tuera d’emblée le suspens. Non, Hate n’a pas composé un album exceptionnel, digne d’entrer au panthéon du metal de la mort. Pour ceux qui connaissent quelque peu le groupe, ce dernier n’a pas cherché à faire dans l’originalité. Il utilise en effet toujours la même recette, désormais éculée. Son death est des plus classiques et fera penser une fois encore aux grands noms de la scène polonaise, Behemoth au premier chef. Cette comparaison colle à la peau de Hate depuis de nombreuses années. Ses plus ardents défenseurs rappelleront à juste titre qu’alors que Nergal et ses petits camarades évoluaient dans la sphère black metal à leurs débuts, Hate a toujours épousé la cause du death. Soit. Il n’empêche que les années passant, les premiers sont devenus des incontournables du metal extrême, tandis que les seconds n’ont jamais su obtenir les faveurs du plus grand nombre d’amateurs de brutalité en tout genre.
Crusade:Zero aura bien du mal à changer cet état de fait. Non pas qu’il s’agisse d’un mauvais album, mais l’ensemble est tellement convenu, sans une once d’originalité, qu’il ne marquera sûrement pas les esprits. Les Polonais ont privilégié les mid-tempi, censés leur permettre de développer des ambiances sombres. Malheureusement, ils n’y parviennent que trop rarement. Les rythmiques martiales s’enchainent sans générer d’émotions particulières chez l’auditeur. La paire de guitaristes s’échine cependant à exposer des riffs puissants et carrés, sans malgré tout susciter l’enthousiasme. Le chant, qui évoquera bien entendu une fois de plus Behemoth, voire Vader parfois, n’est pas mauvais. Adam the First Sinner martèle les refrains, comme autant de slogans, qui trouveront peut-être un écho positif sur scène, à l’instar de "Leviathan" ou de "Doomsday Celebrities". Les cinquante-cinq minutes de Crusade:Zero défilent en ne laissant qu’un goût amer et quelques regrets.
Hate possédait une fois encore tous les ingrédients pour accoucher d’un disque, si ce n’est remarquable, du moins sympathique. Cette neuvième offrande ne leur permettra pas de se hisser au rang de ses glorieux compatriotes. Comme beaucoup d’autres, le groupe est voué à ne jouer qu’un rôle secondaire dans une scène polonaise bien garnie en formations de qualité. Gageons que les titres de Crusade:Zero prendront une autre dimension en live. La réponse est attendue dans les prochaines semaines, Hate allant parcourir l’Europe en compagnie de Vader.