CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Ashmedi
(chant+guitare+instruments traditionnels)
-Moloch
(guitare)
-Scorpios
(basse)
-Lord Curse
(batterie)
TRACKLIST
1) Tempest Temper Enlil Enraged
2) The Pendulum Speaks
3) Lost Tribes
4) Multiple Truths
5) Enki Divine Nature Awoken
6) Metatron and Man
7) The Palm The Eye and Lapis Lazuli
8) Doorways to Irkala
9) The Outsiders
DISCOGRAPHIE
De ses timides débuts au milieu des années 1990 à son statut, mérité, de groupe qui compte, Melechesh n’a eu de cesse de progresser au fil des ans, en affirmant sa personnalité forte, prenant les traits d’un metal extrême puissant et racé. A l’heure de sortir son sixième album, la formation, touchée par certains remous, entend rester sur le devant de la scène.
Melechesh a connu depuis quelques mois des changements notables de line-up. Retenons qu’Ashmedi est officiellement l’unique tête pensante depuis l’éloignement progressif de Moloch, mais en a-t-il finalement été autrement par le passé ? Il a donc recruté Scorpios au poste de bassiste, demandé à son compagnon de longue date, Moloch, de s’occuper d’une partie des guitares, avant de proposer à Lord Curse, batteur sur les premiers enregistrements, de revenir tenir les baguettes. Il a ensuite composé neuf titres, qui sont autant de pierres destinées à solidifier l’édifice de son mesopotamian metal. S’il existe encore certaines personnes qui n’ont jamais entendu une seule note de la troupe, il leur faudra imaginer une sorte de black-thrash robuste avec comme base des mélodies orientales. Enki ne surprendra en revanche nullement les amateurs qui ont déjà succombé au charme de Melechesh. Il n’apporte rien de plus que ce que sait (bien) faire le groupe depuis de nombreuses années.
Pourtant, que vous découvriez tardivement le quatuor, ou que vous soyez déjà conquis par les sorties précédentes, Enki risque de remporter vos suffrages. Il possède en effet des qualités intrinsèques qui plairont au plus grand nombre. Ashmedi a décidé de présenter des morceaux plus épurés, cherchant avant tout l’efficacité. "Metatron and Man" ou "The Palm, The Eye and Lapis Lazuli" sont des plus solides et enlevés, et en ce sens de véritables réussites. Le leader s’est entouré de quelques invités de prestige, Sakis Tolis sur "Enki Divine Nature Awoken", qui vient poser des vocaux profonds, apportant une touche mystique supplémentaire. "Lost Tribes" voit pour sa part Max Cavalera intervenir, sa prestation étant loin d’être mémorable. Comme à l’accoutumée, les éléments qui ont consacré la formation sont présents : riffs compacts, mélopées bien senties et vocaux furieux s’égrènent durant plus d’une heure. La classique instrumentale où s’expriment les instruments traditionnels ne manque pas à l’appel, prenant ici les traits de "Doorways to Irkala". Une fois de plus, l’aura qui se dégage de cet album est magistrale.
Enki est donc un album attendu qui n’étonnera finalement personne. Melechesh y témoigne une fois encore sa propension à donner vie à des compositions recherchées et énergiques. Ne boudons donc pas notre plaisir de suivre à nouveau Ashmedi et ses comparses au travers des méandres de mondes anciens, dominés par les Anunaki et autres créatures étranges.