CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
7/20
LINE UP
-Elisa C.Martín
(chant)
-Albert Maroto
(guitare)
-Carlos Peña
(basse)
-Jorge Saez
(batterie)
-Matías Sosa
(guitare)
-Nino Ruíz
(claviers)
TRACKLIST
1)I Live My Own Life
2)Reverse Universe
3)Over The Edge
4)Living In Fear
5)The End Of Your Suicide
6)Innocent Blood
7)W.W 666
8)Face To Face
9)Enclosed
10)Perfect Soul
11)Take Me Higher
12)Promised Heaven
13)So Far Away From Home
DISCOGRAPHIE
Elisa C. Martin, ex-voix de Dark Moor, s'essaye avec Dreamaker à quelque chose de plus moderne, sensé être moins téléphoné. Dreamaker est plus dans un trip bourrin que Dark Moor, quasiment indus, et met en avant les rythmiques, avec de gros riffs néo-metal. Et même si le groupe n'a pas de chanteur attitré, une voix masculine - souvent hurlée - vient régulièrement prêter main forte à Elisa. Le résultat? Un disque sans grand intérêt conçu par un groupe en perte de vitesse, plus guère crédible, qui essaie coûte que coûte de rester dans le mouv'.
On ne peut tout de même pas enlever à Elisa son talent. Elle chante bien, lorsqu'elle ne se force pas à hurler, et peut même rappeler même Amy Lee (Evanescence) dans les passages les plus soft; même si cette comparaison est hasardeuse et risque d'en faire bondir quelques-uns. "I Live My Own Life" et "Reverse Universe", aux refrains mélodiques, font appel à son sens de l'interprétation. Des claviers sont présents: hyper-formatés, redondants, déjà-vu. Vraiment pas un atout. Dès le troisième titre "Living In Fear", l'inconnu beugleur déboule, pour ajouter encore davantage de méchanceté aux lignes vocales; et si le schéma de construction de ce titre est agréablement décousu, Dreamaker ne se donnera pas beaucoup de mal par la suite. Tous les autres titres, pour ainsi dire, suivent une seule et même logique.
Maîtrise instrumentale superflue: peu (ou pas) de soli pour Dreamaker, juste des rythmiques en béton armé, que la production souligne d'ailleurs plus que trop clairement, par rapport à une voix parfois en retrait. "W.W. 666" se rapproche plus du speed que du néo, mais le chant criard hors-sujet arrête illico la comparaison. Dans le même esprit, les tempi "The End Of Your Suicide" et "So Far Away From Home" tentent quelque peu d'aller empiéter sur le terrain heavy-metal traditionnel, les origines d'Elisa, mais souffrent de cette production inadaptée. Décidément, tout semble reposer sur les frêles épaules de la damoiselle, qui a du mal à elle seule à remonter le niveau de l'ensemble. Soyons honnêtes: les autres membres du groupe sont loin d'être des virtuoses, et ne font pas le poids face à tant d'autres groupes de qualité, au style originellement proche (rappelons que le premier album de Dreamaker, pas un chef d'œuvre non plus, avait au moins le bon goût d'éviter les ridicules tentatives de sonner « in »). Le solo de clavier complètement bidon de "Perfect Soul" ne peut que prêter à rire, et fait complètement sombrer dans le pathétique ce groupe qui essaie désespérément d'allier deux styles radicalement opposés et antinomiques.
Choisissez, les amis: ou bien vous vous vendez complètement et vous devenez un énième clone d'Evanescence, auquel cas le petit Jorge Saez à la batterie devra se calmer un peu, ou bien vous restez dans le créneau du heavy-speed traditionnel, mais il faudra alors faire preuve d'un peu plus de maîtrise instrumentale et de sens de la composition. Dans les deux cas, vous allez souffrir. Mais on n'est pas si méchants, et on vous souhaite quand même bon courage. Si si. N'empêche, j'en connais une qui doit se bouffer les ovaires d'avoir quitté Dark Moor...