CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10/20
LINE UP
-Steve Lee
(chant)
-Mandy Meyer
(guitare)
-Leo Leoni
(guitare)
-Hena Habegger
(batterie)
-Marc Lynn
(basse)
TRACKLIST
1)All We Are
2)Dream On
3)Lift 'U' Up
4)Everithing I Want
5)Cupid Arrow
6)I Wonder
7)I'm Alive
8)I've Seen an Angel Cry
9)Stay for the Night
10)Anytime, Anywhere
11)Said & Done
12)The Other Side of Me
13)Nothing Left at All
14)And Then Goodbye
DISCOGRAPHIE
Ritchie Blackmore ne semble pas très motivé pour enregistrer un nouveau disque de Rainbow? Le nouveau Whitesnake se fait attendre? Aerosmith n'a rien trouvé de mieux que de reprendre du blues? Qu'à cela ne tienne, et après le très bon Overload de Harem Scarem, c'est à un autre second couteau du hard rock mélodique de nous prouver que l'esprit des années 80 n'est pas mort. Il paraît que cet album est un retour aux sources pour les Suisses qui s'étaient trop perdus dans la ballade FM sur leurs précédentes livraisons. Double retour aux sources alors, vu que la majorité des titres donne une impression de déjà-entendu même à votre dévoué serviteur découvrant tout juste le groupe…
Dès la première chanson, on comprend que non seulement Gotthard ne compte pas réinventer la roue, mais souffre d'un manque d'inspiration assez évident. Hum, dites voir, ce riff d'introduction de "All We Are", ce ne serait pas par hasard celui du titre "Wild One" de Dio en version simplifiée? Après une telle en matière, l'auditoire se partage en deux, ceux qui n'y ont vu que du feu et qui battent gaiement du pied parce que "yeah, c'est rock'n'roll et ça balance", et ceux qui tendront l'oreille pour essayer de déceler un nouveau "clin d'œil". Oui, la présomption de culpabilité, ce n'est pas sympa, mais quand on fait face à l'intro de "Stay For the Night" reprenant les premières mesures d'"Evil Eyes", on se demande quand même si les musiciens n'ont pas un peu forcé sur le best-of de Dio pendant l'écriture de l'album.
Bon, heureusement ils n'écoutent pas que du Dio, mais ont aussi été élevés aux bonnes choses comme Rainbow, Deep Purple, AC/DC, Bon Jovi et Aerosmith, qui figurent plus en guise d'inspirations assumées que de fournisseurs de riffs faciles (pour autant que votre humble serviteur peut en juger). Le son des guitares est assez puissant sans jamais verser dans l'excès, évitant de faire fuir la ménagère suisse de moins de cinquante ans, qui à coup sûr propulsera encore une fois le groupe au sommet des hit-parades nationaux. Le son légèrement baveux des solos et les tonalités utilisées rappellent par moments Ritchie Blackmore, et les claviers lorgnent fortement vers Jon Lord. Bref du titre hard rock, la plupart du temps mid-tempo, et quelques ballades réparties le long de l'album pour vous permettre d'arrêter de taper joyeusement du pied et à la place dodeliner doucement votre crinière bien drue.
Le groupe réussit parfois à surprendre agréablement, par exemple avec "Lift 'U' Up", titre doté d'une rythmique tribale (même si le son de la batterie est un peu trop synthétique sur ce morceau) et d'un refrain très accroche-neurones, presque un hymne de stade. S'il y a une personne qui réussit à tirer le groupe du marasme artistique, c'est bien Steve Lee. Un timbre pas vraiment unique mais fort agréable, mélodique et légèrement éraillé, en résumé parfaitement hard rock. Les mauvaises langues vous diront qu'il fait un peu trop penser à Bryan Adams lors du refrain d'"Everything I Want", mais ce serait un peu trop dur envers sa prestation desservie par le manque évident d'inspiration de ses collègues. Donc rien que pour sa présence, ce disque mérite la moyenne. Mais évitez de vous faire prendre la main dans le sac la prochaine fois les gars.