CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10.5/20
LINE UP
-K2
(chant)
-Dave Bomb
(guitare)
-Andy Boss
(guitare)
-Dr. Schmutz
(basse)
-Rick Hagan
(batterie)
TRACKLIST
1)High Heels and Fishnet Stockings
2)Beerrun
3)Kick
4)Rough Love (tender heart)
5)Deeper
6)Juicy Lucy
7)Too Slow Above
8)Deliverence
9)Opus Suite
DISCOGRAPHIE
Il y a ces riffs heavy qui fleurent bon les années 80. Ce chanteur qui monte dans les aigus. Ces soli de shred. Puis le refrain du deuxième titre arrive, choeurs inclus: «We're out of beer, let's make a beer run… We've got to save the party… Tonight!» Au moins on sait où on est tout de suite: Absolute Steel est un groupe de heavy festif, de party metal, qui avoue n'avoir gardé de l'esprit heavy-metal que le goût pour la fête. Le son est très bon, à la fois roots et moderne. Le tout sonne gras à souhait: la patte des eighties est là, et on se délectera du son de caisse claire qui sonne comme un tir de canon renoué avec la grande époque. Idem pour le son de guitare lead qui rappelle immanquablement les soli de Maiden et Helloween.
Cette production permet à Absolute Steel de donner à son heavy-rock une pêche non négligeable, et cet album vous fera probablement headbanguer et sourire si vous êtes fans du genre. De la même manière, K2 est un chanteur heavy honorable capable de singer beaucoup de légendes du genre grâce à sa capacité à enchaîner chant rauque et lyrique. Le titre "Rough Love" est une repompe complète de Queensrÿche (son compris) et même si l'homme est loin d'égaler le répertoire de Tate sa performance est assez bonne. La totalité des musiciens du groupe sont crédités aux chœurs, et s'en donnent à cœur joie dans cet exercice.
Problème: sous un aspect de bonne blague heavy se cache un album relativement pauvre… D'où vient donc cette sensation de malaise qui s'installe au fur et à mesure que les titres s'enchaînent? L'ambition affichée du groupe est de produire le party metal parfait et la première moitié de l'album atteint ce but sans trop de difficulté: les riffs sont entraînants et les textes amusants… Un titre comme "Kick" est même particulièrement réussi et enchaîne les riffs pesants aux soli de shred sans originalité mais bien exécutés, et le refrain de Deeper est du genre qu'on reprend en chœur avec ses amis après beaucoup de bières. Mais à ce stade la formule est déjà devenue lassante: les riffs se ressemblent beaucoup et un titre comme "Juicy Lucy" vient complètement casser le rythme. Ballade acoustique amusante de par ses paroles, cette chanson est surtout pénible et molle, et cela plus de cinq minutes durant. Quand le rythme repart avec "Too Slow Above" c'est fini: le titre ressemble tant à ceux du début du disque que l'effet ne prend plus.
Le cadre dans lequel évolue Absolute Steel est amusant, et la tentative de recréer l'ambiance festive et dépourvue de prise de tête des années 80 est en soi une bonne idée, surtout en ces temps où la quasi-totalité des groupes jouent sur le torturé pour faire passer leurs émotions. Un peu de positivité n'a jamais fait de mal à personne, mais c'est aussi là que le bât blesse: on ne saurait créer un disque de party-metal chiant! C'est pourtant ce qui arrive dans ce Womanizer qui finit par être franchement redondant, voire totalement vain dans ses derniers moments car l'album se clôt sur "Deliverance" et "Opus Suite", deux instrumentaux de shred mis à la suite! Andy Boss et Dave Bomb y prouvent qu'ils sont rapides, précis et totalement dénués de feeling et d'inspiration que ce soit dans une approche métal ou néo-classique. Sans ces deux titres-boulets la note aurait été meilleure, mais là c'est vraiment trop pénible. Dommage, car la fraîcheur des premiers titres laissait espérer le meilleur.