CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16/20
LINE UP
-Jasper Steverlinck
(chant+guitare)
-David Du Pré
(guitare)
-Filip Ros
(basse)
-Steven Van Havere
(batterie)
TRACKLIST
1)All I Did (Was Get Close To You)
2)Marooned
3)You Are
4)Too Late Tonight
5)Silent Reproach
6)Me And My Melody
7)Little Things Of Venom
8)Body Of You
9)I Wonder How Come
10)Dearly Departed
11)World Weary Eyes
12)At The Close Of Every Day
13)Everlasting Change
14)Elegy
DISCOGRAPHIE
Ce n'est que dans son pays d'origine, la Belgique, qu'Arid connaît un succès relatif. Le groupe gantien de rock indépendant, pourtant, a de quoi faire pâlir d'envie nombre de formations new-rock en provenance de Birmingham ou de Liverpool, en pleine floraison, dont l'origine britannique suffit à certains pour en faire des « futurs géants » ou autres « grands espoirs du rock », que l'on attend toujours. Ce live fait suite à deux albums studio de grande qualité, et confirme la tendance popisante prise par le groupe peu de temps après sa formation - puisqu'il en reprend les principaux hits en version électro-acoustique édulcorée. Mais non pas minimaliste. Les connaisseurs redécouvriront donc ici sous un nouveau jour de splendides morceaux déjà appréciés, et les autres y trouveront un best-of de bon aloi, idéal pour faire connaissance avec le combo.
C'est dans un registre mélancolico-romantique qu'évolue la pop-rock d'Arid, mis en exergue ici par la présence de nombreuses ballades. Le potentiel mercantile du groupe, de fait, est assez important ; mais si la complexité n'est pas de mise, le talent de composition du groupe fait de chacun de ces tubes en puissance des morceaux carrés et plaisants pour tout un chacun. L'atout majeur d'Arid est dévoilé, sans erreur, par le mix de Staf Verbeeck : la voix du guitariste / vocaliste / leader Jasper Steverlinck, largement accentuée, qui trouve sa place, même si ce dernier s'en défend, quelque part entre Jeff Buckley et Freddy Mercury. Rien que ça. Son timbre chaud et aigu, à la fois puissant et envoûtant, donne de l'ampleur à des compositions dont la qualité paraîtrait sans doute moins ouvertement si une gorge lambda se trouvait derrière le micro : "I Wonder How Come", "All I Did (Was Get Close To You)".
Le public, très respectueux, garde tout le long du concert un silence quasi-mystique. Il faut dire que l'ami Jasper, que l'on devine réservé et laconique, ne le sollicite pas beaucoup. Les titres s'enchaînent vitesse grand V, sans grande fantaisie de la part des musiciens ; hormis une espèce "d'improvisation préparée" - pardonnez l'oxymore - au sein de "Nearly Departed", ou Arid rend tout à tour hommage à The Police, Bob Marley ou encore Kylie Minogue. Qu'importe, les chansons se suffisent à elles-mêmes, regorgeant de superbes mélodies et ditribuant, que l'on soit fleur bleue ou pas, un large panel d'émotions : "Marooned", "Me And My Melody", ou encore "Body Of You", proche d'un U2 de la grande époque. Les ré-arrangements des titres mid-tempo sont les plus étonnants, comme ce 'Little Thing Of Venom" qui se retrouve en quasi-totalité interprété en un guitare / voix intimiste. Reste "Everlasting Change", au rythme saccadé, pour éveiller les ardeurs en fin de gig.
La tristesse délicieusement mesurée s'échappe de ces chansons, non dénaturée mais tout au contraire réhaussée par leur version live ; on tombe parfois dans la bienséance populaire, mais l'interprétation, sans défaut, soutenant une atmosphère générale particulière et originale, prend le pas et convaincra l'auditeur sans difficulté, fût-il adepte de death, pour peu qu'il souhaite s'investir dans une écoute attentive. Sans révolutionner pour autant le rock indépendant, Arid est la pause bienfaitrice de douceur, l'intermède rafraîchissant de romantisme, l'aparté poignant de mélancolie. La bande son d'une histoire de coeur.