La présence de
Carnival In Coal (17h45 – 18h30) à l'affiche du Motocultor 2014 est tout à fait particulière puisque que le groupe y fête les 15 ans de son album phare
Vivalavida. Arno Strobl a réuni pour l'occasion différents camarades de route pour constituer le line-up : on retrouvera par exemple Samuel Santiago de
Gorod, le claviériste de
6:33 ou la présence en guest de Stéphane Buriez de
Loudblast pour le dernier titre. Catalogué comme «
avant-garde » mais en réalité mieux définissable par les termes «
gros délire » ou«
nawak », le groupe français est assez réputé pour ses mélanges exotiques entre metal extrême d'une part et genres plus loufoques (zouk, disco, ...) d'autre part. Le rendu scénique est à la hauteur des attentes et la folie communicative électrise le public. Il est toutefois difficile pour le néophyte de bien saisir toutes les subtilités de la musique virevoltante du groupe, mais on retiendra avant tout la bonne ambiance qui a animé tout le set.
On continue avec un groupe hexagonal puisque c'est au tour de
Benighted (18h30 – 19h25) de fouler les planches de la Dave Mustage. Peu de changement niveau setlist par rapport au Hellfest avec un début explosif bien connu faisant la part belle à l'excellent nouvel album
Carnivore Sublime : "X2Y" / "Noise" / "Let the Blood Spill Between My Broken Teeth" / "Experience Your Flesh". Bénéficiant cependant d'un set plus long, le groupe livre en outre quelques exclusivités comme le duo annoncé - et attendu avec impatience - avec Niklas Kvarforth de
Shining pour le titre "Split". Le Suédois fou tombe à point nommé pour redonner du piment à la fin du set, accompagné de sa traditionnelle bouteille de Jack Da' qu'il n'hésitera pas à faire partager à sa manière avec les photographes. Au final, le brutal death de
Benighted a encore tout explosé sur son passage. On ne reviendra pas sur la performance au top des zicos emmené par un Julien Truchan toujours en forme olympique... Bref, un excellent moment !
On continue dans le death mais cette fois-ci beaucoup plus old school avec les Anglais de
Bendiction (19h25 – 20h20). Fort d'un charisme indéniable et livrant une prestation énergique, le groupe visiblement ravi d'être programmé à l'affiche du Motocultor livre un show ultra carré et très proche du public. Musicalement, le groupe se révèle cependant peu original, votre serviteur se montrera réservé mais les fans du genre apprécieront largement.
Les Bretons de
Tagada Jones (20h20 – 21h15) nous remettent alors dans l'ambiance d'une journée plutôt dédiée au punk au niveau de la programmation. Venu en simple curieux, on profite de l'ambiance ultra chaleureuse de la fosse et de la belle énergie dégagée sur scène. Tout en gardant un joli esprit rock n' roll, on sent l'amour et la professionnalisme du groupe fort de ses 20 ans de carrière.
Minuit, l'heure du crime.
Ou plutôt l'heure de la messe noire car si tous les festivaliers sont massés à cette heure tardive devant la
Dave Mustage, c'est bien pour les Polonais de
Behemoth (00h – 01h05). Groupe au show millimétré et calibré depuis le début de la tournée
The Satanist, on y va plus pour le plaisir de les revoir une nouvelle fois que dans l'attente d'une quelconque surprise. Pourtant, alors que le matériel semble prêt sur scène et que les lumières sont éteintes, un membre de l'orga prend la parole au micro... Stupeur dans l'assemblée quand on sait que ceci est en général mauvais signe, et on apprend finalement que si les musiciens sont bien là, tout leur matériel (instruments, décors, backdrop, costumes, maquillages...) est resté bloqué à un aéroport hollandais ! Mais fort heureusement, le groupe assume ses responsabilités de tête d'affiche et monte sur scène destitué de tous ses artifices. Amusement et excitation quand retentit le riff de "Blow Your Trumpets Gabriel" : de la surprise, on en aura finalement !
Et quel plaisir de voir Orion "à poil", Nergal et Seth simplement vêtus d'une veste à capuche avec lunettes de soleil hipster pour l'un et de coureur cycliste pour l'autre !
Behemoth à nu oui, exit les corpse paint et les flammes, point d'étoile du Chaos ni d'étoile de Babalon sur scène, juste la musique et rien que la musique ! "The Satanist", "Ov Fire and the Void" ou encore "O Father O Satan O Sun!" sont autant de titres dégageant une ambiance forte et dont on a l'habitude de les voir sublimés par une mise en scène puissante. Mais quel bonheur de voir que dénué de tout apparat, la musique des Polonais est tout aussi géniale et passe à merveille l'exercice de la scène ! Les quelques néophytes pensant découvrir le show conventionnel de
Behemoth pourront ressortir déçus, tous les autres fans apprécieront plus qu'à l'accoutumé le spectacle tout à fait hors du commun de leurs idoles en mesurant leur chance infinie d'avoir été là ce soir.
Shining (01h05 – 02h) a apparemment subi les mêmes désagréments de bagages égarés à l’aéroport que
Behemoth. Toutefois, le public n'y verra que du feu puisque
Shining fait du
Shining et le principal aimant visuel du groupe s'appelle Niklas Kvarforth et ce dernier bien présent effectuera comme d'hab' le show qu'on attend des Suédois. Un set sans surprise avec un leader en grande forme ayant sans doute battu son record personnel de nombre de doigts d'honneur et d’insultes à destination du public. Un Niklas au sommet de sa haine et de son mépris. Le spectacle gagne à être joué de nuit et le set spectaculaire de
Behemoth juste auparavant n'éclipse en rien la très bonne performance du groupe. On notera la présence en invité de Julien Truchan sur "Låt oss ta allt från varandra", rendant ainsi la pareille au featuring de Niklas avec
Benighted dans l'après-midi. Toutefois le chant death de Julien s’avérera assez hors de propos sur le morceau et ne fera au final que le desservir, dommage car cela partait d'une bonne intention.