Dernière journée du festival déjà et pas des moindres avec entre autres l'exclusivité Cynic en tête d'affiche et Leprous en première partie de luxe !
Persefone
Il fallait être là tôt pour voir
Persefone jouer un set d’une quarantaine de minutes d’une extrême solidité, malgré des basses toujours trop fortes. Le groupe a ainsi enchaîné des morceaux de
Spiritual Migration, son dernier album sorti en 2013 avec des effets symphoniques à foison. Marc Martins Pia est ultra charismatique, torse nu avec ses tatouages, ses hurlements et growls puissants. Il est d’ailleurs d’excellente humeur faisant quelques blagues entre deux bières et tirant une véritable gueule de méchant lors des passages les plus agressifs sur fond de lumière rouge. Pourtant, le milieu du set fut un peu mou avec la présence d’une ballade, certes de qualité, et d’un medley Star Wars faisant bien réagir le public, mais plombant quelque peu la dynamique instaurée par les premiers morceaux. Dommage de ne pas avoir choisi l’un ou l’autre (soyons honnête plutôt le medley Star Wars), mais cela n’entamera que très peu l’impression générale d’avoir eu à faire à un groupe qui défonce en live aussi bien au niveau des instruments que du chant. A revoir pour un show plus long.
Igorr
Bizarrerie au sein de ce festival,
Igorr a pourtant constitué l’une des grosses baffes de ces trois jours. Derrière sa table de mix, Gautier Serre alias
Igorr est allé directement balancer son mix improbable de breakcore mâtiné d’idées farfelues, de trip-hop et de passages baroques. Et ça tabasse, les basses sont très (trop) puissantes et le public en prend plein la gueule de tous les côtés que ce soit les lumières épileptiques par moments ou l’apport non négligeable d’un chanteur et d’une chanteuse lyrique. Car c’est là où
Igorr se démarque du lot, ces morceaux ne sont pas seulement vicieusement bien écrits, ils possèdent tous un aspect bien vivant avec les deux chanteurs. Si le premier, Laurent Lunoir, est habillé en homme des cavernes portant un micro en forme de racine, la seconde, Laure Le Prunenec, est quant à elle affublée d’accoutrements la rapprochant d’une poupée baroque. Et les deux chantent incroyablement bien que ce soit en chant clair ou en growl et restent profondément ancrés dans leur rôle (Laurent Lunoir avec sa posture voûtée et sa démarche chaloupée ; Laure Le Prunenec tournoyant sans cesse tout en riant comme une folle). Bref,
Igorr aura su imposer un show à la fois impressionnant visuellement et musicalement en nous faisant entrer sans ménagement dans sa folie.
Uneven Structure
En voilà un groupe français qui joue à Cologne presque à domicile! Les Lorrains d'
Uneven Structure se produisent sur les planches de l'Essigfabrik pour la troisième année consécutive et ce n'est donc pas très étonnant de voir que le public se masse en grand nombre devant la scène principale pour assister au show de nos compatriotes. Le sextet en impose tout d'abord par son nombre, et occupe en effet très bien la scène. Comme
Monuments la veille, les parties les plus syncopées seront l'occasion de secouer les têtes des zicos en rythme de façon très communicative et visuellement forte. On notera que comme d'habitude, les Français préfèrent garder l'intégrité de leurs albums en jouant sans discontinuité les titres de leur deux opus séparément.
Leprous
Si vous êtes fidèles lecteurs du webzine, il ne vous aura pas échappé que les chouchous Norvégiens de
Leprous ont reçu cette année un torrent de louanges unanimes de la part de la rédaction. Et à défaut d'être original, force est de constater que ce sera encore le cas à l'issu de de cette prestation à l'Euroblast ! Découvrant en avant-première une setlist raccourcie de la tournée d'automne en tête d'affiche passant à Paris quelques jours plus tard, on découvrira surtout avec plaisir les nouveaux visuels et jeux de lumière que nous ont concocté Einar Solberg et ses comparses. C'est ainsi que quatre larges écrans de télévision se verront squatter le devant des amplis diffusant des clips vidéos qui reprennent les imageries propres à chaque album de façon assez intéressante. Les lumières quant à elles se feront bien sombres collant ainsi aux thématiques de
The Congragation, dernière livraison des Norvégiens au forts accents misanthropiques. Tout comme à Barcelone, ce sera l'excellent "The Flood" qui ouvrira le bal des hostilités avec fracas, avant d'enchaîner sur les tubes du groupes anciens ("The Cloak","The Valley") ou tout récents ("Rewind").Mais ce sera surtout l'enchaînement divin "Moon" /"Down" sorti de nulle part qui marquera le véritable coup de grâce à ce set à n'en pas douter le meilleur du festival en ce qui concerne le camarade Silverbard, quand bien même le groupe ne sera allé piocher quand dans ses deux derniers opus pour la setlist !
Cynic
C'est enfin le tour de la tête d'affiche de cette journée, les tant attendus
Cynic ! Ne revenons pas sur le «
soap opera » ayant entouré le groupe les semaines ayant précédé le festival, que tout le monde connaît à présent et dont le rappel ne ferait que donner une image bien triste de cessi talentueux musiciens. Rappelons simplement que ce set à l'Euroblast a été le seul et unique concert maintenu de la tournée européenne du groupe et se verra pour l'occasion interprété à labatterie par Matt Lynch, connu pour être batteur du projet jazz fusion de Dan Briggs (
BTBAM) nommé
Trioscapes. Et avant de commencer à parler du concert, on peut tâter quelques mots à son sujet. Car sans se mentir apprendre de zéro ou presque en quelques semaines le set de
Cynic à ce niveau de jeu est tout bonnement hallucinant !Ajoutant sa patte personnelle d'improvisation aux parties de Sean Reinert, le bougre ne parvient évidemment pas à calquer au détail près le travail du maestro mais de façon plus intéressante, nous faire redécouvrir les parties de batterie. Du côté de la basse, on a affaire à l'autre maître Sean Malone, qui gère bien son truc mais dont le travail aurait mérité de bénéficié d'un son plus propre. Souvent un peu baveuse et perdue dans le mix, la basse ne sera pas trop à l'honneur... Dommage. Heureusement, il n'en est rien pour l'attirail du désormais seul pilote à bord du navire Cynic, je parle bien sûr du patron, du taulier, Paul Masvidal. Guitare, effets ou voix, tout sera au summum de la perfection et des les premières paroles lancées qu'on s'envolera loin sur son petit nuage !
Perturbator
James Kent aka Perturbator n'est autre qu'un jeune gringalet seul derrière son MacBook, mais au CV des plus imposants. Tout juste la vingtaine et déjà plusieurs albums et EPs parus sur le label finlandais Blood Music bien apprécié des connaisseurs de musique underground. Son dernier effort Dangerous Days a fait l'effet d'une petite bombe au sein de la communauté metal, bien que l'on parle ici à 100% de musique électronique. Avec ses sonorités gothiques et crades, ses mélodies envoûtantes, ce son rétro kitsch qui sont bon les années 80s - et Blade Runner en tête parmi les influences évidentes du bonhomme - : il y a là de quoi plaire au metalleux en quête de son léger pour danser ! Car voilà, Perturbator au même titre que son camarade Carpenter Brut (de l'Hexagone également, précisons-le) est fer de lance de cetre nouvelle scène synthwave qui cartonne et qui fait bouger les jeunes ! Quoi de mieux donc pour finir le festival que ce set électro déjà éprouvé et validé cet été au Brutal Assault (excusez du peu) ?
Malheureusement peu de monde dans l'assemblée au début même si petit à petit les derniers courageux du festival rapliquent à l'unisson et bientôt tout le monde se met à bouger ! Simplement mais efficacement, Perturbator conclue avec brio ce week-end de festivités !
Et voilà, c'est déjà la fin de l'aventure ! Mais pas tout à fait car la nuit sera longue avec une afterparty qui verra Rémi Gallego balancer du breakcore des plus inecoutables avant que l'alcool vienne à rejoindre la scène et l'ambiance devenir complètement dingue. Plus que quelques dizaines de survivants à cette heure de la nuit mais on reprendra sans bouder sa dose de rire avant de rejoindre la maison !