Bassinvaders

Entretien avec Markus Grosskopf (basse) - le 09 mars 2008

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Cosmic Camel Clash

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Kroboy

Une interview de




Bassinvaders_20080309

Qui aurait l'idée d'enregistrer un album de heavy-metal sans guitare ? Personne... sauf Markus Grosskopf d'Helloween. Se liguant avec Tom Angelripper de Sodom, Schmier de Destruction et Peavy Wagner de Rage il a formé les Bassinvaders... et surprise supplémentaire, l'album Hellbassbeaters (chronique ici) enfanté par cette formation pour le moins inhabituelle n'est pas mal du tout. Les Éternels sont allés questionner le bassiste géant, débonnaire et rigolo (un peu bourré peut-être?) sur la genèse de ce projet étrange...


Cosmic Camel Clash : Hellbassbeaters est un album de heavy sans guitare... première question évidente : comment une idée aussi farfelue t'est-elle venue ?

Markus Grosskopf : (rires) Je ne sais pas ! Des idées bizarres me viennent quand je suis dans les bars en train de boire des bières, et la plupart du temps je ne leur donne pas suite car elles sont vraiment stupides. Mais celle-là je me suis dit qu'elle n'était pas si mauvaise, et que si j'arrivais à monter le truc ça valait le coup de ne pas la lâcher. Et ça a fonctionné : j'y ai dépensé beaucoup d'énergie et au final ça a été très intéressant pour moi aussi.

Cosmic Camel Clash : Et à quel moment le projet est-il devenu réellement sérieux ?

Markus Grosskopf : C'est devenu rapidement sérieux car je me suis dit que si je ne le faisais pas, quelqu'un d'autre allait réaliser un projet similaire. Je me suis dit qu'une fois qu'on avait ce genre d'idée il ne fallait pas attendre trop longtemps, au cas où un autre le fasse avant... donc je me suis mis tout de suite à rassembler des gens.
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Cosmic Camel Clash : En parlant des gens en question, avais-tu dès le début les guests que tu voulais inviter sur l'album en tête ?

Markus Grosskopf : En fait oui, car je voulais des bassistes chanteurs et il n'y en a pas tellement que ça en Allemagne. Il y avait Schmier, Tom, Peavy ... des gens que je connaissais déjà et avec qui j'avais envie de travailler. En plus je ne voulais pas travailler tout seul, je voulais traîner avec des gens, travailler avec eux, c'est tellement plus marrant et plus créatif de bosser à plusieurs. Toutes les chansons qu'ils chantent ont été écrites par eux car je voulais qu'il y ait d'autres styles de composition que le mien. Ce que j'écris est plus mélodique, je voulais donc que leur influence apparaisse sur l'album.

Cosmic Camel Clash : Donc tu voulais que l'album soit aussi varié qu'il l'est au final ?

Markus Grosskopf : C'était mon plan en fait. Je voulais un spectre très large : les chansons sont très différentes les unes des autres et il est difficile de trouver un concept qui les relie... mais bon, je leur avais demandé d'écrire de vraies compos et pas des trucs pour magazines de bassistes. C'est pour ça que nous avons composé des chansons avec de vraies parties... ce sont de vrais arrangements de chanson qu'on peut entendre sur l'album.

PhotoCosmic Camel Clash : Au niveau de l'enregistrement et de la composition, comment cela s'est-il passé ? Avez-vous échangé des fichiers audio via Internet, avez-vous pu travailler ensemble ?

Markus Grosskopf : Nous avons échangé des fichiers que j'ai mixés moi-même dans mon studio, puis nous avons passé cinq jours tous ensemble lors de l'enregistrement des parties de batterie pour ces chansons. Et ça a été vraiment fun d'aller en studio, de travailler ensemble, de passer quelques jours ensemble à prendre du bon temps, boire quelques bières, travailler les morceaux, la batterie... Ça a été très cool, j'ai vraiment adoré ça. En plus ce sont des compositeurs très intéressants et des personnages très originaux dans la scène allemande, donc traîner avec eux était génial.

Cosmic Camel Clash : Avez-vous laissé vos groupes de côté pour réaliser le projet ou avez vous plutôt fait avec les quelques espaces libres dans vos emplois du temps ?

Markus Grosskopf : Je suis tout le temps en train de chercher des espaces libres dans mon emploi du temps ! J'ai un groupe de rock à côté, Kickhunter... en fait je bosse dans la musique la plupart du temps. Quand j'ai du temps de libre, que je ne suis pas en train d'enregistrer ou de travailler sur un projet... je joue avec un groupe du coin qui fait des reprises d'AC/DC quand ils ont besoin d'un dépannage à la basse. Si leur bassiste est occupé ou en voyage, je joue avec eux. C'est juste fun de travailler dans la musique, ça n'a rien à voir avec une vie réglée où on se lève à heure fixe.


Cosmic Camel Clash : Et pour Tom, Schmier et Peavy, est-ce que ça a été dur de trouver un moment de libre pour travailler avec toi ?

Markus Grosskopf : Oui, car ils étaient en train d'enregistrer avec leurs groupes respectifs. Tom enregistrait des trucs pour Sodom, Schmier était en tournée au Japon avec Destruction, Peavy travaillait déjà sur le nouveau Rage... il a fallu qu'ils trouvent du temps pour qu'on se retrouve tous ensemble pour enregistrer la batterie. Ce n'est jamais facile, y compris pour les autres invités : ils étaient en tournée, ou bien en studio avec leurs groupes, etc... il a fallu être très patient, on ne peut pas débarquer et dire aux gens « Il faut que tu le fasses maintenant », on est déjà heureux que la personne trouve un peu de temps pour faire quelque chose pour toi. Donc il faut être très, très patient (rires).

Cosmic Camel Clash : Tu as produit l'album. C'était ta première expérience en tant que producteur, non ? Comment c'était ?

Markus Grosskopf : Ça m'a énormément plu car c'est différent d'être sur la route ou de se faire enregistrer par quelqu'un d'autre. J'ai appris énormément de Charlie (ndCCC : Bauerfeind)... en fait j'ai eu les meilleurs à mes côtés pour me servir d'exemple de temps en temps. J'ai beaucoup appris en regardant Tommy Hansen travailler, Tommy Newton à l'époque du premier Keeper... je ne produisais pas à l'époque mais je me rappelle toujours de ce qu'ils faisaient. J'ai assisté à des enregistrements ça et là et je gardais toujours mes yeux et mes oreilles grands ouverts. Quand Chris Tsangarides était en studio c'était très intéressant d'un point de vue technique donc... je me suis juste dit que je pouvais essayer. Et je pense que ça fonctionne : j'ai pris beaucoup de plaisir et le son est pas mal.

Cosmic Camel Clash : T'imagines-tu produire d'autres groupes désormais ?

Markus Grosskopf : Oui ! Si je trouve le temps et si on me le demande, je le ferai. Mais ça prend beaucoup de temps... J'aime essayer plein de trucs en fait. J'aime composer, jouer live, être en studio, me faire enregistrer pour les albums d'Helloween, et produire d'autres groupes. En fait j'avais déjà produit le premier album de Kickhunter.

Cosmic Camel Clash : Comment Bassinvaders a fini signé sur Frontiers Records ?

Markus Grosskopf : J'avais fait une démo deux titres de mon travail et je les ai envoyés à Appollo, le chanteur de Firewind. Il a chanté dessus et j'avais donc un rough-mix à envoyer aux maisons de disques. Elles ont réagi très vite et le deal s'est fait.
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Cosmic Camel Clash : Pourquoi reprendre "Eagle Fly Free" ?

Markus Grosskopf : (rires) C'était un challenge en fait, je voulais voir comment ça allait sonner sans les chœurs, sans les claviers et tout... en version simplifiée. Juste une basse, plus deux basses distordues à gauche et à droite, la batterie et le chant. Je pense que ça fonctionne très bien : ce que j'aime particulièrement dessus est qu'Appollo n'essaye pas du tout de copier Michael Kiske ou quoi que ce soit, il a trouvé une manière très personnelle de poser sa voix sur la chanson. Et c'est quelque chose de très nouveau, de très frais, ce que j'aime beaucoup car il a trouvé une manière complètement différente de chanter cette chanson, il lui donne une autre personnalité.

Cosmic Camel Clash : As-tu eu un retour de la part des fans d'Helloween, ainsi que des membres présents et passés du groupe ?

Markus Grosskopf : Oui ! Les membres d'Helloween l'aiment beaucoup, ils pensent que c'est une idée cinglée... mais je suis un type cinglé, donc ça ne pouvait pas être autrement (rires). Même si faire un truc comme ça présentait un risque, travailler sans guitare dans la scène métal... les guitares manquant à beaucoup de gens mais bon il fallait essayer, c'était une folle idée. Et ça marche à peu près : si on ne garde pas l'idée qu'il n'y a pas de guitare en tête et qu'on écoute les chansons en tant que telles, on entend réellement des chansons. Et si on ne se focalise pas sur cette absence on prendra plus de plaisir à les écouter (rires) !

Cosmic Camel Clash : À un quelconque moment, est-ce que toi ou un des autres compositeurs vous êtes dits « Merde, cette chanson-là j'aurais dû la garder pour un album normal ! » ?

Markus Grosskopf : (rires) Je ne sais pas pour les autres, mais je ne pense pas. Les chansons sont bonnes en tant que telles, ce sont des titres de Bassinvaders. Je ne pense pas qu'ils aient pensé en ces termes, je ne pense pas en ces termes en tous cas... je pense que c'était une bonne idée.

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Cosmic Camel Clash : Penses-tu qu'il y a un futur pour Bassinvaders ?

Markus Grosskopf : Si j'ai une autre chance d'avoir le temps de refaire quelque chose comme ça, peut-être qu'il y aura un second album un jour. Mais ça dépendra du succès du premier album qui fera que la maison de disques me donnera l'opportunité d'en refaire un ou pas. Ca prend beaucoup de temps de rassembler tous ces musiciens, ce n'est pas quelque chose qu'on peut faire tous les ans.

Cosmic Camel Clash : En tant que bassiste dans un genre où on entend rarement la basse, t'es-tu jamais senti mis en retrait ?

Markus Grosskopf : Je ne sais pas. C'est un truc fondamental : la batterie donne la pulsation et la basse crée le coeur de la musique. Dans Helloween on peut réellement entendre la basse, mais dans d'autres groupes on la ressent. C'est un instrument qu'on ressent parfois plus qu'on ne l'entend et on réalise son importance une fois qu'elle n'est plus là. C'est toujours important pour la musique car les guitares peuvent construire par-dessus, et la totalité de la chanson est construite dessus en fait. Ce n'est pas une histoire d'être mixé suffisamment fort pour... je ne sais pas, c'est dur à expliquer mais même si on ne l'entend pas, elle manquerait si elle n'était pas là. C'est donc clairement une part importante de la musique, et il n'y a même pas besoin de jouer beaucoup de notes. Si on écoute Cliff Williams dans AC/DC, c'est un des plus grands groupes de rock du monde et sa basse joue un grand rôle, même s'il joue des parties très simples parfois. Cette simplicité donne aux guitares latitude à poser leurs accords et construire la chanson dans son ensemble. C'est comme ça que je le vois, ça doit être au service de la chanson.

PhotoCosmic Camel Clash : Je t'ai vu sur scène il y a quelques semaines avec Helloween à l'Élysée-Montmartre (live-report ici) et il y a eu cette jam finale avec les membres de Gamma Ray. Comment c'était de jouer de nouveau avec Kai Hansen ?

Markus Grosskopf : C'était cool. Après un petit moment c'est devenu très naturel car nous le faisions tous les soirs. En plus les avoir avec nous toute la journée pendant les quelques mois de la tournée était comme une réunion de famille, c'était devenu normal. Au début c'était nouveau pour nous, mais c'est devenu rapidement partie intégrante de nos journées. Ca nous a manqué une fois que c'était fini : après la tournée nous avons joué quelques shows sans les mecs de Gamma Ray et soudainement nous jouions "Future World" et "I Want Out" sans eux. Il n'y avait plus personne sur scène avec nous et c'était bizarre.


Cosmic Camel Clash : Dernière question concernant Bassinvaders : vous êtes quatre compositeurs et tu es le seul qui ne chante pas. Tu es si mauvais chanteur que ça ?

Markus Grosskopf : Oh oui (rires). En fait ma voix n'est juste pas assez bonne pour finir en lead sur un album. Je peux assurer des chœurs corrects ça et là, mais pas faire le chant principal, ça ne fonctionnerait pas. J'ai essayé mais ça sonnait vraiment comme de la merde car je dois avoir une tessiture d'un octave (rires). Je n'ai pas de variété ou de technique... j'ai peut-être trop fumé et bu par le passé (rires). Je n'ai donc pas eu d'autre choix que de me payer le luxe d'avoir des chanteurs invités (rires).


Crédits photos :

www.myspace.com/178552203
www.myspace.com/rage
www.myspace.com/realschmier
www.myspace.com/onkeltomangelripper


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