Seide

Entretien avec Count D - le 23 décembre 2011

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Lucificum

Une interview de




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Après un EP en 2009, Seide a présenté au public amateur de black metal son premier album Here Is No Truth (chronique ici). Les groupes de black metal français parvenant à s'extraire de la masse n'étant pas vraiment nombreux, nous avons choisi de nous focaliser sur ce combo prometteur, en espérant que le futur leur réserve une jolie carrière, longue et fructueuse. Rencontre avec son charismatique frontman autour de la boisson du metalleux par excellence - la bière.

Lucificum : Salut Count D… D’ailleurs, avant tu te faisais appeler Count Delictii et non Count D… pourquoi ce changement ?
 
Count D : Ben Delictii c’était con, et avec le temps on progresse…
 
Lucificum : Peux-tu nous faire un petit historique du groupe, pour les lecteurs ne te connaissant pas ?
 
Count D : Seide est né en 2007 avec Shub Niggurath à la guitare, R Rihk à la batterie et moi au chant. Je connaissais déjà Shub Niggurath depuis pas mal d’année, nous avions déjà fait des compos. Je venais d’arriver sur paris et nous voulions essayer de faire quelque chose d’un peu plus simple, true et direct…plus dark et instinctif plutôt que de continuer dans les projets que nous avions à côté. Bon, nous les avons tout de même continués, ces projets, mais nous voulions nous retrouver autour d’autre chose.
 
Lucificum : Ces autres projets, tu penses à Anteis Symphonia ?
 
Count D : Oui, il y avait aussi Sin S Thesia où étaient R Rihk et Shub Niggurath. L’objectif était donc de se retrouver à côté de ces groupes pour partager quelques valeurs communes assez sombres et agressives, assez instinctives. C’était d’abord pour nous faire du bien, avant d’avoir un énorme projet international, comme aujourd’hui. (rires) Nous avons repris certaines compos qui avaient été écrites à la fac, autour de whiskys dans une chambre d’étudiant, en 2001 ou 2002. Ça n’était pas prévu pour être dans un projet, Seide ou autre… A l’époque je faisais de la basse et quand j’ai intégré Seide j’étais bassiste-chanteur. Nous avons commencé à faire quelques concerts, c’était pas mal mais nous nous sommes aperçu qu’il y avait des limites, notamment les miennes, car je voulais pousser un peu le timbre, et avec la basse, je n’arrivais pas à bien allier les deux. C’est là que nous avons rencontré Wotan qui s’est proposé de lui-même pour nous soutenir. Il nous avait vus en concert et pensait qu’effectivement, il pourrait amener une nouvelle dimension à ce groupe. Avec l’âge, les compositions ont commencé à se structurer et à devenir plus complètes – pas forcément complexes, mais complètes – et nous avons recruté un guitariste qui a joué dans pas mal de formations mais qui est parti assez rapidement. Nous avons alors trouvé Lughma, qui venait d’un univers un peu plus death technique et qui, à la base, ne devait nous suivre que pour les concerts. Au final, il s’est bien intégré. Nous sommes une bande de gens qui s’entendent très bien, et ça c’est très important. Nous avons donc sorti une démo en 2009, Dogma, et un album qui vient de sortir chez Drakkar – ou plutôt Unlight, une subdivision – qui s’appelle Here Is No Truth.
 
Lucificum : D’où vient le nom Seide ? Après une recherche rapide sur le net, on trouve son origine dans une tragédie de Voltaire… C’est la signification ou juste la sonorité du mot qui vous plait ?
 
Count D : Alors ça ne vient pas vraiment d’une tragédie de Voltaire. C’est un mot français, dans le dictionnaire, que l’on emploie le plus souvent dans les critiques politiques. Le séide symbolise le suiveur fanatique absolu capable de tuer sans forcément comprendre la cause pour laquelle il le fait. Au niveau étymologique, ça vient de l’Islam quand Zayd, un disciple de Mahomet s’est fait adoubé en public en tant que fils de Mahomet. Il était très connu pour sa dévotion complète et totale. C’est passé dans le vocabulaire courant, et on le retrouve dans presque toutes les langues. Nous avons pris un peu le contre-pied de cette signification pour dire que nous allons à son l’inverse. Nous essayons d’avoir un concept dans nos paroles qui nous libère des dogmes, qu’ils soient politiques ou religieux, voire familiaux ou personnels.
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Lucificum : Tu l’appliques aussi au monde de la musique, qui compte son lot de suiveurs ?
 
Count D : Non, ça serait hypocrite de notre part. Nous n’avons pas inventé le style. Nous le mâchons et le digérons à notre façon – c’est en tous cas notre sensation, que les gens le voit ou non. Mais cela peut être artistique aussi, effectivement. Il faut que chacun trouve sa voie et se sente libéré des chaines.
 
Lucificum : Ce sont des thèmes qui reviennent dans l’écriture des paroles ?
 
Count D : Oui, même si nous ne plaçons pas en tant que prophètes. Nous ne sommes pas là pour donner des leçons, ça serait là aussi hypocrite. Nous sommes uniquement là pour dire ce que nous avons à dire, nous faisons avant tout de la musique. Derrière, cela dit, il y a un message qui rejoint tous les membres, nous sommes à peu près tous d’accord autour de ça et nous en discutons assez souvent. Mais dans les paroles, on se lâche pas mal. Même s’il y a pas mal de paroles antireligieuses… sans être satanistes ou autre – c’est plus un refus du dogme, un accès à un certain libre-arbitre, à chercher soi-même sa propre force et ses propres valeurs. Se libérer des chaines familiales, de tout ce qui est idée préconçue, prémâchée… tout ce qui enlève la richesse que peut présenter un homme. Déjà qu’en temps normal, nous n’utilisons qu’environ 10% de notre cerveau – voire moins pour certains ou certains… - et si en plus on englobe tout ça dans un dogme qui guide nos pas, qui nous donne des lignes toutes tracées, ben c’est mort… Il ne reste qu’une zombification totale et globale de la pensée.
 
Photo_Seide_02_678h_300w Lucificum : Tu écris un certain nombre de paroles, tu t’appuies sur des lectures, des études ? Ou bien c’est plus un ressenti globale de tes pensée, de ta vie quotidienne ?
 
Count D : Je lis, mais non, je n’ai pas la prétention de m’appuyer sur un quelconque auteur ou une littérature particulière. Je lis pas mal, et cela m’a tout de même aidé pour le côté historique des faits. De la religion, de la philosophie, mais par exemple aussi au niveau de la bataille de Stalingrad durant la seconde guerre mondiale, voir un peu comment cela s’était passé… c’est tout un bagage un peu hétérogène qui me permet de penser. Et puis effectivement, j’ai ma propre vie, je n’ai pas été élevé dans une famille très religieuse, donc cela m’aide à la base à ne pas rester trop enfermé.
 
Lucificum : Justement, la couverture de votre album évoque la bataille de Stalingrad, terrifiante débâcle des allemands en 42/43…qu’est-ce qui vous fascine autant dans cette épisode historique ?
 
Count D : En fait, il faut y voir plus un symbole qu’une étude complète de ce qu’il s’est passé. Il y a une chanson qui est en Allemand et qui raconte effectivement les conditions d’un soldat dans les tranchées durant cette guerre, la faim, le froid…Cela remet les choses à leur place, et montre que peu importe que l’on soit Allemand, Russe ou Français nous ne restons que des humains poussés par une grande main au-dessus de nous et qui nous massacre. Cette chanson est en Allemand car je trouve que cela collait mieux au contexte…

 
Lucificum : …et c’est sans doute plus facile de chanter en Allemand qu’en Russe ?
 
Count D : (rires) Oui, il n’y a pas de parti pris dans notre analyse de la chose.  Nous voulions juste montrer que cette guerre-là, en tant que symbole, n’a été qu’un massacre. Plus d’un million de morts…et c’est là que nous avons commencé à voir surgir une autre forme de guerre, les snipers. C'est-à-dire que nous ne sommes plus dans le combat même, en direct. On s’enterre, et ça dure des mois et des mois, on crève de faim… ça montre vraiment jusqu’où la folie, voire la connerie de certains « grands penseurs politiques » peut mener.
 
Lucificum : Tu as lu un peu dessus ? Il y a Anthony Beevor, qui a écrit un très bon bouquin sur cette période. Max Gallo aussi, ou même des témoignages de gens qui l’ont vécu comme Tchouikov, le général Russe ?
 
Count D : Beaucoup d’extraits d’un peu partout. Je ne me suis pas focalisé pour éviter d’avoir un seul avis, un seul point de vue. J’ai dû lire du Beevor, je crois. La pochette, mais aussi la photo à l’intérieur du livret qui représente la statue au milieu de la place de Stalingrad après la guerre, ce sont de vraies photos repeintes par Shub Niggurath. Nous faisons cela depuis le début, que ça soit la démo ou l’album, nous essayons d’avoir la main sur tous les aspects de la chose, visuel ou musicale. Ça a été refait à partir d’une photo prise en 42, qu’il a arrangé à sa sauce, pour mettre en valeur le symbole.
 
Lucificum : Puisqu’on parle des paroles, que signifie l’acronyme « GMRS », qui revient plusieurs fois dans le titre "Penetrated Warhead" ?
 
Count D : "Penetrated Warhead" est une chanson très directe, qui parle plus des Afghan. Le GMLRS, c’est le « Ground Multiple Launch Rocket System », des têtes d’ogives à capacité de pénétration. Nous ne nous sommes pas spécialement renseignés, mais quelqu’un dans le groupe travaille dans la délégation générale pour l’armement et du coup connait bien ce milieu-là. Nous voulions justement ne pas être tout le temps dans tout ce qui est trop philosophique, nous voulions simplement montrer que toute cette merde, ce ne sont que des obus, de la technique, inventés par l’homme pour tuer l’homme.
 
Lucificum : Pour en revenir à la tracklist, pourquoi cette reprise de "Fire Within", reprise d’Anteis Symphonia ? Et pourquoi en 3e position, vu qu’en général les hommages et autres reprises sont en fin de tracklist ?
 
Count D : Anteis Symphonia c’est un groupe que j’ai monté en 97 ou 98 avec un de mes amis. Le groupe est toujours actif, mais…
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Lucificum : …en tous cas, il n’y rien depuis 2004 ?
 
Count D : Voilà. Depuis l’album Phiselide... Summoning the Blackest Emotions, il est au ralenti. Nous sommes éloignés physiquement… Pourquoi avoir repris cette chanson ? Un coup de cœur, on va dire. Et puis Anteis Symphonia a toujours un peu souffert de son nom…
 
Lucificum : Tout le monde s’attendait à un truc à la Cradle Of Filth ?
 
Count D : C’est ça. Et même s’il y a quelques synthés, ça n’a jamais été un groupe de symphonique, le clavier étant là juste pour mettre un peu d’ambiance. Seide a découvert le groupe quand je le leur ai présenté et ils ont beaucoup aimé, malgré le fait qu’à l’époque c’était du fait maison, avec tous les défauts que cela implique. Ils ont notamment aimé cette chanson, assez rapide et directe, très ancrée dans le black métal scandinave des années 90, avec 2-3 mélodies, quelques ralentissements et quelques ponts. Pour moi, c’était aussi une envie de la revoir mieux faite. Nous l’avons bien retravaillée. Alors, pourquoi en 3e place ? Eh bien nous l’avons tellement intégrée à notre set que maintenant, elle fait aussi partie de Seide. Dans notre vision globale, pour trouver une homogénéité de l’album, elle a trouvé sa place en 3e position.
 
Lucificum : Elle reste tout de même créditée Anteis Symphonia, même si Seide se l’ait approprié ?
 
Count D : Euh…je crois que dans l’album, elle n’est pas créditée comme telle, si ?
 
Lucificum : Si, tous les morceaux écrits par Seide sauf "Fire Within" (« Music & Lyrics by Anteis Symphonia »).
 
Count D : Elle appartient un peu aux deux, en fait. Je remercie d’ailleurs Anteis Symphonia de nous permettre de la reprendre.
 
Lucificum : Au niveau de l’évolution, de la démo à l’album, le style est plus rapide, plus direct…un peu plus black métal. C’est quelque chose qui va se poursuivre ou bien Seide a trouvé ses marques ?
 
Count D : Je ne sais pas. Quand nous avons fait la démo, nous avions beaucoup de titre. Nous n’avions pas décidé encore de nous lancer dans un album. Ce qui en ressortait le plus, c’était tout de même un côté un peu dark, un peu plus lent et lourd. L’enregistrement a joué aussi là-dessus, vu qu’il était un peu maison. Et puis par la suite nous nous sommes dit que nous allions nous refaire une seconde démo ou un EP pour montrer un deuxième visage de Seide, juste trois-quatre titres que nous avions déjà, plus guerriers et violents. Des titres comme "Penetrating Warhead", "Ein Unendlicher Bliss"… Nous avons finalement beaucoup discuté de l’idée de l’album pour se dire que si nous voulons jouer sur scène avec des groupes plus connus, il nous faut un album. Deux démos ne suffiront pas pour avoir accès à ces scènes-là. Nous avons donc préféré faire un album. Maintenant, en terme d’évolution… je ne sais pas. Nos nouvelles compositions d’aujourd’hui sont un peu un mélange des deux, peut-être un peu plus déchirées, très violentes.
 
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Lucificum : Tu viens d’évoquer le rapport de Seide à la scène…quel est-il ?
 
Count D : C’est là où ça se passe, pour nous. C’est là aussi où il nous reste beaucoup de chemin à parcourir pour être vraiment ce que l’on veut être. Je pense que nous sommes un groupe qui dénotons un peu sur scène, nous recevons pas mal de compliment même si certains n’aiment pas – c’est normal. Nous sommes encore dans une attitude où chaque musicien est dans son monde sur scène et fait passer ce qu’il a envie de faire passer. Pour moi, au chant, ça sera de la souffrance. Pour les guitaristes, quelque chose de beaucoup plus incisif, plus guerrier. Pour le batteur et le bassiste, ça serait quelque chose de plus true, il faut que ça soit sale, underground… Du coup, tous ces aspects se mélangent et créent une atmosphère sur scène. En tous cas, la scène reste un objectif car c’est là, je crois, que la musique s’exprime le mieux. Nous enregistrons notre album comme chacun le fait, nous ne sommes plus à l’âge du 4-pistes en direct, nous faisons instrument par instrument durant deux semaines. C’est la scène qui donne corps à ce que nous avons composé.
 
Lucificum : Si vous pouviez choisir de faire une première partie, ça serait plutôt Marduk ou Dimmu Borgir, idéalement ?
 
Count D : Hum… Je dirai plus Marduk, surtout le Marduk d’aujourd’hui, qui a ce côté plus sombre et déchiré avec leur nouveau chanteur. Mais sinon, cela pourrait être Aura Noir, Shining… Bon, Emperor, tout le monde voudrait, même les groupes de punk. (rires) Ou, s’ils se reforment, Seth. Mais en fait, ça serait plus une question d’entente avec le groupe. Plusieurs fois, les groupes avec qui nous avons joué collaient musicalement avec nous, mais humainement, nous ne nous sommes pas très bien entendus. Il n’y a pas de chimie, sans pour autant que nous nous tapions sur la gueule. Par exemple avec Skorzum, groupe parisien de black avec beaucoup de synthétiseurs, nous sommes très proches mentalement et psychiquement, ce qui fait que nous voyions plus d’intérêt à jouer sur scène avec eux. Cela se passe plus derrière, que musicalement.
 
Photo_Seide_05_578h_300w Lucificum : Ça fait pas mal d’année que tu es dans le milieu black métal, comment as-tu vécu l’évolution de ce milieu, du passage de l’underground à l’explosion du milieu des années 90, l’arrivée d’internet…
 
Count D : Alors avant l’arrivée d’internet, il y avait quelque chose d’exceptionnel. J’étais tout jeune, j’habitais chez mes parents. Déjà, il fallait se tenir au courant. Il fallait trouver un Metallian, des gens qui connaissaient, des copains de classe avec marqué Cradle Of Filth ou Marduk sur leur gomme et leur demander ce que c’était. Je me souviens de presque tous mes achats jusqu’à l’âge de 20 ans. Chaque CD était précieux, et même si ça n’étaient pas forcément les meilleurs, ils m’ont marqué. C’est comme la première fille avec qui tu couches, elle a beau être moche, c’est tout de même la première et tu vas t’en souvenir. (rires) Je me souviens du premier Dark Funeral, du premier Diabolical Masquerade, Evole, Sacramentum, Bathory, Slayer… J’avais quelques amis plus âgés que moi qui me filaient des compiles qu’ils faisaient eux-mêmes en faisant leur propre artwork avec des pentacles et des croix inversées. Quant à Internet… je pense que ça n’est qu’un moyen. Mais à partir du moment où une branche pousse, forcément, tu finis par avoir d’autres branches et des tas de brindilles. Internet, c’est une bonne chose car grâce à ça le métal extrême peut s’infiltrer partout, même si ça fait du mal à tout le monde, nous le savons tous.

 
Lucificum : Et que penses-tu du fait qu’en tapant « Seide – Here is no Truth » dans Google, on trouve des tas de liens vers des sites de téléchargements illégaux ?
 
Count D : Et ça, avant même la sortie de l’album… Il y avait plus de liens de téléchargement que de chroniques, vu qu’il n’était pas encore sorti. Mais bon, c’est un peu comme Windows : c’est mal mais c’est bien. C’est mal parce qu’on s’est cassé le cul à faire notre musique, comme beaucoup d’autres groupes qui, même s’ils font de la merde, ont mis tout leur cœur à le faire. La musique n’est plus un objet, ça n’est plus rien, mais maintenant, c’est comme Windows. Ça évangélise, ça rentre dans les chaumières.
 
Lucificum : Et comment Seide a décroché ce deal avec Unlight ? Que vous apportent-ils ?
 
Count D : L’album, nous l’avons complètement enregistré seuls, chez Andrew Guillotin au Groovy Studio, un excellent ingé-son que je conseille, il est adorable et très disponible. Il a produit pas mal de groupe, et parfois extérieurs au métal extrême. Nous avions tout enregistré, fait tout le visuel, mais nous voulions tout de même que ce produit soit labellisé, pas pour faire joli, mais pour donner un peu plus de crédibilité. Ça permet plus facilement de jouer en première partie de groupes importants. Je connaissais un peu Cyril, de Drakkar. Bien sûr, nous avions essayé de faire connaitre le CD auprès de labels et au-delà de tout ce qui était resté sans suite, nous avons eu des réponses assez surprenantes. En gros on nous disait « désolé, mais notre label est trop petit par rapport à vous. Nous sommes plus dans l’underground.»
 
Lucificum : Oui, c’est vrai qu’il y a des labels qui restent délibérément au niveau du tape-trading, sans chercher vraiment à vendre…
 
Count D : Complètement. Et nous, ce que nous cherchions, ça n’était pas leur truc. J’avais déjà contacté Cyril, il avait répondu non, j’ai réessayé et ça a marché. Ça a été très lent comme processus, nous avons beaucoup discuté. Il nous apporte de la distribution, de la promotion en coproduction contractuelle. Une aide assez importante en termes de design. Même si nous avions déjà les visuels, ils nous ont un peu aidé à empaqueter et harmoniser le tout, que ça ait un peu de la gueule. J’espère qu’ils vont nous proposer des tournées. Je n’ai pas de chiffres de vente, mais en termes de distribution, Drakkar à la différence de Season Of Mist, Warner, etc… ne passe pas par les FNAC ou autres Virgin mais par un réseau très construit via le web, la mailinglist et la VPC.
 
Lucificum : Et à l’heure où nous nous parlons, quelles sont les ambitions pour la suite de Seide ?
 
Count D : (réfléchis) Nous aimerions bien jouer plus sur des scènes plus grosses. Même si nous avons déjà fait Paris, Tours, Poitiers… j’ai vraiment l’impression que nous pourrions faire beaucoup plus, avoir plus de présence.
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Lucificum : Y compris à l’international ?
 
Count D : Carrément. Pas tant pour la promotion de l’album, même si c’est important, mais c’est juste un objectif pour le groupe. Ça n’est pas QUE un groupe de scène, mais nous nous rendons compte que la musique vit très bien sur scène, c’est là qu’elle prend son ampleur, son charisme et sa profondeur. La suite peut potentiellement être un split CD, peut être avec Skorzum…
 
Lucificum : Ça reste un modèle typiquement underground, le split CD…

 
Count D : Mais nous y sommes, dans l’undergound ! Même si notre album est bien produit, nous y sommes, nous y restons, nous savons bien que notre produit ne sera pas distribué en millions d’exemplaires. C’est surtout pour le trip de partager quelque chose avec un groupe que nous apprécions. Après, ce qui serait génial – mais c’est toujours une question de coût – ça serait de le sortir en format vinyl…
 
Lucificum : Un mot pour finir cette interview ?
 
Count D : (réfléchis) Simplement, que le plus important pour nous, c’est de vivre et de sentir la chose, de la souffrir sur scène et d’exprimer de la force ou de la révolte… ne pas essayer de ne faire QUE de la musique parce que ça sonne bien, mais nous espérons que les gens vont se reconnaitre dans ce manque de vérité. Dans ce Here Is No Truth… et que pourquoi pas, les gens vont comprendre le message et se laisser imprégner par ce que représente le groupe.



Merci à TheDecline01 pour son aide.




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