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CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
le 27 juin 2011
SETLIST
Battle Hymn (intro)
Rapid Fire
Metal Gods
Judas Rising
Starbreaker
Victim Of Changes
Never Satisfied
Nightcrawler
Beyond The Realms Of Death
Blood Red Skies
The Green Manalishi (With The Two-Pronged Crown)
Breaking The Law
Painkiller
Hell Bent For Leather
You've Got Another Thing Comin'
AFFILIÉ
Judas Priest
Hellfest (Clisson)
(19 juin 2015)
Paris - Zénith
(21 mars 2009)
Judas Priest
19 juin 2011 -
Hellfest
Epitaph : en voilà un joli nom pour une tournée d'adieu. Plus joli en tout cas que les tarifs prohibitifs du merchandising officiel : 30 euros le t-shirt, ça va les gars, vous êtes pas en train de vous toucher ? Enfin bon, si certains sont prêts à mettre ce prix-là…Et si le décor de scène assez sobre ne justifiait pas la présence d'un grand rideau noir pendant la mise en place, qui laissait espérer quelque chose de plus ambitieux, l'essentiel était au rendez-vous : un excellent concert de heavy metal offert par un des maîtres du genre.
Commençons tout de suite par évacuer le sujet qui fâche : on ne va pas épiloguer une fois de plus sur les raisons du départ de K.K. Downing à l'aube de la tournée d'adieu du groupe, concentrons-nous plutôt sur son remplaçant Richie Faulkner. Dans une interview donnée à Rock Hard, Rob Halford disait en gros que l'essayer, c'était l'adopter. Cela ressemblait beaucoup à de la langue de bois, mais Robinou ne mentait pas. Cela ne veut pas dire qu'on va oublier K.K. dans la seconde, mais Judas Priest a clairement fait le bon choix. Déjà, parce que trouver un mec qui a la classe dans une combinaison aussi Village People, c'était pas évident. Surtout, parce qu'ils ont su dénicher un gars qui a pris parfaitement la mesure du rôle. Quand on lance des jeunes dans le grand bain, il y a plusieurs comportements possibles : soit ils se mettent à balbutier leur jeu et ne maîtrisent subitement plus des gestes répétés des centaines de fois, comme Mamadou Sakho ; soit ils prennent tout de suite la taille patron et jouent comme ils n'ont jamais joué avant, comme Yann M'Vila. A l'évidence, Faulkner appartient à la seconde catégorie. Il n'est pas du genre à jouer les timorés et à se demander s'il a la légitimité pour jouer avec le public, la crédibilité pour monter sur la plateforme de la batterie ou jammer avec Tipton (marrant d'ailleurs, on dirait que le vieux Glenn joue avec son fils) ou juste le droit de modifier légèrement les solos de Downing ; non, il le fait, point barre.
Et mine de rien, heureusement qu'il était là pour faire un peu le show, parce que pour le reste, c'est le calme plat. Evidemment, on ne va pas demander à Rob Halford de se mettre à sauter comme un cabri comme Bruce Dickinson ou à Ian Hill de doubler sa surface d'action et de couvrir désormais 2 m² de scène. Par contre, on aurait pu espérer que Glenn Tipton se mette un petit coup de pied au cul et prenne un peu d'initiatives, mais peine perdue. Il n'y aura donc eu que Richie Faulkner pour communier avec le public, avec lequel il aura rapidement tissé une certaine complicité à grands renforts d'envois de mediators. On aura aussi apprécié ses efforts pour exhorter les fans à mettre un peu d'ambiance, comme sur le break calme de "Nightcrawler". On le sent déjà chez lui, et ce côté très sûr de lui découle aussi de son niveau de jeu en béton, comme en témoigne le magnifique solo de "Victim Of Changes". Bref, vous l'aurez compris, voilà une excellente recrue pour accompagner et redonner du jus à un groupe en bout de course. Mais quitte à perdre un membre, personnellement, j'aurais préféré que ce soit Scott Travis qui mette les voiles. Passe encore qu'il fasse le gros lourdaud sur "Judas Rising", puisque c'était déjà le cas sur la version studio ; mais à quoi ça sert de ressortir des raretés qui respirent la classe comme "Starbreaker" si c'est pour les plomber avec de la double pédale ? Ce mec doit avoir des origines allemandes, je ne vois pas d'autre explication possible !
Heureusement, il y avait bien d'autres motifs de satisfaction, à commencer par Rob Halford. Physiquement, le vieux grabataire sous assistance respiratoire d'il y a deux ans est redevenu un papy plutôt fringant, malgré un drôle de jeu de scène. Sa façon de se recroqueviller sur son micro en se penchant en avant est toujours un peu bizarre, au point qu'un des mes voisins se demandait s'il faisait cela pour consulter des antièches sur les retours ! Plus important encore, il a retrouvé une grande partie de ses capacités vocales. Les premiers écueils, à savoir des passages haut perchés comme la fin de "Victim Of Changes" ou de "Nightcrawler", sont passés haut la main. Mais le véritable test, c'est "Painkiller", que certains fans préfèreraient voir écarté de la setlist plutôt que livré dans une version massacrée. Même là, pas de problème, Halford assure ! Autre grand moment de plaisir, la setlist. Pour cette tournée d'adieu, le Priest avait exhumé quelques pépites, mélangée à ses plus grands classiques. Avec un set raccourci, il fallait faire des choix : les Anglais n'ont pas hésité à sacrifier "The Sentinel" et "Electric Eye" pour garder des raretés comme "Never Satisfied", "Starbreaker" et les deux énormes titres que sont "Victim Of Changes" et "Beyond The Realms Of Death". Seul bémol, "Blood Red Skies", qu'on aurait aimé entendre débarrassé de ses horribles claviers 80's qui, en plus de sonner très daté, faisait comme un brouhaha au niveau des basses.
Après la prestation en demi-teinte au Zenith de Paris en 2009, je n'avais pas inscrit Judas Priest parmi mes priorités de ce Hellfest 2011. Grave erreur ! En pleine forme, ayant visiblement à coeur de finir (réellement ?) en beauté, les Anglais ont donné un show impeccable, où la musique et l'ambiance de grand-messe heavy metal avaient beaucoup plus d'importance que l'aspect visuel, relégué au second plan (un tout petit peu de pyro, la moto sur "Hell Bent For Leather et basta). En tout, j'ai terminé ce show avec la furieuse envie de me refaire une rétrospective complète des albums du Priesy : si ça c'est pas le signe d'un concert réussi !
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