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Fealakwen
le 18 juillet 2011
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Gojira
08 juillet 2011 -
Sonisphere France
Un an loin de l'Hexagone. Une putain d'éternité, un calvaire insoutenable, un purgatoire comme on n'en fait plus. Mais l'attente est terminée. Gojira est là, ses fans aussi, il fait beau, tout est pour le mieux. Et bien non ! L'organisation a osé les mettre sur la petite scène, Saturn. Alors que des erreurs de la Nature, genre Bring Me The Horizon, jouent sur la Apollo. Allez-y étranglez vous, éructez, et frappons du poing ensemble sur le clavier. Ou sur le bureau, si votre budget ne vous permet pas de fracasser de l'Azerty. Étrangement, les Duplantier ne semblaient pas si vexés que cela.
Le concert a beau avoir duré moins d'une heure, on peut dire qu'il a duré toute l'après-midi. Dès les premiers groupes, les deux premières lignes du public étaient composées d'ultras pas disposés à lâcher leur place. Ultras qui s'illustrèrent en scandant le nom de leur formation favorite entre chaque concert. Et pendant tout le set de Mastodon, ce fût grandiose : Joe était sur scène. Accordant une interview à France 3. Inutile de dire que la foule déjà dense était en délire, et que la prise de son s’avéra scabreuse pour le technicien du service public, à cause de notre vilain raffut. Mais Joseph était aux anges, et cela tombe bien, car nous aussi. Plus de vingt minutes avant la grande communion, des milliers de convertis attendaient déjà les Messies du brutal inspiré. La suite ne pouvait qu'être mémorable. Entame sur "Ocean Planet", rien que cela. Les pauvres audiophiles et les batteurs amateurs du jeu surnaturel de Mario qui ne voulaient pas louper le moindre de ses mouvements en seront pour leurs frais : les dix premiers mètres sont intenables. Slams ininterrompus à rendre fous les vigiles, mouvements de foule, pogos et mosh pits. Philosophie du concert, peut-être, mais lorsque l'agitation est telle que les portefeuilles tombent des poches comme une pluie argentifère, c'est là de trop. Rendons d'ailleurs un dernier hommage aux cadavres de portables retrouvés écrasés après la lutte, victimes de cette foule incontrôlable sur les riffs de "Remembrance". Z'auraient pu temporiser en jouant "Dawn", non? (tentative discrète d'attirer votre attention sur le manque criant de représentants des premiers albums...)
Chacun des titres joués aura été ponctué de remerciements qui venaient, on le sentait, du fond du cœur. Joe était ravi de se retrouver tête à tête avec cette foule intime, qui était venue pour eux, pour scander leurs refrains et hurler leur nom jusqu'au bout de la nuit. Les quatre étaient alors bien obligés de nous rendre la pareille. Ne les ayant jamais vu jouer, il me sera difficile de trouver un point de comparaison, mais leurs morceaux sont exécutés avec une rigueur technique proche du studio. Cette fidélité vis à vis du disque est malheureusement responsable de ce manque d'interaction avec les furies de la fosse. Statiques et consciencieux, mais ni très barrés, ni très enjoués. Le son enfin, l'un des grands mystères du Sonisphère. Il était très mauvais. Tout comme, et c'est encore plus dommageable, celui de Dream Theater. Les boomers étaient hypertrophiés, gonflés artificiellement, et ce en tout point de l'assemblée. Les pogos favorisent les voyages, et le frêle auditeur que je suis s'est vu baladé d'un bout à l'autre des vingt cinq mètres de la Saturn. Le constat est assez uniforme, et régulier dans sa médiocrité. Il faudra reculer de plus de quinze mètres lors du final sur "Vacuity", afin de pouvoir, enfin, vibrer au son des harmoniques. Le rappel se fera avec un seul titre: "Oroborus". Et sur une remarque narquoise de Joe au sujet de ce "Grand du Metal", tête d'affiche du soir: Slipknot. Mais ceux qui l'ont vu à la barrière ne sont plus là pour en parler...
Le groupe quittera des festivaliers tout acquis à leur cause, en parlant de leur nouvel album, en projet pour la rentrée, sans préciser s'il s'agit de leur EP collaboratif avec pas mal de grands noms, ou bien d'un full-length. Mais laissons là les galettes : en live, Gojira est à la hauteur de sa réputation. Seulement, leur rythmique hypnotique semble bien plus adaptée à une salle éclairée par des flashs épileptiques qu'à un terrain de plein air, entre le soleil et le doux vent du soir.
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