Concert de Sacred Reich : le 16 juin 2012

CHRONIQUE PAR ...

Kroboy
le 05 juillet 2012

SETLIST

Independent
Love… Hate
Ignorance
One Nation
Crimes Against Humanity
Who's to Blame
War Pigs
Surf Nicaragua

AFFILIÉ

Sacred Reich
Wacken
(31 octobre 2007)
Hellfest (Clisson)
(20 juin 2009)

Sacred Reich

16 juin 2012 - Hellfest

Il y a des concerts comme ça qui sentent un peu le sapin avant même d'avoir commencé. Par exemple, quand les roadies commencent à peine à monter le kit de batterie alors que le concert est censé débuter 10 minutes plus tard, ce n'est pas ce qu'on peut appeler un bon présage. On imagine que Sacred Reich a rencontré des problèmes sur la route, tout comme Haemorrage qui a été contraint d'annuler le matin même. Mais bon, Sacred Reich est un groupe à la cool, alors ils ne vont pas se prendre la tête pour si peu.

5 petites minutes de retard, des balances faites à la va-vite, un morceau pour se régler au niveau du son et hop, le tour est joué. En plus ils ont commencé par "Independent" (sans Dave McClain comme il y a 3 ans), pas vraiment ce qu'ils ont fait de mieux, donc pas de regrets pour ce petit retard à l'allumage. Ceux-ci viendront un peu plus tard, quand on s'apercevra que pour rentrer dans les clous, Sacred Reich a dû sucrer de sa setlist "American Way" ou "Death Squad", ou peut-être même bien les deux. Personnellement, j'aurais préféré qu'ils zappent "One Nation" mais bon, ce sera pour la prochaine visite estivale, d'ici 2 ou 3 ans sûrement. On aurait pu imaginer aussi qu'ils allaient laisser de côté leur habituelle reprise de "War Pigs", immortalisée sur le célèbre EP Surf Nicaragua, mais Phil Rind a eu le bon goût de la dédicacer à Tony Iommi, une attention très appréciée de la part du public. Et puis soit dit-en passant, cette version musclée sera assez nettement supérieure à celle d'un Ozzy très fatigué le lendemain.
Voir Sacred Reich sur scène, c'est toujours une expérience assez jouissive. Quand ces 4 mecs arrivent sur scène, ils ne paient vraiment pas de mine : un look de touriste, le sourire aux lèvres en permanence, une section rythmique capable de rivaliser sur la balance avec la paire Byron Stroud / Gene Hoglan, une paire de gratteux qui ressemblent à des délégués CGT de la SNCF (surtout Wiley Arnett)… A ce moment-là, ceux qui n'ont jamais entendu parler de ce groupe ne doivent pas se douter que ces mecs peuvent envoyer la purée autant que Slayer avec "Ignorance". Rebelote un peu plus tard avec "Who's To Blame" et plus encore "Crimes Against Humanity" : le début très calme, sur lequel Phil Rind fait participer un public qui lui mange dans la main, ne laisse absolument pas augurer du déferlement de violence qui déboule soudain sur le break. Le show s'achèbve sur une note plus légère avec "Surf Nicaragua", qui fait une nouvelle fois fureur avec son irrésistible petit côté groovy et surtout ce break qui respire le fun à plein nez.

Comme d'habitude, la décontraction apparente de Sacred Reich lui aura permis de s'attirer une grande sympathie de la part du public, y compris de la part de néophytes complets, visiblement autant séduit par l'humilité du groupe que par la grande qualité de ses morceaux. Les Américains savent s'y prendre question thrash, mais ont finalement bien d'autres cordes à leur arc, ce qui change de leurs collègues qui misent uniquement sur la puissance comme Exodus par exemple. Rafraîchissant, comme toujours.