CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Abbath
(guitare+chant)
-Ice Dale
(guitare)
-T.C. King
(basse)
-Armagedda
(batterie)
TRACKLIST
1)Storm I Ride
2)Warriors
3)Between Two Worlds
4)Battalions
5)Mountains
6)Days of North Winds
7)Far Beyond the Quiet
8)Cursed We Are
DISCOGRAPHIE
Les larmes ont coulé quand Immortal a décidé de ne plus rien faire. Les larmes couleront aussi peut-être quand ce même groupe se réunira exceptionnellement pour exécuter quelques shows. Qu’on se le dise, c’est une pratique exceptionnellement à la mode dans le monde de l’extrême (cf Emperor il y a peu…). Bref, nous ne sommes pas là pour parler d’Immortal, même s’il est impensable de le dissocier de I, tant sur la forme que sur le fond, et pour la bonne raison qu’il s’agit du frontman Olve Eikemo (Abbath) d’Immortal qui prend ici les rennes d’une entreprise ambitieuse, regroupant son ex batteur Armagedda, Arve Isdal d’Enslaved et le bassiste King Ov Hell de Gorgoroth. En plus de cela, c’est bien sûr Peter Tägtgren aux commandes. Bref, une super prod pour un retour aux sources assez évident. Abbath se lâche sur huit compositions dans un metal totalement immortalien, aux accents rock plus prononcés. Cette démarche n’est pas sans rappeler celle de l’ami Shagrath et son Doom’s Day Rock ‘n Roll de Chrome Division.
Et pourquoi le premier album Between Two Worlds est aussi peu dissociable de Immortal ? Parce qu’en plus du reste, la musique en est totalement inspirée, dans les riffs assez hachés mais non dénués de mélodies, jusque dans le son, reconnaissable parmi tant comme le son d’Immortal, froid et puissant, aux saturations lissées. Et puis,… certains textes ont même été écrits par l’invisible mais éternel Demonaz, à la base pour le premier groupe cité. On passera même sur la signification du nom « I », rappelant bien la première lettre d’une autre formation bien connue…
Ce qui change avec Between Two Worlds, c’est son approche plus rock et sautillante. Cela est surtout vrai sur le premier, et assez risible, morceau "The Storm I Ride", s’avérant d’ailleurs le seul titre inspiré réellement de riffs plus motards. Le chant même de Abbath est ici dans le ton de celui des années 70/80. Quelques relents sortent ici et là un peu plus loin dans "Mountains", par ailleurs un titre tout en ambiances froides. Le reste, sans vouloir décevoir, c’est du At The Heart Of Winter pur et simple, avec les cojones en moins si je puis dire. Jouant sur un mid tempo et la répétition parfois pénible de rythmiques basiques, on se retrouve sept ans en avance, l’expérience en plus certes, mais le feeling en moins. Et ça, ça gène profondément. Même si le style vocal de Immortal est excellent, le retrouver ici purement et simplement sans aucune recherche déçoit un peu. Mais pourquoi ça ne va pas plus vite ? Si quelques rythmiques sont bonnes, comme celle de "Days Of North Winds", on attend plus.
Heureusement que l’excellent quoiqu’un peu tardif "Far Beyond The Quiet" nous donne une impression de grand froid, un sentiment d’évasion certain, presque épique, aux ambiances nordiques et lancinantes appuyées. Il faut bien attendre cette fin d’album pour trouver de bons titres. Le dernier "Cursed We Are" fera plaisir aux amateurs d’Immortal car plus piqué, plus agressif et direct que les autres compositions. Quel intérêt de faire un projet parallèle, copie conforme en moins bien d’un groupe déjà culte, celui-là même ayant en outre de grande chances de se reformer tôt ou tard. Quel dommage aussi de ne pouvoir critiquer un album qui est indécrotablement collé à la jambe de son aîné… Between Two Worlds possède de bons atouts qui plairont à coup sûr à un grand nombre, la recette fonctionne généralement bien. Mais la démarche confuse de l’artiste et de son « positionnement » d’entre deux mondes a pêché. On ne peut pas tromper une fois mille personnes…