CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Tommy Hjelm
(chant+guitare)
-Martin Rygge
(guitare+chant)
-Ola S. Hana
(basse+chant)
-Truls Haugen
(batterie)
TRACKLIST
1)Welcome Whore
2)Deeper Nail
3)The Erosion of Oslo
4)Yearning
5)Skinned of Pride
6)The Worst is Yet to Come
7)175.000
8)A Silent Epidemic
9)The Pendulum Knife
10)Time Wounds all Heals
DISCOGRAPHIE
La vie de chroniqueur est rythmée par quelques petites joies aléatoires. A force d’être en relation avec les mêmes labels on finit par retrouver au hasard des envois un groupe qui nous avait épaté, et qui sort son nouvel album alors qu’on les avait découverts avec enthousiasme il y a deux ans. Tout ça pour dire que tomber sur le nouvel Insense dans un envoi de promos m’a procuré un plaisir dont j’ai peur qu’il ait été assez solitaire, car si Soothing Torture m’avait fait une forte impression lors de sa sortie je n’avais plus entendu parler du groupe depuis... mais bon, les plaisirs solitaires peuvent être très bien aussi après tout.
Insense nous avait laissé avec un album foisonnant à la frontière entre metalcore et hardcore ambient, dans lequel les riffs les plus vicieux côtoyaient un sens du groove permanent et un soin tout particulier apporté aux atmosphères. Le tout avait une subtile tendance à poutrer sévèrement, et les premières écoutes de The Silent Epidemic ont tendance à réjouir l’amateur de l’album précédent. Le chant écorché est de retour, toujours core et puissant mais allant cette fois-ci chercher ses influences chez Phil Anselmo pour les cris et chez le nu-metal pour le chant clair. Car contrairement à son prédécesseur cet album comporte pas mal de passages de chant pop : Tommy Hjelm module fort bien et le groupe l’exploite comme il faut, à savoir sans faire des refrains mélodiques une figure imposée. Le son est toujours aussi gras et massif, la lourdeur des guitares et de la basse venant appuyer avec efficacité la puissance des riffs.
Le groupe a d’ailleurs gardé un sens du riff groovy mais décalé, qui fait terriblement bouger la tête tout en étant plus complexe rythmiquement qu’il n’y paraît. L’intention rappelle Mudvayne : "Yearning" jongle avec les syncopes brisées et les mélodies planantes comme le gang de Chad Gray peut parfois le faire, l’arrivée tardive du chant clair-agressif aussi râpeux que pop confirmant cette impression. Le contraste entre l’utilisation du piano et le retour du riff néo corrosif marque autant que la platitude du riff de "Skinned Of Pride" qui rappelle directement Korn... car Insense dévoile malheureusement une faiblesse nouvelle sur cet album, à savoir une fâcheuse tendance à laisser ses influences prendre le dessus. Là où Soothing Torture suprenait par son côté inventif (le riff de "The Forgiving Embrace", on s’en souviendra longtemps), The Silent Epidemic laisse trop souvent affleurer des héritages pas assez digérés.
Il y a déja ce chant qui rappelle parfois Pantera en général, mais quand les riffs s’y mettent aussi ça devient franchement trop...et la gêne s’installe quand Machine Head pointe son nez dans certains passages ("The Worst Is Yet To Come"). Insense sort souvent la carte de la violence pure mais les plans rapides semblent chroniquement sans objet, n’apportant souvent pas grand-chose en plus de la simple vélocité. Le title-track échappe heureusement à cette règle avec ses accélérations jouissives en intro, mais c’est alors les riffs syncopés qui sentent le réchauffé, se contentant d’être efficaces, et sans la performance de Tommy Hjelm lors du refrain chanté le titre ne laisserait pas grand souvenir. Balloté ainsi entre des moments où on retrouve la fougue passée et d’autres qui semblent bâclés en comparaison car ils sont bien foutus mais sans âme, on est un peu perdu... car The Silent Epidemic est indéniablement un album plaisant comportant une dose certaine de bonnes idées et de bons titres.
The Silent Epidemic ne confirme donc pas vraiment les espoirs suscités par la qualité hors-normes de Soothing Torture, mais le groupe parvient à délivrer néanmoins une bonne collection de titres groovy et violents, parfaitement exécutés qui plus est. Bon selon des critères généraux, décevant selon les critères d’un fan de l’album d’avant, cet album n’est absolument pas un impératif d’achat mais saura vous contenter si vous êtes sensible au genre. Mais tant qu’à faire, allez plutôt vous procurer son excellent prédécesseur...