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CHRONIQUE PAR ...

23
Fly
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 17/20

LINE UP

-Brent Knopf
(guitare+claviers+chant)

-Justin Harris
(basse+saxophone+chant)

-Danny Seim
(batterie+percussions+chant)

TRACKLIST

1)Muscle'n Flo
2)The Pelican
3)Wet & Rusting
4)Air Aid
5)Weird
6)Rotten Hell
7)Running
8)My My
9)Boyscout'n
10)Evil Bee
11)Ghostship
12)West

DISCOGRAPHIE

Friend & Foe (2007)

Menomena - Friend & Foe
(2007) - pop rock - Label : Barsuk



Menomena n’est pas une formation comme les autres. Leur troisième album est un manifeste expérimental qui, mine de rien, ne laissera pas de marbre même le plus malveillant des amateurs. Vous allez sûrement me dire que, trop fréquemment, expérimentation rime avec masturbation. Mais pas dans le cas de Menomena. Tout est dans la manière qu’ils ont de nous mener en bateau. Nous n’irons donc pas par quatre chemins : cet album est un petit miracle qui mis en musique.

Menomena. Quel nom intrigant, tout de même. Le trio de Portland reste, même après deux albums et quelques recherches, un sacré mystère. Il paraîtrait qu’ils utilisent un logiciel mis au point par leurs soins pour composer leurs morceaux à partir d’échantillonnages qu’ils ont eux-mêmes créés. Si personne ne semble s’accorder sur le bien fondé de cette méthode pour le moins inusitée, c’est peut-être tout simplement parce que le résultat est trop bien composé pour l’avoir été par une machine. Et c’est bien tout ce qui fait le charme de Friend & Foe. De prime abord, il s’agit là d’un album d’indie rock comme on en rencontre beaucoup. Mêmes voix nasillardes (agaçantes, diront certains) rappelant parfois Neil Young, même façon de faire sonner la batterie, même ambiance parfois légèrement psychédélique. Il faut pourtant bien que cette fameuse méthode se fasse entendre, et c’est sur ce plan que se situe toute l’originalité du groupe.

Dès le départ, la formation se plaît à mêler les cartes : pas de leader attitré, encore moins de chanteur (les trois musiciens se partagent le micro et multiplient les harmonies au point qu’il est souvent impossible de savoir qui chante). Aucun instrument ne prend le pas sur les autres. L’album est d’une cohésion exemplaire malgré le foisonnement instrumental et met en valeur la force de Menomena : un sens de la composition assez phénoménal. Chaque morceau regorge de trouvailles mélodiques et de cassures qui rendent l’écoute passionnante. Dès les premières mesures de "Muscle’n Flo", toute l’ambivalence du groupe éclate au grand jour : entrée fracassante de la batterie à laquelle s’enchaîne, en l’espace de quelques secondes, une succulente pulsation de basse. Plusieurs morceaux suivent ainsi le même processus, passant du coq à l’âne le temps d’un instant (impossible de prédire la direction que vont prendre des titres comme "Boyscout’n" ou "Evil Bee").

Pourtant, jamais les chansons ne sonnent comme des collages sans queue ni tête. Étonnamment, c’est même le contraire qui se produit. Les chansons sont en fait composées de trames mélodiques rigoureuses, sur lesquelles se greffent les fameux échantillonnages créés par le groupe. Ainsi, on peut retrouver plusieurs fois le même motif, mais arrangé de façon différente. Les variations de textures sont parfois inattendues, mais toujours réussies. Deux instruments en particulier font la différence. D’abord le saxophone, qui est utilisé presque exclusivement comme soutien rythmique (pas de solo free à l’horizon), mais qui suffit à donner à l’ensemble son caractère distinctif. Ensuite le piano, qui fournit à la plupart des morceaux leurs passages les plus réussis : les arpèges de "Wet & Rusting", les accords beatlesiens de "Rotten Hell" ou l’envolée lyrique finale de "My My".

Les autres instruments ne sont bien sûr pas en reste. La batterie se fait souvent fracassante, les guitares, acérées (le contraste est saisissant sur "The Pelican") et la basse, délicieusement sinueuse. Le groupe excelle également dans les harmonies vocales et n’hésite pas, à mesure que l’album avance, à explorer des contrées moins rythmées et plus planantes. Si aucun morceau ne se détache du lot (la constante étant une des grandes qualités du groupe), il faut quand même mentionner l’impressionnante "My My", d’une intensité émotionnelle qui tranche avec le reste de l’album. Avec l’hypnotique "Air Aid", elle constitue sans aucun doute le sommet de ce disque haut en couleur et absolument renversant.


Menomena nous offre donc, avec Friend & Foe, rien de moins qu’un petit bijou. Un disque original sans être exigeant, foisonnant sans être étourdissant, mélodique sans être écœurant. Le groupe réussit même l’exploit de proposer un contenant à l’image du contenu : éclaté, coloré et surtout savamment construit. Un régal de pochette (de quoi s’amuser pendant des heures) signé par le grand Craig Thompson, qui prouve que le groupe pousse l’attention dans les moindres détails. Bref, une raison supplémentaire de ne surtout pas passer à côté de cet album!


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