CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
17/20
LINE UP
-Samuel Bourreau
(chant)
-Adrien Grousset
(guitare)
-Benoist Danneville
(basse)
-Olivier Laffond
(batterie)
TRACKLIST
1)Perturbed
2)Fate
3)Vision of Hate
4)Zambra (Ojos de Brujo cover)
5)Liquid
6)Cycle
7)Deprived of Soul
8)Strength
9)Ultima Necat
10)On the Threshold of Death
DISCOGRAPHIE
Après une démo en 2003 (Cyanide Echoes) et un premier album en 2005 (Deviant Current Signal), les frenchies de Hacride continuent leur petit bonhomme de chemin et sortent aujourd'hui leur deuxième album chez Listenable, Amoeba. Et laissez-moi vous dire que si vous aviez loupé leurs débuts il est temps de se raccrocher au wagon, car Hacride est un groupe de tueurs dont les capacités techniques hors-normes sont totalement au service d'un métal alambiqué, aussi extrême et entraînant qu'inventif et tordu. Une sacrée performance pour un groupe qui n'a visiblement pas fini de faire parler de lui...
Je n'avais pas eu de livret avec ce CD promo, et j'ai donc été particulièrement heureux en apprenant a posteriori qu'il s'agissait d'un groupe français, ce qui est indétectable à l'écoute. Amoeba est un album très ambitieux qui semble sorti de nulle part et laisse des cicatrices. L'opener "Perturbed" est un titre de postcore de haute volée combinant les traditionnels subtilités rythmiques, chant hurlé et autres passages planants avec un rare brio. C'est autant hypnotique que complexe et torturé, et la qualité de la production proprement monstrueuse vient en remettre une couche derrière. On comprend instantanément qu'on n’a pas affaire à un groupe normal, et ça va aller en se confirmant...
Car après avoir traversé les 5'04 de ce premier titre, de deux choses l'une : soit vous n'avez pas accroché et vous pouvez aller revendre le CD, soit vous êtes partis pour un voyage qui vous laissera probablement réjoui et béat. Amoeba enchaîne les morceaux de bravoure et varie sans cesse le propos sans jamais perdre le fil : on passe des ambiances acoustiques de "Strength" au feeling épique et déstructuré de "Deprived Of Soul" en passant par les relents scandinaves puis carrément black-metal de "Cycle" sans qu'on oublie une seconde que c'est Hacride qui joue. Burst n'est jamais loin, Eden Maine et Meshuggah non plus... mais l'identité de la formation française est réelle et ne laisse aucun doute sur le statut d'artistes de ses membres.
"Zambra" (la reprise d'Ojos de Brujo) est quant à elle une expérimentation totalement barrée qui voit postcore et musique andalouse se mêler puis se dissocier pour revenir finalement ensemble en un résultat qui laisse vraiment sur le cul tant il est maîtrisé et inspiré. Ce titre à part sur l'album lui permet d'atteindre encore de nouvelles hauteurs car il permet à Hacride de démontrer leur sens aigu du délire structuré, de la folie consciente. On atteint de véritables sommets d'intensité à l'écoute de cet album qui voit les idées les plus tordues soudainement se muer en musique belle et envoûtante. Quand on n'est pas cloué au sol par une rythmique d'éléphant c'est un arrangement ou une harmonie qui nous transporte...
Cet album d'Hacride est donc une baffe de chez baffe, une énorme surprise dont je parie qu'elle va laisser des traces. Il y avait longtemps qu'un groupe n'avait pas proposé une approche aussi ambitieuse et inventive tout en étant profondément jouissive à l'écoute. Et en plus ils sont français! À se procurer, vite.