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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15.5/20

LINE UP

-Marcus Bridge
(chant)

-Jonathon Deiley
(guitare)

-Joshua Smith
(guitare)

-Alex Milovic
(basse)

-Nic Pettersen
(batterie)

TRACKLIST

1) Soma
2) Obelisk
3) Node
4) Ohm
5) Nameless
6) Rot
7) Leech
8) Impulse
9) Weightless
10) Ra
11) Animate

DISCOGRAPHIE

Node (2015)
Mesmer (2017)

Northlane - Node
(2015) - postcore metalcore atmosphérique et progressif - Label : Rise Records UNFD



Northlane. Un groupe sur lequel je n’ai jamais réussi à poser une étiquette ou un genre, et donc, par la même occasion, à apprécier. Il était temps de s’y mettre, après cette troisième sortie, car les Australiens commencent quand même à se forger une solide réputation dans – le bon côté de – la scène metalcore (hé oui, ça existe encore).

Formé en 2009, les Sydneyens en sont déjà à leur troisième composition. Un excellent rendement, surtout si l’on compte leur EP Hollow Existence en 2010. Un an plus tard, sort leur première grosse production : le très hardcore Discoveries, qui marque les esprits par son punch et son énergie. Mais, ce qui achèvera de les faire connaître parmi la masse des métalleux, c’est leur très bon Singularity et ses tubes "Quantum Flux" et "Masquerade". Évoluant désormais à la croisée des styles metalcore et djent, Northlane ne propose pas forcément une nouvelle recette (chose difficilement envisageable dans le style core), mais a néanmoins le mérite de bien le faire. On y trouve de nombreuses influences d’Architects pour les parties hardcore et chant screamé, ainsi que du groove et du chant clair, chers à la famille djent, se chargeant de compléter le menu. Pourtant, pour un nombre égal de chansons, on a commencé à voir une diminution des durées d’album, perdant une demi-douzaine de minutes, preuves d’une allégeance grandissante envers le style tant décrié. Tir rectifié, si l’on peut le dire ainsi, dans ce Node, à la pochette déjà très satisfaisante, gardant les couleurs explosives des derniers artworks (en revanche, où est passé le cube ?!).
Node, c’est onze chansons pour un peu plus de trois quarts d’heure de titres. Le groupe a compris qu’il ne servait à rien de se précipiter. Intention très louable au vu du succès de leur dernier album. Popularité due entre autre à son désormais ex-chanteur, Adrian Fitipaldes, celui-ci ayant dû quitter la formation en raison de ses problèmes de santé liés au rythme des tournées et enregistrements incessants. Ou quand la raison prend le dessus sur la passion. C’est donc Marcus Bridge qui prend le relais et reste évidemment dans la même lignée, le groupe cherchant volontairement à recruter une voix similaire. Et celle-ci va prendre une grande place. Car le maitre-mot de cet album est « atmosphérique ». En effet, les séquences hardcore à la Architects, parfois encombrantes, ont été quelque peu délaissées au détriment d’une ambiance simple, épurée, agréable, et dont les paroles incitent fortement à l'optimisme. Les chansons telles que l’excellente "Rot" ou la très planante "Weightless" sont des démonstrations de la part du nouveau frontman. Même si la voix criarde de celui-ci n’atteint pas la qualité de son prédécesseur, on lui attribue aisément un meilleur timbre de voix clair. Plus puissant et plus propice à des envolées psychédéliques. Il nous encourage clairement à une ode au voyage.
Tiens la puissance justement, il faut en parler. Et oui, si l’atmosphérique est clairement le leitmotiv de ce nouvel opus, c’est aux dépens de la puissance sonore des instruments. Les passages plus brutaux que l’on avait l’habitude d’entendre ont été quasi-abandonnés. Pas tous, bien sûr. Il y a bien des chansons comme "Animate", la plus longue de l’album ; "Weightless" qui livre des passages un peu plus progressifs, ou encore "Ra" qui nous envoie même des riffs un peu plus lourds, mais ils sont irrémédiablement rattrapés et adoucis par la voix et les chœurs pendant le refrain, et ce n’est pas plus mal ! Et quand Northlane arrive à allier les deux dans des proportions parfaitement équilibrées, comme dans la magnifique "Leech", on touche du doigt le nirvana. Et quand on sait que tout cela est produit par les labels Rise Records et UNFD qui comptent dans leurs rangs des Attack Attack, Buried In Verona, In Hearts Wake et We Came As Romans, on comprend vite que ce Node est un peu sorti de nulle part et inattendu. Les fans de la première heure seront déboussolés à coup sûr, tandis que les derniers arrivés découvriront le groupe sous une facette loin d’être déplaisante.


Le buzz d’origine inexpliquée autour de Northlane pouvait être un tantinet usurpé auparavant, mais aujourd’hui, il jouit d’une légitimité méritée, tant ce Node est une marque de maturité dans la courte carrière des jeunes musiciens. A contre-courant de son album précédent, on peut affirmer que ce n’est pas un Singularity 2.0, mais on peut néanmoins reconnaître qu’une sorte de Northlane 2.0 vient de naître. A vrai dire, un compromis entre les deux dernières productions pourrait être une excellente idée.



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