CHRONIQUE PAR ...
Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Randy Blythe
(chant)
-Mark Morton
(guitare)
-Willie Adler
(guitare)
-John Campbell
(basse)
-Chris Adler
(batterie)
TRACKLIST
1) Still Echoes
2) Erase This
3) 512
4) Embers
5) Footprints
6) Overlord
7) Anthropoid
8) Engage the Fear Machine
9) Delusion Pandemic
10) Torches
DISCOGRAPHIE
Réglés comme du papier à musique, les Lamb Of God nous donne une nouvelle fois rendez-vous trois ans plus tard avec un nouvel album, le septième de leur carrière comme le titre le rappelle aux plus étourdis. Sept albums déjà, et ouais ça commence à dater pour le combo des années 2000... Mais on est déjà en 2015, le temps passe vite et pour balancer d'entrée un spoiler (qui n'en est pas vraiment un d’ailleurs), le moins qu'on puisse dire est que les galettes du combo de Richmond passent et se ressemblent.
Lamb Of God possède sa marque de fabrique de riffs signée par l'éternelle doublette Alder/Morton, ses influences évidentes (Dimebag Darrell, si tu nous lis), son univers sonore reconnaissable entre mille. A peine le premier morceau lancé, on sait exactement où on va nous emmener : les structures de morceaux n'ont pas bougé d'un iota et les refrains sont toujours autant téléphonés que percutants. En bref, Lamb Of God jouit de tous les atouts du groupe de rock légendaire. Un son unique, un frontman charismatique, des compositions catchy et facilement assimilables, une identité forte cultivée depuis une belle décennie, ajouté à cela un line-up bien stable. Qu'est-ce que Lamb Of God a à nous prouver en 2015 ?
Pas grand chose, c'est bien ça le problème. Le groupe n'a jamais pris de risque et continue dans la même sobriété. Deux exceptions notoires et bien les seules : "Overlord", construit sur un chant clair majoritare et "Embers", jouissant d'un featuring totalement imprévu du maître Chino Moreno himself. Passé ceci, les gars se contentent d'une unique chose : continuer de livrer le meilleur d'eux-mêmes avec les armes qu'ils ont aiguisé de leur grande expérience. On retrouvera donc du groove à la pelle derrière les fûts et des riffs grassouillets bien assassins qui ne pourront que faire hocher la tête à tous.
Ça riffe, ça groove, ça riffe, ça groove,... Cette seule phrase peut résumer la chronique. Oui, mais Lamb Of God le fait-il toujours aussi bien ? Définitivement oui, mais sans la fougue de ses débuts. Ici point de "Walk With Me In Hell" ou autre "Set To Fail". La rage est maîtrisée, moins sauvage qu'aux débuts du groupe, mais plus équilibrée. Si bien qu'il faut avouer que si le groupe n'atteint jamais de sommet (aucun titre n'est vraiment mémorisable, excepté le cas "Embers" sur lequel on reviendra), aucun titre n'est non plus particulièrement en deçà. Aucune tuerie, mais aucun déchet.
"Embers" donc, comment imaginer le frontman magicien de Deftones venir pousser la chansonnette avec les Rednecks de Lamb Of God ? Il faut savoir que Randy Blythe a une autre passion dans la vie quand il n'est pas à hurler sur une scène, il s'agit du surf. La légende voudrait donc que le growler décida un bon matin de se rendre à sa plage favorite, au volant de son van. Et c'est à ce moment qu'il bloqua sur le chanteur qui passait sur sa radio : « I need this guy to sing on my next album ! » se serait-il écrié, la suite vous la connaissez à présent. Il faut également noter la présence de Greg Puciato (Dillinger Escape Plan) sur "Torches", pour être tout à fait complet.
On conviendra en conclusion que Lamb Of God n'a pas sorti l'album de l'année en offrant un nouvel opus fondamentalement sans réel intérêt à sa discographie, mais pas déplaisant pour un sou pour autant. Le groupe reste une machine de guerre en live et c'est bien ça le plus important.