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CHRONIQUE PAR ...

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Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Jørgen Munkeby 
(chant+guitare+saxophone)

-Håkon Sagen
(guitare)

-Tor Egil Kreken 
(basse)

-Eirik Tovsrud Knutsen
(claviers)

-Tobias Ørnes Andersen
(batterie)

TRACKLIST

1) Admittance
2) The Last Stand
3) Burn It All
4) Last Day
5) Thousand Eyes
6) House of Warship
7) House of Control
8) Church of Endurance
9) Need

DISCOGRAPHIE


Shining (Nor) - International Blackjazz Society
(2015) - indus jazz/metal avant-gardiste, Blackjazz ! - Label : Spinefarm



Blackjazz : virus synthétisé en l'an 2010 par un groupuscule terroriste de cinq savants fous norvégiens menés par le dangereux professeur / chanteur / guitariste / saxophoniste (rayez la mention inutile) Jørgen Munkeby. Cinq ans plus tard, le virus subit une mutation génétique à l'image de ses géniteurs qui change au même moment le blason de leur dangereuse organisation. Faut-il y voir un symbole d'espoir pour l'humanité ?

Malheureusement non, le virus a ces dernières années infecté une bonne partie de la galaxie prog, les Géants du Nord détruisant sans relâche tout partout où ils passent. On se souviendra non sans émotion de l'épidémie meurtrière de Clisson l'été dernier. À l'ère de la mondialisation et de la libre circulation, le virus est désormais global. IBS pour International Blackjazz Society a été fixé pour nom de code. Où en est l'homme schizophrène du 21ème siècle ? Survivra-t-il au virus ?
Shining opte un virage conséquent avec ce nouvel opus. Si le fan reconnaîtra sans peine dès les premières secondes le son saturé propre aux Norvégiens, il se verra toutefois surpris à plusieurs reprises par l'orientation prise dans les compositions. À force de lire « blackjazz » à tort et à travers, on finit par s'auto-persuader que l'on écoute du jazz, affirmation à bien vite remettre en question au bout de quelques minutes... Shining nous livre ni plus ni moins qu'un album... d'indus avec International Blackjazz Society. Certes de l'indus peu commun, avec du saxophone et des digressions parfois bruitistes mais impossible de passer à côté de ces rythmiques martiales omniprésentes et de ce florilège de refrains carrés en chant saturé.

Si "Burn It All" nous ramène dans les sentiers battus d'un Shining efficace en diable, dans la lignée directe d'un "Fisheye" ou "I Won't Forget", des titres comme "The Last Strand" ou "Last Day" se révèlent rien de moins que de vilains rip-off de Nine Inch Nails, les morceaux n'étant pas déplaisants au demeurant mais sans réel intérêt... "Thousand Eyes", un des titres les plus longs de la galette ne vient pas relever le niveau en raison d'une construction brouillonne mal aidée par une production certes moins compressée mais tout autant saturée. La première moitié de l'album est déjà passée et on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent ! Vient alors "House Of Warship" qui offre un bol d'air frais avec une intro saisissante menée par le saxophone possédé de Jørgen Munkeby. L'enchaînement est d'autant plus surprenant avec "House Of Control" où l'on voit le groupe se livrer à l'exercice d'une chanson, oui une vraie chanson avec de vrais couplets et refrains et mélodies ! Exercice globalement passé avec les honneurs bien que l'on soit loin du titre de l'année...

Shining livre au final un album honnête mais fade et qui ne tiendra pas le fil des écoutes. Les Norvégiens restent à mon sens un groupe de live, qu'on se plaira à revoir au plus vite et dont certaines compositions quand bien même juste passables sur disque pourront se révéler avec l'énergie scénique de vraies bombes. Dommage que le groupe n'ait jamais vraiment réussi à concrétiser tout son potentiel dans des réalisations studios. Peut-être un problème d'appréciation personnelle au delà d'une simple question de format... Qui sait ?


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