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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Sebastian Laurent
(tout)

TRACKLIST

1) Devotion
2) The Threshold
3) Once Upon a Tree
4) Stranger on an Island
5) Endless Nights
6) The Haunted One
7) Neverland
8) Favorite Doll
9) Thoughts in the Water
10) Ghostly Place
11) Different Colours

DISCOGRAPHIE


Amphetamin - A Flood of Strange Sensations
(2016) - rock prog pop rock magique - Label : Autoproduction



Lors d’une froide soirée d’hiver, un conteur japonais raconte à un auditoire peu captivé l’histoire d’un empereur qui, se promenant dans son jardin, rencontre un rossignol dont la beauté le fascine à tel point que lorsqu’il sort de sa rêverie, plusieurs siècles se sont écoulés. Les personnes venues écouter le conteur avaient surtout comme objectif de se réfugier dans une pièce chauffée. Ils baillent, mais, malgré tout, décident bon gré mal gré de jouer le jeu et écoutent l’homme raconter l’histoire. Quand ce dernier termine, ils sortent et se rendent compte que le jour s’est levé et que nous sommes au printemps*.

Quand est-ce que la magie de A Flood of Strange Sensations, le troisième album du sieur Sebastian, a-t-elle opéré ? Je ne le saurai dire avec exactitude. Aux alentours de la dixième écoute, je suppose. Quand on pense qu’At the Dawn of Twilight m’avait atteint dès la première note... Mais dire que "Devotion" peut dérouter l’auditeur est un euphémisme... Qu’est-ce que vient foutre cet espèce de groove clean sorti tout droit des 80's et de groupes comme INXS ou FYC dans les compositions d’Amphetamin, groupe réduit maintenant à l’état de one man band ? Où sont passés les générateurs immédiats de frisson ? La chose la plus étonnante peut-être de prime abord, c’est que les ingrédients des deux albums sont tout de même assez similaires : pour la chronique d’At the Dawn… j’avais évoqué un mélange entre Heritage d'Opeth et Signify de Porcupine Tree, intégrés dans une sauce à la Muse. C’est également le cas ici : l’ombre d’Heritage et ses ambiances mystérieuses est très présente sur la première partie de l’album, et Muse reste un point de comparaison, même s'il est involontaire, puisque le maître des lieux n'écoute pas ce groupe, lui préférant Radiohead, dont on sent également la présence.
Quant à Porcupine, on change simplement d’album, passant de Signify à Deadwing. Sebastian a en effet voulu mettre en avant le travail des guitares quand elles vibrent en mode rock dur, et il l’a fait d’une manière qui rappellera la période  « hard » de Steven Wilson à bord de l’arbre porc-épic, c’est-à-dire, solitaires, épurées, agressives mais pas trop. Un léger parfum post-rock flotte également dans l’œuvre et du coup on en vient à se poser la question : pourquoi ? Pourquoi la sauce ne prend pas immédiatement comme avec le grand frère ? La réponse est en fait assez évidente, même si j’ai mis du temps à le comprendre : At the Dawn of Twilight est sincère et spontanée, A Flood of Strange Sensations est une jeune femme bien plus réservée et compliquée. Sa beauté ne saute pas aux yeux, ses mélodies sont plus alambiquées, la coexistence d’ambiance assez différentes sur de mêmes morceaux la rend également plus difficile d’accès. Elle ne s’offre pas au premier venu, elle se mérite. Si je n’avais pas eu à chroniquer l’album, je l’aurais écartée d’un revers de main, mais heureusement, mes obligations m’ont permis de ne pas passer à côté de cette pièce maîtresse, parce qu’en fin de compte, c’est ce qu’est l’œuvre. Une pièce maîtresse.
Une fois que l’on comprend son mode de pensée et ses desseins secrets, on ne peut qu’être séduit et admiratif du jeu du créateur, qui perd son auditeur dans une première partie d’album nocturne, un rien menaçante et assez déstabilisante. "The Threshold", commençant comme un titre franc du collier, mélange de Porcupine et Muse, prend ainsi un tour Aekerfeldtien assez étonnant dans sa seconde moitié, tout comme le doux "Once Upon a Tree". Quant à l’orientalisant et captivant "Stranger on an Island", il plonge d’entrée l’auditeur dans un océan de doute, à coup de pédales wah wah et de poésie nocturne. Le très Opethien "The Haunted One" clôt un premier volet fascinant et riche en subtilités, et  "Neverland" montre ce que sera la seconde partie : plus simple, faite de mélancolie et de rock, mais toute aussi bonne que la première. "Favourite Doll" et son refrain à la Depeche Mode, y est un superbe écho de "Devotion", tandis que le direct "Ghostly Place", morceau le plus catchy de l’album, démontre que l’œuvre est bonne de bout en bout, et quand les dernières notes de "Different Colours" retentissent, un somptueux voyage vient de se terminer.


Riche, captivant et finalement très émouvant également, A Flood of Strange Sensations subjugue par une beauté nocturne et fragile, absolument pas immédiate à saisir. Il s’agit quelque part du parfait complément à son prédécesseur et Sebastian y marque des points dans sa lutte, volontaire ou non, pour devenir une référence de la scène pop-prog-rock. Amphetamin reste magique et nous déroute pour mieux nous reconquérir derrière. Espérons que les facéties du maître des lieux seront toujours aussi bienvenues à l'avenir…
 

*Description librement inspirée de La Literatura Japonesa en Ávila (Vicente Llorca)



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