CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Richard Sjunnesson
(chant)
-Roland Johansson
(chant+guitare)
-Roger Sjunnesson
(guitare+clavier)
-Henric Liljesand
(basse)
-Richard Schill
(batterie)
TRACKLIST
1) Enraged
2) The Worst Day (Revisited)
3) King of Clubs
4) Heartseeker
5) Phobos Grip
6) Black Eyed Angel
7) Operation: E.A.E.
8) Boneyard
9) Hate (and Other Triumphs)
DISCOGRAPHIE
The Unguided est un groupe dont une grande partie provient de Sonic Syndicate. Les Suédois proposent ainsi un melodeath mainstream pour adolescents, où les hurlements côtoient des mélodies très accrocheuses. Comme on ne rajeunit pas, c’est le troisième album du groupe qui arrive dans nos contrées, intitulé Lust And Loathing. C’est parti pour neuf pistes d’efficacité ininterrompue.
Les fans seront contents : le groupe ne change pas sa formule d’un iota ! Les Suédois produisent un metal moderne, entre melodeath et metalcore, mais tout en mid tempo. Les claviers sont puissants et omniprésents, soutenus par des riffs de guitares plombés. Et le chant alterne entre hurlements (pour les couplets) et chant clair (pour les refrains). Cette mécanique bien huilée est évidemment le défaut principal du groupe, qui semble incapable de sortir de ce sentier bien battu. Les morceaux sont construits en couplets/refrains impeccables, proposant un solo parfois ou un court break. Les introductions démarrent souvent par des claviers avant que les guitares n’explosent. L’absence totale d’évolution saute aux yeux : j’aurais bien pu écrire exactement la même chose que dans ma chronique précédente… Au moins, les fans seront comblés. Les autres, resteront toujours sur le côté sans pouvoir adhérer.
Le gros écueil de The Unguided provient de son chant clair. Trafiqué à l’extrême, il est insupportable. C’est tellement flagrant qu’on se demande comment le groupe ne peut pas embaucher quelqu’un pour s’en charger. L’auto-tune suinte de sa voix, provoquant une nausée immédiate (pour peu que l’on ait un minimum de goût). Du coup, on préférera sans peine les passages hurlés, où la voix attaque fort. Le groove imparable de certains morceaux fait que l’album passe comme une lettre à la poste. On ne s’ennuie jamais vraiment. Mais à la fin de ce Lust And Loathing, on n'a pas vraiment envie de le relancer. Et surtout, on n’en retient pas grand-chose. Difficile de définir les tueries par exemple, rien ne sort du lot ; tout se ressemble. On comprend alors qu’on ne fait pas partie de la cible. Il y a quinze ans, j’aurais certainement pris une baffe monumentale en découvrant les Suédois. Aujourd’hui, je suis sceptique.
Qu’on fasse partie du public ou pas, The Unguided produit une musique sacrément efficace. Mais en calibrant tout, des voix aux techniques de composition, le groupe refuse d’évoluer et de proposer un travail plus varié et intéressant. On reste donc sur les fondamentaux. Si vous avez plus de vingt-cinq ans, il y a des chances que vous ne parveniez jamais à adhérer à la démarche des Suédois.