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CHRONIQUE PAR ...

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Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Richard Sjunnesson
(chant)

-Roland Johansson
(chant+guitare)

-Roger Sjunnesson
(guitare+clavier)

-Henric Liljesand
(basse)

-Richard Schill
(batterie)

TRACKLIST

1) Inception
2) Defector DCXVI
3) Granted
4) Eye of the Thylacine
5) Unguided Entity
6) Carnal Genesis
7) Enforce
8) Blodbad
9) Only Human
10) Singularity
11) Oblivion

DISCOGRAPHIE


The Unguided - Fragile Immortality
(2014) - melodeath mainstream - Label : Napalm Records



Quand on fait des recherches sur un groupe que l’on doit chroniquer, cela attaque parfois notre objectivité. Mais par moments, cela explique aussi beaucoup de choses. The Unguided est un projet démarré sur les cendres du groupe Sonic Syndicate (trois anciens membres quand même y sont présents). Voilà donc le deuxième album de ce groupe, Fragile Immortality, qui évolue dans un style un peu fourre-tout que l’on pourrait qualifier de metal moderne mainstream, dans le droite lignée de leur ancien groupe. Alors, est-ce suffisamment consistant pour attirer le metalleux extrême qui sommeille en nous ?

The Unguided, en bons suédois, officie dans le monde large du death metal mélodique. De façon plus générale, on pense aussi au post-hardcore ou au metalcore. Le groupe développe avant tout des mid-tempos aux rythmiques plombées, basés sur une alternance chant clair/chant hurlé. Bref, du gros metal mainstream destiné à paraître agressif tout en plaçant des refrains imparables. "Inception" démarre typiquement dans les codes avec un couplet hurlé soutenu par la double pédale. S’enchaîne directement le refrain en voix claire, soutenu par des chœurs en growl. Cela reste efficace, mais hélas, tout sera exactement du même tonneau. Le calibrage devient trop vite évident, malgré des qualités réelles en termes d’efficacité. Surtout que comme pour beaucoup de groupes qui cherchent à être mainstream, le chant clair prend de plus en plus de place au fur et à mesure des morceaux. Le couplet passe en voix claire et le growl n’est plus qu’un soutien de passage ("Granted", "Eye Of The Thyla"). Le regret est que cela ne se passe jamais dans l’autre sens : le passage au second plan de la voix claire pour un morceau de pure rage… De plus, la voix du chanteur semble sacrément modifiée pour sonner juste. On tique très vite dès que le chant part dans les aigus. Il faut savoir faire abstraction de ça pour arriver à apprécier l’album.
La (seule ?) particularité du groupe est de proposer des nappes de clavier nombreuses et mises en avant. C’est clairement l’apport mélodique des chansons, en dehors du chant bien sûr. Les intros des morceaux sont donc souvent boostées au synthé, donnant un aspect électronique à beaucoup de passages ("Unguide Entity", "Granted"). C’est le point fort de l’album, même s’il est évident que cela pourra rebuter ceux qui aiment le metal plus rocailleux. Il est cependant dommage que les guitares restent autant en retrait. Il y a quelques leads et soli, mais insuffisamment pour sortir du confinement rythmique que le groupe semble avoir choisi pour elles. Il faut dire que The Unguided est un groupe essentiellement rythmique. Les morceaux ont des tempos entraînants, donnant la possibilité à des passages au groove bien senti ("Granted"). Et finalement, on se surprend à préférer les morceaux les plus calmes du groupe. Le growl y est peu présent, mais les mélodies sont bien trouvées et accrocheuses. Car si The Unguided ne produit pas une musique originale, il a le mérite de bien doser cet album. Les onze morceaux sont bien équilibrés et l’intensité de l’ensemble est bien rythmée. Cela évite la saturation qui, de fait, viendra vite. Car à trop vouloir plaire, The Unguided se tire une balle dans le pied, tant ses mécanismes de composition sont apparents.


Fragile Immortality est de fait un album calibré pour plaire à un public bien ciblé. On ne pourra pas dire que The Unguided fait preuve de probité sur ce point-là. Cependant, l’album recèle de passages bien foutus et de mélodies catchy. On regrettera l’absence de riffs intéressants et le chant trafiqué et on se concentrera sur les nappes de clavier omniprésentes. Un album de metal extrême gentil en quelque sorte.


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