CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Kobi Fahri
(chant)
-Chen Balbus
(guitare)
-Idan Amsalem
(guitare)
-Uri Zelcha
(basse)
-Matan Shmuely
(batterie)
TRACKLIST
1) The Holy Land Of Kna’an
2) The Angel Of The Lord
3) Naked - Sarah and Abraham
4) The Burning Garden - Sarah and Hagar
5) Naked - Abraham
6) A Tree Without No Fruit – Sarah
7) There Is No God For Ishma'el
8) The Vision
9) A Dove Without Her Wings - Hagar
10) The Loneliness of Itzhak
11) Akeda
12) Fruits From Different Trees - Ishma'el and Itzhak
13) Prisoners Of The Past
14)
DISCOGRAPHIE
Diminuez votre rythme cardiaque et cessez de vous agitez : non, ceci n'est pas un nouvel album de Orphaned Land, mais… autre chose. Je sens poindre la déception et c'est normal, mais ne partez pas et ne criez pas à la publicité mensongère, je n'y peux rien si l'album est officiellement signé sous ce nom là. Par ailleurs, ça n'est pas totalement faux puisque tous les membres du groupe Israélien y ont participé. Alors donc : mais qu'est-ce ?
Si on vous dit que c'est une comédie musicale, il est certain que vous allez disparaître dans l'instant. Et pourtant : Kna'an s'en approche pas mal. Le projet est né dans la tête du directeur du théâtre de Memmingen (en Allemagne) qui a écrit une version moderne de l'histoire d'Abraham et qui souhaitait la mettre en musique. Il a donc décroché son téléphone et contacté Kobi Farhi et Erez Yohanan, membres de deux groupes Israéliens (Orphaned Land, donc, et Amaseffer) pour composer cette bande originale. Avec l'aide des copains d'Orphaned Land de Kobi, les deux compères ont donc accouché de cette œuvre de trente-cinq courtes minutes où, forcément, on ressent fortement l'influence d'Orphaned Land et d'Amaseffer – donc tout plein d'éléments orientaux et d'instruments exotiques.
Par contre, pour le coup, c'est très peu metal. Il y a un côté très chanson, avec la chaude voix de Kobi, reconnaissable entre mille, beaucoup de balades, et même quand c'est metal, ça n'est pas vraiment agressif ("Akeda", "Fruits From Different Trees", "The Angel Of The Lord"). Toujours très mélodique, avec des guitares acoustiques bien présentes, on retrouve aussi des passages plus purement méditatifs, où l'ambiance du désert est ici joliment retranscrites avec voix éthérées et accompagnement minimaliste – très cinématographique, en somme ("The Holy Land Of Kna’an", "The Vision"). Les morceaux sont globalement court (autour de deux-trois minutes) et conçus comme des pièces, dans une approche très comédie musicale donc, comme autant de tableaux narratifs faisant avancer l'intrigue biblique.
Soyons francs : difficile d'être extatique malgré le côté vraiment sincère de l’œuvre, qui a le bon goût de ne pas s’embarrasser pas de considérations purement « fan-servicesque ». On sent que tout cela vient du cœur, qu'il n'y a pas de prétention à ravir le fan de metal oriental, c'est doux et touchant mais parfois un poil trop facile, trop évident, court et léger. Kna'an restera un petit plaisir peu calorique, légèrement fade mais éminemment sympathique et attachant.