CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Giancarlo Erra
(chant+guitare+claviers)
-Marco Berni
(claviers+chant)
-Marianne DeChastelaine
(violon)
-Paolo Vigliarolo
(guitare)
-Alessandro Luci
(basse+claviers)
-Giulio Caneponi
(batterie)
TRACKLIST
1) Short Story
2) Last Lunch
3) Little Man
4) In Celebration Of Life
5) Sogno e Incendio
6) Emily
7) The Perfect Wife
8) Love Is Forever
9) Evil Smile
10) Scintilla
DISCOGRAPHIE
Lorsque j’ai lu que Nosound allait opérer une importante évolution avec leur cinquième album Scintilla, mon sang n’a fait qu’un tour. Après avoir pondu des merveilles d’émotion et de beauté, pourquoi changer la formule ? Les Italiens souhaitaient retourner à une musique plus organique et acoustique. Heureusement, dès la première écoute, on est rassuré : on reconnaît la musique pleine de subtilité et de tristesse du groupe. Ouf ! C’est parti pour un nouveau voyage tout en douceur.
Nosound développe un pop-rock atmosphérique et progressif. La musique, lente et entêtante, est chargée en émotion. Mieux vaut ne pas être pressé pour apprécier la musique des italiens. Piano, guitare acoustique et électrique, rythmique légère… Les amateurs du groupe ne seront pas perdu face à ce Scintilla. Les annonces d’évolution majeure, si elles ont du entrer en compte dans l’enregistrement et la composition de l’album, ne sont pas flagrantes au premier abord… Le premier morceau (le bien nommé "Short Story") sert avant tout de montée en puissance et d’introduction à l’ensemble. "Last Lunch" lance réellement les hostilités avec sept minutes de musique planante et d’émotion pure. On remarque le retour du violon. Ainsi, l’aspect symphonique est réduit à sa portion congrue. Ce n’est pas forcément un mal, le violon faisant des apparitions plus marquées et marquantes. Cependant, le manque d’évolution réelle saute aux yeux. Nosound devrait garder sans peine ses fans, mais sans en gagner non plus. Mais devant une telle sensibilité de leur musique, comment leur en vouloir ?
Outre la violoniste Marianne De Chastelaine, le groupe va chercher des guests pour enrichir sa musique. Vincent Cavanagh, chanteur/guitariste d’Anathema vient participer, ainsi que le chanteur Andrea Chimenti. Hélas, ce dernier co-écrit et chante sur le seul morceau raté de l’album, "Sogno e Incendio". En effet, la musique du groupe se base sur la remarquable homogénéité en termes de qualité, mais aussi d’univers. Ce morceau casse un peu l’ambiance en proposant autre chose. Il apparaît comme un cheveu sur la soupe. Et le fait qu’il soit chanté en italien n’arrange rien. Malgré un pont proposant un solo où l’on retrouve la patte du groupe, on dirait réellement une chanson issue d’ailleurs. Un essai raté en quelque sorte, mais placé en plein milieu d’album. Une fois cet écueil passé, l’album retrouve toute sa beauté, qu’elle soit puissante ("The Perfect Wife") ou émotionnelle ("Love is Forever"). Reste un goût amer de voir comme une tâche se dessiner sur une toile magnifique.
Nosound nous propose de nouveau un album dans sa veine mélancolique, tout en émotion et en subtilité. Mélancolique à souhait, il vous hantera comme les autres. Mais on s’aperçoit que l’apport de guests, s’il peut être bénéfique, peut aussi casser la cohérence de tout un album. Quel dommage ! Scintilla aurait sinon approché, comme ses prédécesseurs, la perfection.