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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Patrizio Marco Giovanni "Patrick" Mameli
(chant+guitare)

-Santiago Dobles
(guitare)

-Tilen Hudrap
(basse)

-Septimiu Hărşan
(batterie)

TRACKLIST

1) Unholy Transcript
2) Non Physical Existent
3) Multi Dimensional
4) Oversoul
5) Materialization
6) Astral Projection
7) Discarnate Entity
8) Subvisions (instrumental)
9) Manifestations
10) Timeles
11) Ultra Demons
12) Layers of Reality
13) Electro Magnetic

DISCOGRAPHIE


Pestilence - Hadeon
(2018) - death metal - Label : Hammerheart



« Le patron c'est moi. Et on sera plus brutal, plus technique que jamais ». Patrick Mameli, le leader-dictateur de Pestilence ne plaisantait pas – ça n'a pas l'air d'être le genre – à la sortie en 2009 de Resurrection Macabre, premier album à voir le jour après une pause de près de quinze ans. L'habile guitariste a tenu ses promesses et pourtant, les trois réalisations parues depuis la reformation des pionniers du death metal batave ont reçu un accueil que l'on pourrait qualifier, poliment, de mitigé. Un nouveau et bref hiatus plus tard, l'ami Patrizio remet le couvert avec un nouvel effort longue durée intitulé Hadeon: de quoi replacer son projet en haut de l'affiche ?

Le « haut de l'affiche », ou du moins la reconnaissance des amateurs de metal extrême en recherche d'un peu de finesse, Pestilence l'a connu avec Testimony of the Ancients (1991), sommet de death metal technique et mélodique qui côtoyait Unquestionable Presence d'Atheist au maigre panthéon de cette niche musicale - le Death post-Spiritual Healing étant hors concours. Balayée comme tant d'autres par les déferlantes grunge et néo, incapable de s'accrocher aux wagons de l'underground qui filaient à toute berzingue à travers un paysage métallique recomposé, la section néerlandaise semblait vouée à demeurer un objet de curiosité pour musicologues avertis, avant de ressusciter il y a une dizaine d'années dans l'indifférence quasi-générale. Surmontant une nouvelle disparition de son précieux, Mameli insiste, vire le collègue de longue date Patrick Uterwijk et livre cet Hadeon avec du personnel recruté aux quatre coins du globe (si) pour un résultat que l'on souhaite plus excitant que celui observé, ou plutôt entendu sur les occurrences récentes. Et il faut admettre qu'après une inutile ouverture tribalo-orientalo-futuriste façon Cinquième Élément de Luc Besson, "Non Physical Existent" fait sérieusement espérer un retour aux belles heures de Testimony of the Ancients, grâce à un motif dynamique et accrocheur se partageant entre rafale à la quadruple croche et descente chromatique, auquel succède un solo mélodieux et gentiment déstructuré. Le chant à l'arrache et immédiatement reconnaissable de Mameli demeurant relativement sobre, la tentation serait grande de croire à un retour en grâce. Avant, tout de même, de relever une certaine linéarité dans le déroulé du morceau, au final assez proche dans sa conception d'"Obsideo", son alter ego placé en tête du LP précédent.
Hélas, à l'instar de ce dernier, la suite déçoit. "Multi Dimensional", la piste suivante, s'apparente à une copie pâlichonne de son prédécesseur, amorce d'une morne litanie de compositions bâties selon le même canevas et le même type de riffs avec cet immuable changement d'accords sur quatre temps. Certes, le (un peu) plus lent "Oversoul", secoué par une accélération bienvenue sur le refrain et le presque groovy "Ultra Demons" se démarquent légèrement de la masse compacte et véloce qui constitue l'essentiel du recueil. Rien d'exceptionnel cependant, et il est dommage que l'ambiance évoquant celle d'un film d'anticipation sur le dernier titre nommé n'ait pas été davantage exploitée, regret applicable à l'œuvre toute entière. Il n'en reste pas moins que le quatuor basé aux Pays-Bas parvient une nouvelle fois à installer une atmosphère oppressante, tandis que l'interprétation générale n'appelle pas de reproche, si ce n'est le peu de variation des vocaux de Mameli, problème récurrent qui fait regretter que ce cabochard n'ait pas cherché depuis le temps – et notamment l'atroce Doctrine en 2011 - à engager un grogneur doté d'un registre plus large. Néanmoins, malgré le souci salvateur de préserver la mélodie en toute circonstance, malgré une production puissante mettant en valeur une intensité rarement prise en défaut, la lassitude finit par l'emporter à l'écoute d'un énième couplet gavé de guitares en mode mitraillette, sur fond de double-pédale illimitée et de caisse claire faisant office de métronome bloqué sur un tempo invariablement soutenu.


Rapide, technique, rude, mélodique, Hadeon respecte les fondamentaux d'un enregistrement de Pestilence postérieur à l'inaugural Malleus Maleficarum – que les fans du collectif d'Enschede se rassurent. Malheureusement, hormis sur quelques séquences fugaces, l'inspiration n'est toujours pas revenue, de sorte qu'en dépit d'un climat de science-fiction horrifique particulièrement prégnant, ce huitième chapitre n'approche pas la sombre brillance du troisième, aka Testimony of The Ancients. Dans le livret de ce dernier, Mameli couvrait de son mépris les formations en vogue au prétexte que leurs membres ne savaient pas jouer de leurs instruments. Il pourrait lui être rétorqué, en pastichant un célèbre slogan publicitaire, que sans idées, la maîtrise n'a pas grand intérêt.





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