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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

- .
(chant)

- .
(reste)

Ils s'appellent tous les deux ".". Ça doit être des frères.

TRACKLIST

1) Ghost Condensate I
2) Ghost Condensate II

DISCOGRAPHIE


Mesarthim - Ghost Condensate
(2019) - black metal atmo - Label : Autoproduction



« Journal de bord du Galadriel. 6 juin 4697. Commandant Gandalf au rapport. Après avoir essuyé une pluie de météorites, nous avons dû mettre le cap sur la planète Balrog. L’un des réacteurs est endommagé. Le capitaine Frodo et moi-même avons décidé d’assumer le risque d’une éventuelle rencontre avec les Uruk-Hai bioniques, contre l’avis du docteur Aragorn. »

Mélange de genres à la con ? Dans le cas de mon intro, oui. En revanche, sur Ghost Condensate, Mesarthim le fait bien. Extraordinairement bien, même. Black metal atmosphérique ET symphonico-épique. Fromage ET dessert. Un peu de contexte : Monsieur « . » (joli nom, n’est-ce pas ?) est un des fiers représentants de la fabuleuse scène black metal atmo-mélo australienne depuis 2015. Il a à son actif quelques albums, plus une ribambelle d’EP, tous construits en utilisant les canons en vigueur sur la lointaine île. Des titres longs, pas très violents, gorgés de synthés et accessibles. Tellement accessibles que la légende raconte que les membres de Revenge ont voulu se suicider après avoir écouté, par erreur, The Density Parameter, l’album précédent. Jusqu’à présent, « . »  -  Monsieur Point, si vous préférez, avait rendu des copies intéressantes. Ambiance spatiale, mélodies accrocheuses, mais une certaine tendance à la monotonie, le grand danger qui guette, tel un prédateur à l’affut, tout ce genre de projets.
Ce Condensé de Fantôme marque une progression qualitative incontestable. Toujours aux antipodes d’Absu et ses noms de chansons à rallonge, Mister Dot a su rajouter une bonne dose d’epicness à son black de l’espace. Le résultat est probant. Fini les moments où l’on pense à autre chose, les deux moitiés de cette nouvelle œuvre sont captivantes, du début à la fin. S’il ne fallait vraiment en retenir qu’une, choisissez néanmoins la première. « . » y hurle avec une conviction n’ayant d’égal que la qualité des mélodies et le parfum de batailles se dégageant du thème principal. Le meilleur ? Outre quelques beats sympatoches, la reprise dudit thème à la fin du titre. Amplifié, fortifié par les péripéties musicales ayant lieu tout au long du morceau, son retour est brillamment annoncé par un silence suivi d’une sonorité de cor. Magnifique. La deuxième partie du Ghost Condensate est un mini-poil moins exaltante, mais possède quand même de très beaux atours, on pourrait l’intituler "Variations atmo-spaces sur motif trve black". Dupoint décline un phrasé typique du black metal de grand papa sur toute la gamme que nous offre le sombre metal galactique. Une pièce bien savoureuse, elle aussi. L’épopée du commandant Gandalf est franchement réussie.

Ghost Condensate ou comment faire résonner les galops des chevaux dans tout le multivers. Mesarthim combine sensations cosmiques et intensité épique, notamment au cours d’un premier titre de toute beauté. Avec Midnight Odyssey, il s’agit là de l’autre grand nom du black spatial made in Australia. Et vu que Mister « . » est prolifique, on peut espérer avoir du rab, dans pas si longtemps. C’est pas beau, la vie dans une navette spatiale ?
 
 



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