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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Eric Norman Woolfson
(chant sur "Eye In The Sky" et "Silence And I"+claviers)

-Alan Parsons
(chœurs+claviers+programmation)

Ont participé à l’enregistrement:

-David Paton
(chant sur "Children Of The Moon"+basse)

-Christopher James "Chris Rainbow" Harley
(chant sur "Gemini")

-Lenny "Zakatek" du Platel
(chant sur "You're Gonna Get Your Fingers Burned" et "Step By Step")

-David Henry "Elmer Gantry" Trais Terry
(chant sur "Psychobabble")

-Colin Edward Michael Blunstone
(chant sur "Old and Wise")

-Jack Harris
(chœurs sur "Psychobabble")

-Andrew Powell
(chef d’orchestre+piano sur "Silence And I")

-The English Chorale
(chœurs sur "Children Of The Moon" et "Psychobabble")

-Robert Frederick "Bob" Howes
(chef de chœur)

-John "Ian" Bairnson
(guitare)

-John Wallace
(trompette sur "Children Of The Moon")

-Melvyn Desmond "Mel" Collins
(saxophone sur "Old and Wise")

-Haydn Bendall
(claviers sur "Sirius")

-Stuart Alexander Elliott
(batterie)

TRACKLIST

1) Sirius
2) Eye In The Sky
3) Children Of The Moon
4) Gemini
5) Silence And I
6) You're Gonna Get Your Fingers Burned
7) Psychobabble
8) Mammagamma
9) Step By Step
10) Old And Wise

DISCOGRAPHIE

Pyramid (1978)
Eye in the Sky (1982)

The Alan Parsons Project - Eye in the Sky
(1982) - pop prog - Label : Arista



Peut-on imaginer entité musicale moins punk que The Alan Parsons Project en 1982 ? Mis sur pied au milieu des seventies par un ingé son ayant bossé avec les mastodontes Beatles et Pink Floyd, le « projet » au libellé mégalo sert de support à une pop chiadée et ambitieuse – prétentieuse diront ceux qui goûtent peu les développements symphoniques auxquels s'adonnent volontiers les deux têtes pensantes Alan Parsons, donc et Eric Woolfson, le discret compositeur principal. La formation ne donnant pas de concert, tout semble la désigner en ce début des années quatre-vingt inondé par la progéniture hirsute de la révolution rock comme la créature boursouflée de purs esprits confinés dans leur laboratoire. À l'écoute du sixième album concoctés par les Frankensteins d'Abbey Road, la requalification en magiciens – de studio – s'impose avec une radieuse évidence.

Avec l'aide pas si petite que ça d'une escouade d'amis, dont une enviable sélection de vocalistes qualifiés, les deux Britanniques ont déjà proposé des choses ravissantes, entre le visionnaire "I Robot" et deux LP de très haute tenue, Pyramid et Turn of a Friendly Card. C'est à ce dernier que succède Eye in the Sky, une nouvelle fois illustré par les abscons designers de chez Hipgnosis (Scorpions, UFO...) qui font preuve d'une sobriété bienvenue – un œil d'Horus sur fond vert. À l'instar des réalisations précédentes, Eye in the Sky est constitué d'un matériau pluriel. Les épanchements orchestraux tant honnis par les puristes rock sont à nouveau de la partie, concentrés essentiellement sur "Silence and I". Alors oui, c'est vrai, la luxuriante partie centrale de cette consistante pièce montée ressemble fort à un délire de compositeur classique refoulé et pourtant, le résultat – conçu aux synthétiseurs – impressionne par son dynamisme, en contraste avec le thème d'une belle et poignante langueur, expression qui s'applique également au plus modeste mais tout aussi touchant "Gemini" et son chant (étonnamment) dédoublé. Cependant, celles et ceux qui suivent le collectif londonien depuis ses débuts le savent : The Alan Parsons Project, c'est avant tout des chansons. Partagées entre sophistication et efficacité, elles portent la patte unique du duo Woolfson / Parsons, le dernier nommé bonifiant par ses talents de producteur les aptitudes époustouflantes de son compagnon à l'écriture en instaurant un son aussi précis que chaleureux. Des chœurs tour à tour vivifiants – "Step by Step" – et vaporeux - "Children of the Moon" – irisent les échos changeants d'une âme contemplative et délicate.
Même les rétifs au saxophone, avec lequel l'ex-King Crimson Mel Collins exécute un superbe solo final, devraient succomber à la mélodie crépusculaire d'"Old and Wise", bouleversante supplique incarnée par l'ancien Zombies Colin Blunstone, dont les inflexions voilées si caractéristiques font croire à la fin de vie imminente. L'ambiance à la fois sautillante et tendue de "Psychobabble" progressant sur une basse jubilatoire et obstinée témoigne quant à elle de la capacité des deux têtes de proue à diversifier le propos, tandis que le pataud "You're Gonna Get Your Fingers Burned", malgré le timbre chatoyant de Lenny Zakatek, constitue la preuve que non, The Alan Parsons Project n'est définitivement pas un groupe de rock – fin du malentendu. Et les instrumentaux, l'autre grande affaire de TAPP ? Présents, bien sûr. L'avatar principal à l'intitulé rigolo – "Mammagamma" - se situe dans la lignée de ses prestigieux devanciers, les irrésistibles "Hyper-Gamma-Spaces", "The Gold Bug", "Lucifer" ou encore "I Robot" déjà cité: un bluffant bidouillage aux synthés transcendé par un motif entêtant – à moins que ce ne soit l'inverse. L'autre occurrence dénué de vocaux, "Sirius", ouvre le recueil d'une intrigante manière, montée en puissance d'une fragile boucle de notes cristallines en prélude de la tendre trépidation de l'émouvante chanson-titre. Merveille d'équilibre entre une exposition d'une prometteuse retenue et l'éclat d'une mélancolie à faire frissonner les tours de la Défense, "Eye in the Sky" entre dans la catégorie enviée des instant classics, ces tubes que chacun fredonne à la première écoute, même à son corps défendant, sans forcément en connaître l'auteur. La marque des plus grands.


En réduisant les rondeurs discoïdes de son prédécesseur et en soignant encore plus que d'habitude un songwriting d'une variété maîtrisée, Alan Parsons et Eric Woolfson proposent avec Eye in the Sky leur œuvre paradoxalement la plus cohérente, tendue de bout en bout par le fil rouge d'une inspiration à se damner. Dopé par un hit magistral, l'enregistrement est parcouru de refrains accrocheurs et de trouvailles mélodiques en clair-obscur, élixir bien plus bouillonnant que ne le laisse paraître son aspect à la clarté trompeuse. Alors, c'est sûr, le rapport avec Iggy Pop, les Ramones ou The Cure ne saute pas immédiatement aux oreilles, ce qui tend à prouver que les plus belles réussites artistiques peuvent aussi éclore en dehors de l'urgence et de la rage. Sur Eye in the Sky, deux créateurs en état de grâce en font la démonstration.


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