CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Storm
(chant+guitare)
-Necrocock
(guitare)
-Monster
(basse)
-Valenta
(batterie)
-Silenthell
(timbales)
TRACKLIST
1) Intro
2) Pád modly
3) Každý z nás...!
4) Ritual
5) Geniové
6) Černá svatozář
7) Věčný návrat
8) Jáma pekel
9) Zapálili jsme onen svět
10) Vykoupení
11) Útok
DISCOGRAPHIE
« Les Éternels manquent de communisme » entend-on ici ou là. Les racontars ont leur fond de vérité, car il est vrai que vous lisez un site profondément capitaliste à la solde du roi argent. Mais il faut également dire que peu de groupes ont passé le rideau de fer. Tenez, prenez Master’s Hammer, même leurs débuts se sont faits après la chute du Mur. Pourtant, dans un but de rééquilibrage idéologique, veuillez trouver cette présente chronique à base de metal, de Tchèque et de communisme.
Non pas que Master’s Hammer soit un groupe fondamentalement communiste, il est même probable qu’il était contre l'idéologie naguère dominante dans ce qui était encore la Tchécoslovaquie. Tout au plus certaines de ses photos promo pouvaient prêter à… moui, sourire. Et également la production. Ce Ritual grésille comme on l’attend d’une troupe ayant des moyens techniques limités de communistes. Fort heureusement, ladite production contribue à l’atmosphère unique qui embras(s)e les compositions, rugueuse et mystique. Et surtout, elle n’empêche en rien la lecture du message. Toute crépitante soit-elle, la technique sonore laisse la pleine expression aux instruments pour éclater à la gueule leur message : celui d’un black metal occulte, étrange et différent.
Ça y est, le mot est enfin couché : différent. Car différent, Master’s Hammer l’est indubitablement. Le plus étonnant dans l’affaire, malgré la notoriété underground dont s’est drapé le groupe lors de sa grande période (ses deux premiers albums en fait, il faut ajouter Jilemnický okultista), il n’est à ma connaissance aucun groupe s’approchant véritablement de nos vénérables Tchèques. Alors, de deux choses l’une : soit leur musique n’a guère franchi les frontières et déclenché peu de vocations, soit sa manière unique de faire de la musique était trop attachée à l’esprit déraillé de ses créateurs. Le mix des deux prévaut certainement (tout comme mon manque d’omniscience), mais fatalement on en revient à l’aspect profondément unique de ses compositions.
Ritual sonne comme un album des années quatre-vingts, il pue le vieux thrash brutal de Sepultura, les attaques initiales de Hellhammer ou les simplicités macabres de Bathory, bien sûr. Néanmoins, il est fondamentalement à part, tel le postillon à contre-sens qui s’égare sur le visage d’autrui tandis que tous les autres sont sagement restés dans la bouche. Master’s Hammer crache un venin puissant mais étrange à notre face, basé sur des riffs faciles techniquement, mais pourtant éloignés des canons du metal classique. Il s’entiche également de claviers, évidemment occultes, et au final, c’est surtout ce caractère… ritualiste qui marque. Pourtant, il y a des manques évidents dans ce premier album. Il faudrait aller plus loin, frapper plus fort, proposer des riffs plus mémorables. Et maîtriser l’emballage.
Alors, êtes-vous Pils ? Sûrement, si vous avez des accointances avec le metal extrême des années quatre-vingts. Ce sera encore mieux si vous goûtez l’originalité, voire la différence. Car Master’s Hammer ne rentre guère dans une case, ni même dans plusieurs. Il crée sa case.