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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 18/20

LINE UP

-Ju
(chant)

-Vidda
(guitare)

-Ludo
(guitare)

-Fabrice
(basse)

-Brice
(batterie)

TRACKLIST

1)Le monstre est vivant
2)After Hours
3)Straw Dogs
4)La mélodie du bonheur
5)Le choix des armes
6)Night Must Fall
7)Angel Heart
8)Cadavres exquis
9)Buffet froid
10)Tous les matins du monde

DISCOGRAPHIE

Eros & Thanatos (2004)
Succube (2006)
Multiplicity (2012)

Manimal - Succube



Le pire c'est que je m'y attendais. J'étais tout fébrile de l'avoir commandé car sans en avoir entendu une seule note je sentais qu'il allait être grand mais là c'est tout simplement écoeurant. Ce qui était un simple side-project au départ est en train de devenir un phénomène monstrueux, un ovni sonore qui fait réellement avancer le genre. Album d'un genre de néo-death technique aussi brutal que mélodique et groovy magnifié par un chant hors du commun, Succube est pour moi la plus grande révélation du metal français de ces dernières années. Eteignez vos portables et laissez la lumière s'éteindre…

Chaque chanson de cet album porte un titre de film, comme le laissait d'ailleurs présager la pochette... A noter que les paroles qui mélangent anglais et français ne semblent par contre ne pas présenter de lien avec les films en question. Succube débarque donc aujourd'hui financé par une souscription auprès des fans très désireux de voir débarquer une suite à la bombe Eros & Thanatos. La production est très typée : si guitares et batterie sont extrêmement tranchantes le son est un peu pauvre en graves, car si on entend la basse elle ne remplit pas le son comme ailleurs. La prise de chant présente un côté cru qui étonne franchement. C'est comme si Ju avait enregistré ses prises à chaque fois en une seule fois et sans effet aucun, et cela renforce le côté profondément impressionnant de sa voix… Dénué de tout artifice le bonhomme démontre une maîtrise absolument sans faille de son organe.

Ju ou le chanteur que les groupes américains et suédois pourraient nous envier, Ju le protéiforme virtuose… Imaginez un chant hurlé entre le black, le death et le hardcore, utilisant la même technique que Poun de Black Bomb A en cent fois plus violent (oui!). Imaginez maintenant une capacité à ajouter des notes suraiguës puissantes dans ce déferlement massif de haine et vous obtenez des prouesses vocales qui font jeu égal avec Devin Townsend ou Tim "Ripper" Owens. Non, je n'exagère pas! Il faut entendre "Straw Dogs" et ses montées insensées ponctuées de variations growl pour réaliser à quel type de musicien on a affaire. Car Ju passe de ce phénoménal screaming à son hurlement pur terrifiant comme à un chant clair harmonieux sans aucun effort, dans une démonstration permanente et hallucinante de technique vocale. Ajoutez un flow hurlé ravageur quand il le faut et vous comprendrez facilement qu'on ne s'en remet pas.

Eros & Thanatos avait déjà prouvé le talent de Vidda pour composer des riffs extrêmes et ultratechniques et les faire groover terriblement à coup de syncopes et de contretemps permanents. Les morceaux enchaînent de plus riffs et parties plus ambiancées sans cesse, cette dynamique étant bien entendue magnifiée par les variations vocales. Le chant clair de Ju pourra en rebuter certains car il est très pop et plaintif mais il sait se faire plus lyrique et puissant par moments. Le groupe se démarque de la plupart de la concurrence car il sait ne pas abuser de ses gimmicks : là où Dagoba sort un album entier basé sur des rythmiques en salves à la Fear Factory, Manimal sait proposer un spectre large fait de mosh-parts thrash qui peuvent laisser leur place à un blast-beat death comme à une douce complainte ou un riff néo et conserve d'une manière impériale son identité dans chaque exercice. C'est très varié mais toujours cohérent, et chaque chanson tue.

Cet album n'est pas parfait non plus car quand on enchaîne un tel nombre de plans dans chaque titre il faut s'appeler Dream Theater pour réussir à retomber sur ses pieds à chaque fois ou presque. L'intensité retombe légèrement çà et là au détour d'un riff ou d'une ligne de chant un peu trop expérimentale… Mais la proportion d'idées indécentes de puissance et de recherche fait presque peur, et Succube finit par devenir une sorte de pavé de puissance brute qui martèle un peu plus à chaque écoute. Combien de groupes auraient pu poser correctement les riffs assassins de "Angel Heart" pour réussir parfaitement la transition vers les ambiances contemplatives que révèle le milieu de la chanson? A combien de rangs de la scène faudra-t-il être pour ne pas être emmené par le pogo quand le groupe jouera "Cadavre Exquis" sur scène? Sachant qu’il a déjà prouvé qu'il peut restituer en live la complexité de sa musique (chant y compris!) on peut s'attendre à quelque chose d'immense…


La messe est dite : il y a un nouveau géant du metal français et il s'appelle Manimal. Avec la bombe Succube le groupe enfonce le clou pour s'asseoir définitivement dans la cour des grands. A partir de maintenant on ne peut que croiser les doigts et espérer qu'ils vont percer car rarement une formation aura proposé une musique si profondément originale et insolente de puissance. Manimal est un de ces groupes devant lesquels on reste coi car un tel niveau de jeu et de composition laisse littéralement bouche bée. Il ne reste qu'une chose à faire : aller en masse acheter cet album pour prouver que le public français peut pour une fois reconnaître et soutenir un groupe hexagonal qui peut réellement rivaliser voire surpasser ce qui se fait ailleurs. Même s'il s'appelle comme une série dans lequel un mec pouvait se changer en singe…


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