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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Dan Beehler
(chant+batterie)

-John Ricci
(chœurs+guitare)

-Allan James Johnson
(chœurs+basse)

TRACKLIST

1) The Holocaust
2) Stand Up and Fight
3) Heavy Metal Maniac
4) Iron Dogs
5) Mistress of Evil
6) Under Attack
7) Rising of the Dead
8) Black Witch
9) Cry of the Banshee

DISCOGRAPHIE


Exciter - Heavy Metal Maniac
(1983) - speed metal proto thrash metal - Label : Shrapnel Records



À peine la transition de l'âge de bronze (Black Sabbath, Deep Purple, Blue Öyster Cult...) vers l'âge de fer (Judas Priest, Motörhead...) a-t-elle été réalisée au tournant des années quatre-vingt que le metal entame sa mue vers l'âge d'acier. Exclusivement sorti des forges britanniques de marque NWOBHM - Iron Maiden, Diamond Head, Tygers of Pan Tang & co - le nouvel alliage, aussi dur et chatoyant soit-il, fait déjà l'objet de manipulations visant à le rendre encore plus sulfureux et incandescent. Cette chimie très spéciale qui défie les lois soniques en vigueur - Journey et Toto règnent sur les charts nord-américains - les Canadiens d'Exciter sont parmi les tout premiers à l'expérimenter. Le résultat va bousculer, pour ne pas dire bouleverser, la destinée d'un heavy metal en plein renouveau.

À dire vrai, les Britishs roublards de Venom avaient commencé à semer les graines de la révolte, qu'ils sont allés déterrer dans les terrains vagues naguère squattés par les punks. Le trio crado a montré la voie avec deux LP parus en 1981 et 1982 qui repoussaient les conventions admises, aussi bien en termes de (non) musicalité que d'attitude, mettant leurs bottes cloutées dans les pas du daron Motörhead (qui donnait plutôt dans la santiag). L'influence de la bande à Lemmy est aisément décelable chez Exciter de même que celle de Judas Priest - le nom du groupe d'Ottawa est d'ailleurs une référence directe à l'un des titres les plus fameux de la formation de Birmingham. On retrouve la basse agile et trépidante de Kilmister, le tranchant des fines lames du Priest et les frappes obstinées d'Abaddon - en moins frustres, tout de même - tout au long du premier effort longue durée des compatriotes de Neil Part, qui fait suite à une démo au son étouffé dont Mike Varney, le patron du tout jeune label Shrapnel Records, extrait "Word War III" qu'il fait remasteriser pour les besoins de la compilation U.S. Metal Vol. II sortie en 1982. Le titre plaît et lorsque les trois musiciens apportent du matériel plus conséquent au boss de Shrapnel, celui-ci décide de le sortir tel quel, faisant fi des désirs de réenregistrement de ses protégés.
Qu'elle soit motivée par le manque de moyens ou la certitude d'avoir à faire à une œuvre visionnaire - un peu des deux, probablement – cette décision identique à celle qui avait précédé la publication des enregistrements inauguraux de Diamond Head et Venom se révèle déterminante dans la réussite de Heavy Metal Maniac. Âpre et ample tout à la fois, le son de ce dernier renforce l'impact de chansons brutes qui semblent tout vouloir emporter sur leur passage. Le grésillement de la guitare façon foreuse de l'enfer maintient en permanence le climat dantesque du recueil, y compris sur les deux mid-tempos "Iron Dogs" et "Black Witch", un brin empesés mais pourtant parcourus d'une tension à la limite du soutenable qui rompt à la faveur d'accélérations salvatrices en fin de parcours - celle de "Black Witch" est proprement foudroyante. Un autre élément concourt à maintenir cette ambiance possédée : le chant hargneux de Dan Beehler. Se raclant le gosier dans des aigus salement réverbérés comme peu avant lui, celui qui occupe également le poste de batteur transforme les compositions de Heavy Metal Maniac en odes farouches à la gloire du metal lourd, notamment la chanson éponyme dont chaque parole frappe comme un uppercut tandis que John Ricci riffe à cœur joie. La basse d'Allan Johnson fait le liant entre ses deux acolytes, alternant coups de boutoir et contrepoint mélodique.
Cette formule gagnante est rehaussée d'un ingrédient qui caractérise la musique des ex-Hell Razor : la vitesse. Hormis les deux power ballades évoquées plus haut, les pistes sont dévalées de bout en bout à une allure que peu de gangs métalliques ont atteint jusqu'alors. Cette option speed instaure un dynamisme qui met en valeur les mélodies sans trop les phagocyter, à l'instar du décapant "Stand up and Fight" en début de partie dont le refrain impérieux ne retentit qu'à deux reprises. Et pourtant, celui-ci est des plus marquants. Davantage réitérés et tout aussi basiques, ceux de "Mistress of Evil" et "Under Attack" ne dégagent pas la même aura mais bénéficient de cette vivacité irrésistible que dégage un John Ricci faisant généreusement crisser sa six-cordes, au risque de se répéter, d'autant qu'il varie à peine ses solos déchiquetés. Mais quand il s'agit de distribuer des riffs qui démontent, le fondateur du collectif assure et n'a pas son pareil en outre pour installer une atmosphère apocalyptique à coups de larsens, ce qu'il fait dès le terrible prélude intitulé "The Holocaust". L'album se termine sur "Cry of the Banshee", occurrence tout aussi saisissante scandée par les screams hystériques de Beehler qui se lâche complètement alors qu'il s'était montré relativement sobre jusque-là dans la distribution des cris-qui-tuent. Cette dernière séquence est elle aussi gratifiée d'une rupture aussi renversante qu'inattendue, en écho à celle qui fait basculer "Rising of the Dead" dans une réjouissante syncope initiée par la quatre-cordes chantonnante de Johnson qui fait son Steve Harris avant que Beehler et Ricci ne haussent le ton, opérant une sorte de fusion du diptyque "Buried alive"/ "Raise the Dead" figurant sur le Black Metal de Venom. En plus énergique.


Changement de braquet. Doté d'une production rêche et mordante, à la fois limite et détonateur d'une réalisation majoritairement secouée d'hymnes exécutés à toute blinde, Heavy Metal Maniac met la barre de la vélocité, de la puissance et de la rudesse à un niveau jamais atteint à l'amorce de cette année 1983. Une guitare furieuse qui vrombit en illimité, des vocaux vitrifiants et une rythmique intimidante permet à Exciter de pousser d'un grand coup d'épaule les vantaux du monde infernal entrouverts par Venom. Un premier essai chargé de promesses qui dépassent de loin celles de la carrière naissante de la section de l'Ontario et qui permet à l'Amérique de reprendre la main dans la course à l’extrémisme métallique : en attendant que quelque chose émerge de la bouillante scène de la Bay Area de San Francisco, Exciter en devient le leader incontestable.



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