Chronique : The Meads of Asphodel Exhuming the Grave of Yeshua (2003)

CHRONIQUE PAR ...

Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021

Sa note : 15/20

LINE UP

-Metatron
(chant)

-James D. Tait
(chant+guitare+claviers)

-Urakbaramel
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Vincent Crowley
(narration sur 1 et 9)

-Richard Hugh "Huw" Lloyd-Langton
(guitare sur 6 et 8)

-Paul Carter
(claviers)

-Max "Maximus" Rael
(claviers)

-Mirai Kawashima
(claviers sur 3)

-Deörþ
(basse)

-Alan Davey
(basse sur 5, 6 et 8)

TRACKLIST

1) Intro - Exhuming the Grave of Yeshua
2) God Is Rome
3) Blood Blasted Holy War
4) 80 Grains of Sand
5) Guts for Sale
6) Utopia (Hawkwind cover)
7) Sons of Anak Rise
8) A Healer Made God
9) Sluts of the Netherworld
10) On Graven Images I Glide Beyond the Monstrous Gates of Pandemonium to Face the Baptized Warriors of Yahweh in the Skull Littered Plain of Esdraelon
11) Book of Dreams (bonus track)

DISCOGRAPHIE

Exhuming the Grave of Yeshua (2003)
Damascus Steel (2005)

The Meads of Asphodel - Exhuming the Grave of Yeshua

(2003) - black metal psychedelique - Label : Supernal Music

The Meads of Asphodel sont toujours surprenants. Après leur premier album The Excommunication of Christ, le line-up change et la tête pensante Jaldaboath quitte le navire, alors que J.D. Tait et Urakbaramel le rejoignent. Le groupe continue d’explorer le concept de la mortalité du Christ et des racines mensongères de l'église de Rome dans ce Exhuming the Grave of Yeshua autant black metal que psychédélique.

Étant donnée la liste d'invités, s’attendre à du black metal pur serait une erreur : Alan Davey d’Hawkwind, Huw Lloyd-Langton, ex-Hawkwind mais aussi Mirai de Sigh aux claviers. Et d’ailleurs dès le second titre (la première piste étant une introduction pour se plonger dans l’ambiance psychédélique orientale) le ton est clair: The Meads ont pondu un OVNI musical, délectable mais étrange. Alors certes, la chanson commence avec un riff punk ainsi que des vocaux black et rocailleux pour les parties chantées de Metatron. Mais très rapidement se révèle le penchant du groupe pour le mélange des genres: thrash, break acoustique, claviers aux sonorités des années soixante-dix. Le tout dans une composition de deux minutes.
Et le reste continue sur la même lancée. Les chansons ont une composante metal plus ou moins importante mais toujours avec quelque chose de plus dans la composition. Par exemple des riffs doomesque entremêlés de claviers dans "Blood Blasted Holy War", ou le mélange de beats avec des riffs acoustiques sur une couverture de claviers pendant l’excellente "Guts for Sale" traduit l’amour du groupe pour le post-rock. Alors quelquefois nous frôlons l’étrange comme durant le break de "80 Grains of Sand" durant lequel un rabbin prêche. Mais une fois le break terminé, le titre se révèle avec ce clavier et ce riff metal entêtant.
Le groupe est connu pour incorporer des instruments aux sonorités orientales, et cet album ne déroge pas à la règle. Percussions, riffs acoustiques sont de la partie, notamment sur "On Graven Images I Glide Beyond the Monstrous Gates of Pandemonium to Face the Baptized Warriors of Yahweh in the Skull Littered Plain of Esdraelon", une chanson consciemment composée pour dérouter l’auditeur. Son final apocalyptique élève d’un cran le niveau de mindfuck présent sur l’album. Il y une volonté assumée de faire entrer l’auditeur dans les débuts de la chrétienté par les paroles, le concept mais aussi l’ambiance musicale, fortement teintée de psychédélisme bien entendu.
Alors tout n’est pas digne d'éloge. En premier le chant peut être rédhibitoire, un mélange sec et cassant avec une voix rocailleuse plus grave. Alors que les compositions sont mélodiques, le chant oppose une couche presque amusicale. Ce qui en fait le charme black metal. Certaines chansons peuvent être des fillers: "Utopia" est une reprise d’Hawkwind avec deux membres du collectif historique. Certains passages électroniques, proches de la techno, constituent peut-être l'expérimentation de trop. Enfin, le point le plus négatif est la qualité répétitive des riffs, qui ne sont vraiment pas recherchés.

Malgré quelques défauts, Exhuming the Grave of Yesha est la seconde pierre d’une carrière riche pour les Anglais. Poursuivant le concept sur la naissance de la Chrétienté, ils incorporent les expériences psychédéliques avec des invités de marque dans une base black metal punk. La prochaine pierre sera le joyau de leur discographie.