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CHRONIQUE PAR ...

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Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Metatron
(chant)

-J.D. Tait
(chant+guitare+claviers)

-Alan Davey
(basse)

-Urakbaramel
(batterie)

+ guests

TRACKLIST

1) Psalm 666
2) Creed of Abraham
3) Hollow Womb of Suicide
4) Sword of the East
5) Satanic Black Nubian Pharaohs
6) Wonderful World
7) The Gods Who Mock Us
8) Behold the Kindred Battle Carcasses Strewn Across the Bloodied Dunes of Gilgamesh Mute in the Frenzied Clamour of Death's Rolling Tongue and Ravenous Bursting Steel

Bonus track:

9)Beyond Death and Darkness

DISCOGRAPHIE


The Meads of Asphodel - Damascus Steel



« I believe that America is called to lead the cause of freedom in a new century. I believe that millions in the Middle East plead in silence for their liberty. » George W. Bush, Septembre 2004. Le président des États-Unis d'Amérique déclare, lors de ce discours, que les troupes américaines en Irak répondent à la volonté de Dieu. Dès lors, le parallèle avec les jihadistes est assez évident. Une tuerie, un massacre organisé au nom de Dieu, ou Allah. Exactement ce que The Meads of Asphodel dénonce.

Pour un groupe de black metal, les propos du groupe sont toujours surprenants. Éloigné du discours réducteur habituel sur le satanisme, le mal ou les racines païennes de l'humanité, The Meads of Asphodel effectue souvent un travail de recherche poussé pour les paroles de ses albums conceptuels. Les précédents albums tournaient autour des racines de la chrétienté, de la mortalité du Christ et des anges déchus, basé sur la Bible et les Apocryphes. Le split avec Mayhem, Jihad, annonçait un changement thématique pour le futur, puisque le disque parle des attentats du 11 Septembre et de la guerre sainte islamique. Virage thématique que le groupe finira d’amorcer sur son quatrième album, Damascus Steel, puisque le groupe anglais disserte des massacres organisés au nom de la religion et des guerres entre Orient et Occident durant l’histoire.
Les paroles sont donc plus recherchées que la majorité des groupes du même genre, et demanderont un effort particulier de la part de l’auditeur pour comprendre leur sens et remettre le tout dans un contexte plus global. Il en est de même pour la musique, qui est très loin des standards du black metal. Le mélange continu d’influences orientales et de musique psychédélique des années 70 (le bassiste Alan Davey est un ancien membre d’Hawkwind, et Huw Lloyd-Langton, ex-Hawkwind aussi, figure parmi les invités) avec du black metal cru et punk, les compositions complexes font de Damascus Steel un album touchant à l’avant-garde, et dont l'écoute ne peut être passive. Nombreux sont les breaks et ruptures de rythmes, les Meads ont l’art pour emmener une chanson du black metal le plus cru vers des sommets psychédéliques ("Creed of Abraham"), voire même vers du rock progressif planant ("Satanic Black Nubian Pharaohs" et l’excellent "The Gods Who Mock Us", dont les parties de claviers sont assurées par Mirai de Sigh).
Le chant est cru et amusical, le timbre de Metatron étant plutôt sec et criard. J.D. Tait possède quand à lui une voix de chanteur de pub irlandais ayant abusé sur la cigarette et le whisky, un timbre grave et rauque. Ces caractéristiques se marient bien avec les parties typées black metal et créent un contraste judicieux avec les parties plus mélodiques. L’utilisation de l’orgue Hammond ou de violons, ainsi que du chant féminin, pour créer une atmosphère aérienne est un garanti de parties mélodiques. À cela s’ajoutent quelques réminiscences orientales, grâce à l’utilisation d’instruments traditionnels tel que la cithare et des tambas, utilisées sur "Hollow Womb of Suicide" (qui contient aussi un des riffs les plus efficaces qu’il m’ait été donné d’entendre) et sur "Behold the Kindred ...".
Ce titre est la chanson épique de Damascus Steel, les Meads ayant tradition d’en mettre une par album. Débutant par l’appel à la prière d’un imam au sommet de son minaret, la chanson débute par quelques couplets efficaces sans être renversants. Et lorsque les percussions entrent en scène, ce titre change de face, et la désolation d’une nappe de claviers se mêlent avec les spoken words qui concluent l’album ("Beyond Death and Darkness" est une bonus track présente sur l'édition limitée). Conclusion amère: The Meads of Asphodel sont là pour nous dire pourquoi le monde court à sa perte, sans nous présenter avec une solution, à l’image de "Wonderful World", la reprise torturée de Louis Armstrong (« I see ethnic cleansing, Pain beyond belief, Whole nations murdered, Sorrow and grief, And I think to myself what a wonderful world »).


Le black metal oriental et psychédélique des Meads of Asphodel ne plaira pas à tout le monde, et il est trop aisé de ne percevoir qu’un chaos sans cohérence en surface. Et pourtant ce disque atypique est bel et bien cohérent, construit et l’effort demandé vaut largement le plaisir que l’on peut avoir lors de l'écoute de Damascus Steel. Thématique recherchée, compositions fouillées et expérimentations en font un album définitivement à part, qui ne peut pas laisser indifférent tant le groupe prouve de manière définitive son talent.


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