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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Douglas Lloyd "Doug" Ingle
(chant+claviers)

-Rick "Erik Brann" Davis
(chant sur "Termination"+guitare)

-Douglas Lee Dorman
(chœurs+basse)

-Ron Bushy
(batterie)

TRACKLIST

1) Most Anything You Want
2) Flowers and Beads
3) My Mirage
4) Termination
5) Are You Happy
6) In-A-Gadda-Da-Vida

DISCOGRAPHIE


Iron Butterfly - In-A-Gadda-Da-Vida
(1968) - rock hard rock psychédélique proto metal - Label : Atco Records



Parfois subversives en paroles, moins souvent en musique, les formations de rock psychédélique s'alanguissent (com)plaisamment au soleil, californien pour la plupart d'entre elles, en cette deuxième moitié des sixties. Iron Butterfly ne fait pas exception à la règle, du moins si l'on s'en réfère à son premier album paru au tout début de l'année 1968. Son intitulé simple, Heavy, donne cependant un avertissement : ce groupe a d'autres arguments à déployer qu'une addiction à la marie-jeanne et deux accords de guitare folk sur fond de peace & love. In-a-Gadda-Da-Vida, deuxième LP au libellé intrigant qui sort à peine six mois plus tard, en est la révélation percutante.

De toute façon, de la guitare folk, il n'y en a pas chez Iron Butterfly. Et de guitariste non plus, du moins jusqu'à ce que le jeune et compétent Erik Brann ne remplace son confrère ayant officié sur Heavy. Bien que celui-ci se soit honorablement classé dans les charts, les trois cinquièmes du personnel se sont barrés, laissant le batteur Ron Bushy et le claviériste et principal compositeur Doug Ingle continuer la jeune aventure. Lee Dorman les rejoint en apportant sa basse et c'est à quatre que les Angelenos d'adoption déboulent en studio pour donner une suite aux petites pièces psyché de Heavy. À la première écoute, les cinq pistes de la face A semblent relever de la même inspiration, à l'image de la sautillante "Most Anything You Want" en ouverture, traversée de chœurs fervents au soutien d'une accorte mélodie. Refrain marquant, double double solo guitare/claviers, contrechant à la basse : l'écriture s'est indéniablement étoffée.
Certes, la toute mimi "Flowers and Beads" s'achevant en chorale de Noël reste assez sage et "Termination", composée et pas très bien chantée par Brann, manque de fluidité. Toutefois, ces ritournelles en apparence propres sur elles sont perverties par l'orgue sale de Dougle Ingle, un Continental Vox comme celui de Ray Manzarek des Doors. Il accentue la mélancolie amère de "My Mirage", bijou d'équilibre entre énergie et sensibilité et se fait grinçant sur "Are you Happy" aux accents sarcastiques et sur lequel le quatuor durcit le ton. Une aimable mise en bouche toutefois si on la compare à la monstrueuses chanson-titre qui termine le recueil. Mini ballade d'une minute trente à l'origine, elle fait dire aux musiciens que finalement, son thème principal avait un petit quelque chose qui méritait qu'on le développe. Et comment qu'il le mérite !
Annoncé par une montée chromatique à l'orgue en mode "Toccata" de Bach, le motif pernicieux est scandé par une basse sourde rapidement relayée par la guitare, et ponctué par un accord doublé qu'Ingle plaque obstinément sur son orgue aussi démoniaque que la mélodie flippante qu'il psalmodie d'une voix malade – « In-A-Gadda-Da-Vida » serait la transcription phonétique de l'expression « In the Garden of Eden » prononcée sous substances. Pas d'effet superflu, juste une dose raisonnable de réverbe et l'ambiance inquiétante, poisseuse – lourde – est posée. Le solo de batterie, pratique en vogue habituellement plombante, s'insère à la perfection dans le déroulé de cette narration inouïe grâce au touché de Bushy qui au lieu de se lancer dans une démonstration oiseuse (allô, Ginger Baker ?) joue sur les sonorités, un peu à la façon d'un percussionniste mandingue. Guitare crissante à la manière de Pink Floyd sur "Interstellar Overdrive" et orgue serpentant dans un lumineux esprit baroque complètent la parade décadente avant le retour du thème d'autant plus impactant qu'il aura été longuement différé. Les dix-sept minutes ont passé comme dans un rêve intense, de ceux qui donnent la sensation, dans la torpeur de l'éveil, qu'un monde neuf a remplacé l'ancien et que tout y est possible.


« Ça te dirait de prendre ma main et faire un bout de chemin avec moi ? » Rarement invitation à batifoler n'aura été aussi sinistre et pourtant, la mélopée lugubre d'"In-A-Gadda-Da-Vida" ne mène pas dans une impasse, laissant entrevoir de nouveaux territoires à explorer. En guidant sa guitare acide et son orgue corrompu vers des rivages tourmentés, Iron Butterfly sème de jolies rengaines vénéneuses avant de réaliser une nymphose brutale, difforme et inédite. Avec ce recueil malsain, Les Nord-Américains laissent le champ libre à une nouvelle manière de faire du rock. Cruelle. Spectaculaire. « Heavy ».



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