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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

 -Thomas Torkelsen
(chant)

-Olav Berland
(guitare)

-Rune Vedaa
(basse)

-Jarle Swahn
(batterie)

TRACKLIST

1) Eclipsed
2) As the Wolves Gather
3) In My Darkest Visions
4) Winter
5) Grip of Frost
6) Dimension of the Blackest Dark
7) Svartedauden
8) Through Dark and Forgotten Valleys

DISCOGRAPHIE


Forgotten Woods - As the Wolves Gather
(1994) - black metal - Label : No Colours



Des fois, c’est à se dire que non, ce n’était pas fait pour arriver. Vous savez ces histoires de rendez-vous manqués, de pot autour duquel on tourne. La boucle infinie de nos désirs inachevés. Pourtant, le déclic finit par arriver. Un jour. Une sorte d’oraison de notre volonté qui se transforme en quasi-miracle. Le funeste devient donc félicité. Et c’est ainsi que As the Wolves Gather entra dans mon existence.

Car le nom du groupe, Forgotten Woods, avouez, ça sonne diaboliquement black metal. La forêt, rien que ça. Oubliée… le mot glisse sur la langue, susurré, un appel à la mélancolie vengeresse noire qui nous plaît tant. Un nom de ceux qui font tiquer n’importe quel fan du genre noir. Pas forcément au point d’acheter à l’aveugle, mais qui pique la curiosité. Et c’est ainsi que le lien fut fait. Tardivement concrétisé. Ce ne fut pas faute de lectures élogieuses. Un groupe original, avec une personnalité forte et une place importante accordée à la basse. Tout était réuni pour une rencontre joyeuse. Il faut l’avouer, Forgotten Woods a le don de s’adonner à la distinction. Rétrospectivement, le manant de 1994 qui entendit cet album pour la première sur un disque compact (!! nostalgie, quand tu nous tiens) a dû subir un micro arrêt cardiaque. En plein sommet de la vague norvégienne, Burzum, voire Fleurety s’est donc soudainement mis à une mixture de black atmosphérique mid tempo flirtant outrageusement avec… oui pourquoi pas, le jazz ?
Délicieux propos à entendre si vous êtes un tantinet du genre aventureux. C’est là tout le paradoxe d’un groupe dont la patronymisation est finalement ultra clichée par rapport à la musique proposée. Certes le chant déchiré est un modèle du genre, maladif, fou. Des cris éructés vindicatifs, transcendantaux de corrosion. La guitare possède un son fougueusement glacial, organique, sylvestre. Bref, parfait. Malgré cela, il y a quelque chose qui cloche. Les riffs ne sont absolument pas black au sens strict du terme. On entend des aberrations du type post black, et surtout post rock à la Slint. Des rythmiques, ou des subtilités qui ne dépareilleraient pas dans un genre de jazz extrême, dépouillé, frigorifique. Qu’on ne se trompe pas, la livraison qui nous intéresse est tout sauf facile. Pour un premier album on a connu moins déterminé, plus prompt à suivre les pas des Grands Anciens. Sauf que le Bois Oublié n’est pas cette trempe. Il crée, il balise, il ne suit pas.
Vous voilà face à un paradoxe : d’un côté un groupe usant de mots typiques du genre, doté d’une production tout à fait friable et parfaitement dans les codes d’un Darkthrone de l’époque, fatalement merveilleuse. De l’autre, une entité glissante, malléable qui ne se laisse pas aisément absorber dans son entièreté. Nul doute qui le quidam moyen devra s’appliquer un régime strict d’écoutes nombreuses pour s’imprégner de la délicatesse qui habille une création clairement du côté indépendante de la force. Indépendante par son état d’esprit, sa vision du black metal et sa folie constitutive. Cet ensemble crée une entité parfois plus inquiétante que ses compères brutaux. Effrayante par la profondeur qu’elle est capable de donner à un genre alors encore en pleine définition. Hypnotisante dans sa valse incessante articulée autour d’une basse plus qu’à son avantage, véritable star scintillante de sa profondeur.


As the Wolves Gather est l’album pionnier d’un groupe unique et puissamment libre. Surprenamment black metal dans ses atours, bien moins dans sa constitution. Forgotten Woods plante les graines de sa bâtisse unique à destination des âmes noires et surtout aventureuses.



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