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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Scott Holderby
(chant)

-Danny White
(guitare)

-James "Jim" Sanguinetti
(guitare)

-Arthur Liboon
(basse)

-Aaron "DJ Pause" Vaughn
(claviers+platine)

-Jeff Gomes
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Swampy Dave
(cuivres)

TRACKLIST

1) Demonic #7
2) Malignancy
3) I Am Charlie
4) Dragging for Bodies
5) The Dark Parade
6) All Eyes on the Prize
7) Dented Lives
8) Smash Goes the Bottle

DISCOGRAPHIE


Mordred - The Dark Parade
(2021) - thrash metal fusion - Label : M-Theory Audio



Archétype du groupe culte/ sous estimé/ malchanceux/ qui-n'a-pas-eu-la-carrière-qu'il-méritait (selon ses fans), Mordred avait quasiment disparu des radars après un troisième LP paru en 1994 sur lequel le groupe californien tentait l'impossible synthèse entre l'actualité « grunge » et le crossover dont il était l'un des pionniers. Miracle ou soirée trop arrosée, le chanteur Scott Holderby et le guitariste Danny White ont décidé lors de retrouvailles en 2013 de remettre le couvert. Les compères ont pris leur temps toutefois puisqu'il faudra attendre juin 2020 pour qu'un EP (Volition) voit le jour, avant que ne sorte un an plus tard The Dark Parade, l'album que beaucoup de nostalgiques du « metal fusion » du début des années quatre-vingt-dix n'osaient plus espérer.

La curiosité est de mise – que peut bien offrir une formation qui n'avait plus enregistré de nouveaux morceaux depuis plus de vingt-cinq ans ? Plusieurs signes sont encourageants : la signature chez M-Theory, le label des succulents Vintersea et un EP façon mise en bouche plutôt goûtue ("Not for you" et "The Baroness", surtout). Les premières minutes sont de nature à rassurer les inquiets : sur "Demonic #7", les guitares sont acérées, le riff est simple mais tonique, la rythmique galope et Pause lance quelques scratchs. Bien que la basse slapée d'Arthur Liboon se fasse discrète, l'ADN mordredien est respecté, en témoigne également le solo – très bon, comme à la grande époque. Certes, la production ne respire pas l'opulence - batterie mate, guitares qui ronflent un peu dans les médiums - mais ça passe. Reste le chant, déjà clivant il y a trois décennies. Finies les intonations aiguës et nasillardes, Scott Holderby module désormais dans un médium restreint, plus « confortable » mais également moins énergique. De sorte que les mêmes réserves qui pouvaient être formulées jadis - un déficit d'intensité qui empêche les morceaux de décoller - restent de mise.
Le problème est plusieurs fois contourné à la faveur de chantés-parlés, de scansions à la limite du rap et de « refrains descendants » plus adaptés aux capacités d'Holderby. Cela donne des compositions qui fonctionnent par séquences, aucune n'étant ratée, même la louable mais pataude "I Am Charlie", que sauvent des guitares en mode plongée dans les bas-fonds, instaurant un climat désabusé flirtant avec le malsain qui nimbe toute l'œuvre. L'atmosphère intranquille s'épanouit pleinement sur "Dragging for Bodies", dont le riff insistant est enrobé d'intrigants synthés. En revanche, les lignes de chant traînantes faisant penser à un Layne Staley empâté ne permettent pas à l'ensemble de s'épanouir complètement, malgré un solo en deux temps très heavy eighties qui apporte une bonne dose de fun. Plus nerveux, le single "Malignancy" est freiné par un refrain qui calme trop le jeu, au contraire de "All Eyes on the Prize" dont les chœurs vigoureux à la Faith No More ne rattrapent que partiellement des couplets sans aspérité. Quant au syncopé "Dented Lives", il souffre d'une linéarité paradoxale, avant qu'une salutaire accélération dope le final.
Ceux qui attendent que Mordred les surprenne n'auront véritablement l'occasion de se réjouir que sur la chanson-titre, probable clin d'œil à "The Soft Parade" des Doors, parcourue par une espèce de fanfare klezmer mélancolique du plus bel effet. Cependant, un riff balourd à la "Don't Tread On Me" (en plus rapide), en accord avec le chant, plombe en partie l'occurrence, heureusement dotée d'un bon refrain, même si la formule de la descente chromatique peut finir par lasser. Les gars s'énervent un peu à l'occasion du très bon solo, avant le retour des cuivres ophidiens sur fond de vocalises chelous. Pas mal. On sera plus réservé sur le final "Smash Goes the Bottle", censé être une chanson à boire influencée par Thin Lizzy qui fait plutôt penser à "Brain Dance" d'Annihilator (pas la meilleure du one-man band canadien, on va dire) et qui ne donne pas vraiment envie de la reprendre à tue-tête un bock à la main, faute de thème marquant. Le gimmick bluesy et le solo vivifiant maintiennent néanmoins la dernière piste à un niveau acceptable, expression qui pourrait résumer le ressenti  général à l'écoute de The Dark Parade.


Pour son retour de plain-pied sur la scène metal, Mordred propose un thrash bien charpenté et suffisamment varié pour masquer les baisses d'inspiration. Les surprises sont finalement assez rares et le chant d'Holderby a tendance à freiner les ardeurs du sextet dans sa configuration quasi historique (seul le batteur Gannon Hall manque à l'appel). Un verre aux deux-tiers plein, qui suffira probablement à combler les aficionados et, qui sait, à intéresser celles et ceux qui découvriraient Mordred à la faveur des bons passages disséminés tout au long de ce sequel quelque peu convenu mais tout à fait convenable.





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