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CHRONIQUE PAR ...

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Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note : 17/20

LINE UP

-Leo Taneli Jarva
(chant+basse+claviers)

-Miika Juhana Tenkula
(guitare+claviers)

-Sami Arvi Juhani Lopakka
(guitare+claviers)

-Vesa Ranta
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Virpi Rautsiala
(chant)

TRACKLIST

1) The War Ain't Over!
2) Phenix
3) New Age Messiah
4) Forever Lost
5) Funeral Spring
6) Nepenthe
7) Dance on the Graves (Lil' Siztah')
8) Moon Magick
9) The Golden Stream of Lapland

DISCOGRAPHIE

Amok (1995)
Down (1996)
The Cold White Light (2002)
The Funeral Album (2005)

Sentenced - Amok
(1995) - rock doom metal gothique - Label : Century Media



Milieu des années quatre-vingt-dix, nord de l’Europe. Alors que les grands noms du black metal se livrent à un impressionnant concours de bites - qui jouera plus vite et plus fort - une partie des formations death mélo de la région abandonnent leur credo initial pour s’ouvrir à d’autres sonorités. En Suède, Tiamat et Cemetary s’orientent vers des sonorités gothiques avec bonheur – avec qui ? En Finlande, Sentenced fait de même avec… brio.

Après un North From Here hargneux, mélodique et un brin tortueux, le groupe finlandais semble vouloir abandonner les contrées deathmetaliennes en sortant l’EP The Trooper. Ils y composent une de leurs meilleures chansons, à savoir "Desert By Night", accessible, épique, et très jouissive. Le changement est en marche, mais de là à penser qu’Amok nous servirait un récital goth-rock plombé, il y a un pas que les fans n’ont pas franchi. De la période death subsiste un chant encore un peu rauque – vous voyez Nick Holmes sur Shades of God ? C’est la même chose. Pour le reste, on s’éloigne totalement du metal extrême. Un peu comme le Black Vanity de Cemetary, Sentenced nous propose une rythmique costaude et des mélodies lorgnant sans vergogne du côté des Sisters, Mission ou encore Asylum. À la différence des Suédois cependant, l’ensemble s’avère très pêchu, presque dansant. Si l’un des titres s’appelle "Dance on the Graves", ce n’est d'ailleurs pas un hasard.
Là où Cemetary ajoute de la mélancolie, Sentenced apporte de l’énergie et une dose de ce qui pourrait presque ressembler à de la… bonne humeur… Enfin bon, ce n’est pas "Le Tirelipimpon" non plus, mais on se comprend…Incisif, remuant, Taneli pète la forme, et l’album fonctionne à merveille en live -je parle en connaissance de cause. De plus, et ce n’est pas anecdotique, la formation arrive à rester constante en qualité, tout au long de l’album, ce qui est une gageure lorsque l’on joue une musique aussi directe. Même "Funeral Spring", qui commence aussi mal que l’infâme "My Kantele" d’Amorphis, arrive rapidement à faire oublier le dérapage initial. S’il fallait absolument choisir quelques titres, je prendrais le bondissant "The War Ain’t Over!", belle entrée en matière, ainsi que son compère catchy "Phenix", à reprendre en chœur. Le côté rock de "Dance on the Graves" donne au titre un aspect efficace, mais je préfère encore "Nepenthe", et son riff initial calqué sur celui d'"Under the Runes" de Bathory, ainsi que l’épique et sublime "Moon Magick". Une autre option reste de ne pas choisir quoi que ce soit et de s’enquiller Amok, encore et encore.

Avant de sombrer dans le désespoir, de se morfondre, et de baisser qualitativement parlant après Down, Sentenced signe une merveille d’œuvre de metal gothique, remuante, personnelle, très souvent brillante. Beaucoup de fans de la première heure décrochent, d’autres arrivent. Le cycle de la vie et la mort, le phénix renaissant de ses cendres, la philosophie de comptoir… Pour Sentenced, la guerre est finie. Heureusement, ils ont laissé Amok pour nous consoler.



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