Chronique : Suicidal Tendencies How Will I Laugh Tomorrow When I Can't Even Smile Today (1988)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022

Sa note : 15/20

LINE UP

-Michael Allen "Mike" Muir
(chant)

-Leonard F. "Rocky" George
(guitare)

-Michael "Mike" Clark
(guitare)

-Robert "Bob" Heathcote
(basse)

-Ralph "R.J." Herrera
(batterie)

TRACKLIST

1) Trip at the Brain
2) Hearing Voices
3) Pledge Your Allegiance
4) How Will I Laugh Tomorrow
5) The Miracle
6) Suicyco Mania
7) Surf and Slam
8) If I Don't Wake Up
9) Sorry ?!
10) Too Many Times
11) The Feeling's Back

DISCOGRAPHIE

How Will I Laugh Tomorrow When I Can't E [...] (1988)
The Art Of Rebellion (1992)
Suicidal For Life (1994)

Suicidal Tendencies - How Will I Laugh Tomorrow When I Can't Even Smile Today

(1988) - hardcore thrash metal - Label : Epic Records

-Les trucs rigolos, fun, c’est de la merde ! La musique, c’est sérieux, c’est profond, c’est sombre et poignant…
-Vous n’avez jamais été attiré par des musiques plus… amicales ? Positives ?
-Jamais ! J’irai même plus loin : cette question m’offense profondément !
-Et donc les rumeurs faisant état de votre goût pour certains albums de Suicidal Tendencies ?
-Un tissu de mensonges, évidemment.
Évidemment.

How Will I Laugh Tomorrow When I Can’t Even Smile Today, c’est le troisième album des bandana boys, et la grosse sensation 1988. Après deux albums plus bruts de décoffrage/crossover/hardcore, les Muses de Mike Muir et ses potos semblent les inciter à prendre une direction plus metal, sans forcément renier l’esprit « skate and rebellion » des œuvres précédentes. Résultat des courses : avec How Will I Laugh… la musique de Suicidal « S-T. ! » Tendencies gagne en consistance. Solos, compositions plus chiadées, le fameux « virage commercial » pointe le bout du nez, mais, personnellement, je ne m’en plains pas. Le début de l’œuvre s’avère d’une intensité rare, et l’aspect revendicatif-fun de la bande passe en second plan, au profit d’excellentes compos. L’énergique et catchy "Trip at the Brain" donne le ton, la fin du titre relativement poignante montrant au passage que le groupe a évolué. "Pledge Your Allegiance", posé, un tantinet martial, et ses scansions à la gloire de la bande se montre très solide. Quant au titre éponyme, une fausse ballade, sorte de version crossover du prototype façonné par Metallica sur ses premiers albums, il s’agit tout bêtement du meilleur titre du groupe.
Mélodieux, énergique, riche en bon riff et parsemé de quelques chœurs, il fera frémir d’horreur les fanatiques de la musique comme instrument de propagande politique. Parfait, donc. Après cette excellente première salve, les Suicidal Maniacs savent-ils garder le rythme ? Non. "The Miracle" et "Suicyco Mania", bien thrashy, sont sympas, et les riffs de "If I Don’t Wake Up" font mouche, mais l’ensemble se situe en dessous des premiers morceaux. Le punky "Sorry?!" plaira peut-être aux fans de The Offspring ou NoFX, mais il s'avère néanmoins assez impersonnel. "One Too Many Times" et "The Feeling’s Back", eux. ne présentent guère d’intérêt. En réalité, le principal attrait de la seconde moitié de l’album, c’est "Surf And Slam". Chœurs mis à part, il s’agit d’un instrumental metal - instrumetal ?- aux relents surf rock, forcément, et à la gloire de la vie au sud de la côte Ouest des USA , telle qu’elle est dépeinte dans l’imaginaire collectif occidental. Un moment de fraîcheur très agréable, mais ne nous leurrons pas : How Will I Laugh...vaut très essentiellement pour son début.

Après un démarrage sur les chapeaux de roue, le premier album résolument metal de Suicidal Tendencies a du mal à trouver un second souffle, et la bande à Mike Muir finit le travail comme elle peut. Il n’empêche, la fortification des compositions effectuée par le groupe a permis à ce dernier de nous offrir une demi-douzaine d’excellents titres, gorgés de riffs et de plage. Un grand classique à la réputation non usurpée.