Chronique : Houle Houle (EP) (2022)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 24 novembre 2022

Sa note : 14/20

LINE UP

-Adèle "Adsagsona" Adsa
(chant)

-Louis "Crabe" Carré-Merceur
(guitare)

-Pierre "Zéphyr" Poupin
(guitare)

-Lucas "Graey Gaast" Spiteri
(basse)

-Maxime "Vikser" Pons
(batterie)

TRACKLIST

1) La dernière traversée
2) Au loin la tempête
3) L’astre noir
4) Le continent

DISCOGRAPHIE

Houle (EP) (2022)
Ciel cendre et misère noire (2024)

Houle - Houle (EP)

(2022) - black metal - Label : Les Acteurs de l'Ombre Productions

Houle. Oui, Houle fait appel à la houle pour déplacer les bateaux, faire geindre les mâts, siffler le vent dans le creux de vos oreilles. Houle est breton également (en tout cas, y a ses racines puisqu'officiellement, on parle d'un combo parisien). Houle aime porter le ciré (noir pour marquer le coup). Donc Houle est compatriote de Belenos. Fait-il comme Belenos ?

Certes partiellement. Car Houle l’album officie dans un black metal tantôt rageur, tantôt atmosphérique. Et tantôt thrash/death, notamment sur les premières notes qui vous accueilleront à l’écoute. De toute manière l’ensemble des évocations à la gloire et la grandeur de l’océan ne pouvait que mener à la confection d’un black metal d’obédience atmosphérique. Impossible de se complaire dans la simple violence musicale, on ne serait-ce que dans l’évocation unique du froid glacial lorsque vous aspirez à parler de l’élément liquide. Fort naturellement et même logiquement, le quintet se frotte à ce style musical. Il y parvient d’ailleurs avec aisance, n’hésitant pas à parsemer ses quatre compositions de longues plages acoustico-éthérées. Le calme s’empare alors de nous, la plénitude de l’embrun caressant notre visage embrasant notre âme.
Dans tout cela, l’appel initial à Belenos est trompeur, car s’il faut rapprocher les Bretons d’un groupe, ce serait plus Mystic Forest dont on retrouve les guitares si particulières, drapées d’un son singulièrement abrasif et glacé. Le chant y est aussi pour quelque chose. Assuré par dame Adsagsona, les registres employés montent haut dans les fréquences, là aussi cette conjonction avec les guitares rappelle Mystic Forest. Écorché, sur le fil du rasoir, il charrie tout un panel d’émotions allant de la haine au dégoût. Black metal. Il se mue en chant clair haut perché de temps à autre pour faussement vous faire croire à de la beauté mélodieuse. Ce sera toujours éraillé, incisif dans les tympans du fait de cette origine féminine. Instrumentalement, si le groupe ne s’attaque pas à des techniques vertigineuses, il maîtrise les codes du genre et se donne la possibilité de varier les tempos tout autant qu’il ne se fige pas dans des riffs répétés ad nauseam.

Pour un premier EP, comptez vingt-neuf minutes de musique, Houle laisse entrevoir un potentiel fort sympathique. Tout au plus peut-on lui souhaiter d’affirmer sa personnalité plus encore, parsemer ses compositions de sommets plus épiques ? Très encourageant en somme.