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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 28 janvier 2023
Sa note : 16/20

LINE UP

-Ivan Hansen
(chant+guitare)

-Emil Reitan
(guitare)

-Kevin Renè Solheim
(basse)

-Steffen Amandus Nielsen
(batterie)

TRACKLIST

1) MACHINE DESTROY
2) Masked Ghost Host
3) Full Body Plutonium
4) Skeleton Dance
5) Cyber Walk
6) Cancel Culture
7) Bionic Scrapyard
8) Ocean Flanger
9) Sub-Zero Humanoid
10) 106

DISCOGRAPHIE


Frostbitt - Machine Destroy
(2023) - metal prog Djent groove noir / thall expérimental - Label : Independent



En ce début d’année du lapin, si l’on se réfère à l’astrologie chinoise, il est temps de rétablir quelques injustices. Parmi celles-ci, le fait que personne ne se soit penché de près ou de loin sur Frostbitt. Aucune mention de quelconque chronique sur les webzines francophones, à peine deux si on s’étend à l’international. Misère.

Votre dévoué chroniqueur Djentleman – bien qu’irrégulier ces derniers temps il est vrai – avait déjà pensé à aborder le sujet des Norvégiens originaires de Drammen, en banlieue d’Oslo, lors de la sortie de leur précédent opus éponyme Frostbitt, qui n’était autre que la réédition de celui de 2015. Il avait finalement choisi de ne pas s’y attarder jugeant que, bien que la formation soit talentueuse, elle n’apportait pas une avancée singulière au milieu. Mais depuis l’écoute de ce Machine Destroy, quelque chose a fait basculer son hésitation du côté de la certitude. Définitivement, Frostbitt mérite de la lumière, ne serait-ce que pour contrebalancer avec l’artwork noirâtre auquel nous avons affaire. Le quatuor nous avait pourtant habitués à plus éclatant avec leurs deux dernières pochettes, surtout celle de Solbrent en 2018. C’est notamment cette rupture artistique visuelle qui avait attiré l’attention de votre rédacteur djentique.
Il fut très difficile de trouver moult informations concernant Frostbitt, car le groupe reste très discret sur les réseaux sociaux. Tout au plus, sait-on quand il s’est formé, grâce à la date de création de leur chaine YouTube, soit aux alentours de 2013. Ensuite, trois albums, tous indépendants (quatre si on compte la réédition), jusqu’à ce 6 janvier 2023, et un style auto-proclamé de « groove noir ». Et il est vrai qu’on peut difficilement leur refuser cette étiquette tant on semble être en présence d’un rejeton de Meshuggah et de Vildhjarta. Vous me direz, quel groupe de prog/djent de nos jours pourrait se définir en dehors de ces deux influences majeures et piliers suédois ? Si on devait se risquer à situer Frostbitt sur le spectre metal, on pourrait largement inscrire la section scandinave en plein dans la nouvelle mouvance « néo djent/thall », incarnée par des groupes comme Aaru, Path  Of Giants, Harkla, Indistinct, Before I Turn, Ater ou encore Fractalize, mais teintée d’un côté expérimental omniprésent qui la rapproche aussi d’entités orientées math metal comme Frontierer et Car Bomb. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils ont fait une tournée en compagnie de ces derniers en 2020.
De leur propre dire, les gars de Frostbitt « produisent des bruits bizarres et essaient d’exprimer certaines thématiques, juste avec le son de leurs instruments ». Quelles thématiques ? En l’absence des paroles sur la toile, on peut juste se fier à la pochette ou aux titres, et on croit vite comprendre que les Norvégiens cherchent à dénoncer l’omniprésence de la robotique dans le monde actuel, un peu à la manière de Walter Tevis dans L’Oiseau Moqueur, avec des mots comme « machine », « cyber », « bionic » ou « humanoid » ainsi que le crâne automate affiché aux yeux de tous. Mais laissons de côté les textes pour voir ce que les instruments nous proposent « comme bruits bizarres ». Tout d’abord, il est impossible de nier la grande technicité dont font preuve les Scandinaves, avec d’innombrables effets de pédale, de whale scrapes et d’harmoniques mineurs, mais également une quantité non-négligeables d’arrangements en post-production, de samples et de programmation. Ce qui a fortement tendance à faire régner une ambiance glaciale sur leur musique. Ça n’est d’ailleurs pas un hasard si Frostbitt signifie « gelure » en version française.
Paradoxalement, cet album est capable de vous prendre à la gorge et vous emmener dans un tourbillon d’émotions que l’on pourrait comparer à de la nostalgie ou de la mélancolie, bien que plus mystique encore à définir. Posez une oreille sur certains riffs comme celui de "Skeleton Dance" à 2’43, "Sub-zero Humanoid" à 2’24, et "106" à 2’12) pour essayer d’entrevoir ce dont je veux vous faire part. On pourrait même en rajouter une couche avec le riff principal de "Cyber Walk" à partir de 0’29. On va bien évidemment retrouver du Vildhjarta dans la deuxième moitié de "Skeleton Dance" du Car Bomb dans la deuxième moitié de "Ocean Flanger", mais si vous voulez comprendre l’essence même du groupe, arrêtez-vous sur "Sub-Zero Humanoid" car elle contient des séquences entières d’ADN (notamment à 1’15). Par ailleurs, si vous angoissiez à l’idée d’une surabondance de breakdowns, vous pouvez reposer cette boite de Lexomil. Hormis la toute fin de "Cyber Walk", aucune partie à la rythmique cassée n’est à dénoncer ici. Enfin, sans détruire la machine qu’est Ivan Hansen, possédant en outre une gamme plutôt étendue, se contentant pour la majorité du temps de voix claire ou criée et qui ne pourra éviter la comparaison avec l’iconique Jonathan Davis (KoRn), sachez que cet opus de quarante minutes existe aussi en version instrumentale. À vous de voir ce que vous ferez de cette information.

Frostbitt n’invente pas, à proprement parler, un style à part, mais réussit à se créer au fil des albums une patte assez facilement reconnaissable, variante de plusieurs styles eux-mêmes issus de croisements. Et on ne peut nier qu’ils le font plutôt bien. À coups de riffs distordus et déstructurés ainsi que de rythmiques aussi bien planantes qu’incisives, les Norvégiens ne passent pas inaperçus et sauront marquer les esprits des plus ouverts d’entre vous. On attend peut-être un peu plus de consistance et d’homogénéité dans certains titres car le soufflet a tendance à retomber par moments, ce qui peut venir amoindrir voire plomber de sublimes passages.



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