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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 05 avril 2023
Sa note : 16/20

LINE UP

-Richard "Dickie" Allen
(chant)

-Edward "Eddie" Pickard
(guitare+basse)

-Aaron David Kitcher
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Trevor Scott Strnad
(chant sur 3)

-Storm Strope
(chant sur 4)

-Alexandr "Alex Terrible" Shikolay
(chant sur 8)

-Alex Teyen
(chant sur 12)

TRACKLIST

1) Childchewer
2) Three Bastards
3) The Kingdom Sitteth Lonely Beneath Thine Hollowed Heavens
4) Ov Sacrement And Sincest
5) Feast Of Goreglutton
6) Plaguebearer
7) Swinaecologist

8) A Rape Of Sirens
9) Empusa - Queen Of The Damned
10) Ere The Crimson Dawn
11) Thy Faith, Thy Oblivion
12) The Battle Of Yaldabaoth
13) Necropacalypse
14) Paedophilic Legacy

DISCOGRAPHIE


Infant Annihilator - The Battle Of Yaldabaoth
(2019) - brutal death slam deathcore ultra technique - Label : Independent



Alerte rouge ! Une nouvelle IA a réussi à s’infiltrer parmi nous depuis un moment, et nous avons eu du mal à la détecter. Il ne s’agit ni de TAY, ni de DALL-E, et encore moins de la future indispensable Chat GPT. Non celle-ci est beaucoup plus violente et dangereuse. Elle se nomme Infant Annihilator. Heureusement que Djentleman était sur le qui-vive !

Bon, votre cher Djentleman ne peut s’attribuer tous les honneurs concernant le décèlement d’entités menaçantes. C’était bien notre ami Lotus qui l’avait mis en lumière, en parlant du premier fait d’arme de la bête, The Palpable Leprosy Of Pollution (The PLOP), datée de 2012. En revanche, il n’avait pas mentionné la genèse de toute cette machinerie endiablée. Mise sur pied en 2012 par l’intermédiaire du duo anglais fondateur Aaron Kitcher/ Eddie Pickard, également membres piliers du groupe de downtempo/ deathcore Black Tongue, Infant Annihilator va voir venir se greffer pendant une petite année le vocaliste américain Dan Watson qui, suite à quelques dissensions et son sentiment de rejet à l’égard des deux autres compères, rejoindra Enterprise Earth avec le succès qu’on lui connat. Ce sera donc l’autre Américain Dickie Allen (ex-Abiotic) qui va prendre le contrôle du centre de direction des commandes vocales à partir de juin 2016, après une période de disette de deux ans à ce poste. Et pourquoi avoir adopté ce nom de projet ? C’est tout simplement une référence à l’un des titres de l’ancien groupe du binôme qui s’intitulait As The Blessed Fall, qui posera d’ailleurs de solides bases dans la construction et le développement de Black Tongue.
Arrive donc le onzième jour du neuvième mois de l’année 2019, date choisie pour la troisième mise à jour de ce logiciel infernal. Trois ans plus tôt, la version 2.0 portait la dénomination The Elysian Grandeval Galeriarch (The EGG) ; voici désormais la version 3.0 : The Battle Of Yaldabaoth (The BOY). Arrêtons-nous d’abord sur la terminologie guerrièro-mythologique. Yaldabaoth, ou en français Ialdabaôth est le nom du mauvais démiurge dans les traditions gnostiques, équivalent hébreu de Jéhova et grec de Chronos. Vous avez donc désormais entre vos mains la clé pour mieux interpréter l’esthétique visuelle de l’écrin dans lequel réside la bestiole, réalisé par le peintre chinois Guang Yang. C’est d’ailleurs presque exclusivement ce qui va structurer l’ensemble lyrique des cinquante-sept minutes de ce disque. L’auditeur, impuissant, est valdingué à la fois entre scènes d’horreur chères au goregrind, qui feraient passer les tontons de Cannibal Corpse pour des vierges effarouchées, avec des titres comme "Ov Sacrement And Sincest", "Feast Ov Goreglutton" (particulièrement vomitive), "Swinaecologist" ou encore l'excellente "Thy Faith, Thy Oblivion", mais fait également face à des narrations plus historiques, dépeignant parfois l’épique (et non pas les piques), comme "Ere The Crimson Dawn", "Necropocalypse" et son ambiance si bien définie par le titre, ou encore le titre éponyme qui ne laisse aucune place au doute quant au thème abordé.
Toute cette haine inhum(h)aine est mise en œuvre par l’automate qu’est Dickie Allen dont la démonstration magistrale assoit et conforte sa place dans le haut du panier des vocalistes du style. Pourtant, l’IA a quand même voulu faire appel à d’autres programmes pour apporter de légères nuances, comme le regretté Trvor Strnad, le Russe Alex Terrible (Slaughter To Prevail) et Storm Strope (The Last Ten Seconds Of Life) qui porte on ne peut mieux son prénom. Sans oublier Alex Teyen, de retour après son apparition sur The PLOP, ce qui n’est pas illogique, en tant que grogneur de Black Tongue, depuis une décennie maintenant. Même si vous avez sûrement deviné, il reste un soupçon de mystère quant à l’orientation stylistique que les Anglais prennent sur The BOY. Votre interrogation est légitime et la réponse va tenter de rester dans le rationnel et rendre compte au mieux de la réalité. En surface, et dans les grandes lignes, Infant Annihilator coche toutes les cases du brutal deathcore technique. En outre, si l’on creuse un peu entre les lignes de code, on décèle de nombreux relents black, dans l’atmosphère épique que tente de nous retransmettre le trio (parfaitement incarnée par l'ouverture de "Necropacalypse"), des relents death à la Cannibal Corpse, une énorme tranche de relents Rings Of Saturn comme sur la fin de "Childchewer", sur "Three Bastards", sur "Ov Sacrement And Sincest", ou encore "Swinaecologist" dans le jeu de tapping aérien étiqueté « aliencore » mais aussi et surtout une tendance à flirter avec le slam sans toutefois tomber dedans. Concernant ce dernier style, le premier groupe qui vient à l’esprit serait Disfiguring The Goddess, aussi bien en termes d’intensité vocale que de double pédale.
Aucun des quatorze titres n’échappe à l’un de ces concepts, mais certains témoignent d'un côté résolument plus deathcore comme "Ov Sacrement And Sincest", d’autres d'un ralentissement de tempo (et croyez-moi, ça n’est pas trop demander) comme "Plaguebearer" et ses guitares aussi lourdes que sous-accordées, ou "Ere The Crimson Dawn" sur lequel la formation fait la part belle aux descentes de manches propres au death technique. Contre toute attente, l’auditoire, clairement pris en otage, parvient à trouver de l’aération parmi cet acharnement de blasts voire de gravity blasts, suffisamment bien dosés. Malgré ce que toutes les lignes précédentes laissent envisager, on a plus à faire à une ambiance pesante et oppressante que fracassante. La qualité du mix n’y est certainement pas étranger tant il est parfaitement arrangé, de manière à ne pas trop mettre en avant la batterie qui reste malgré tout omniprésente. Seule la double pédale ressort de manière volontairement ostentatoire et virulente. Si l’on veut véritablement comprendre ce qui anime cet IA, il ne faut jamais oublier que nous sommes en présence d’une entité appuyant de manière significative sur la provocation (ce qui est l’essence même du metal me direz-vous), en poussant tous les curseurs à l’extrême, avec des paroles traitant de sujets très durs et controversés tels que la pédophilie, le gore, les violences sexuelles, le viol, et la religion, le tout associé à une musique singulièrement violente mais qui veut faire comprendre à son public que rien n’est à prendre au sérieux. Pour preuve, regardez les abréviations de tous les albums jusqu’à présent : The PLOP, The EGG, et maintenant The BOY. Leurs clips ne sont pas en reste, parodiques au possible (en l’occurrence ici "Three Bastards"), parfois même à la limite du mauvais goût ("Blasphemian", "Decapitation Fornication") ou la « chanson » de clôture de cet opus. . .


La Bataille de Yaldabaoth est peut-être la dernière phase, et sans conteste la plus aboutie, du plan machiavélique mise en place par cet IA dans sa quête d’annihilation de l’univers à travers l’infantilisation de son œuvre, pourtant construite avec beaucoup de sérieux. Ça n’est peut-être pas anodin si le projet ne s’est jamais présenté en live jusqu’à présent et qu’il n’officie chez aucun label. Voilà le meilleur moyen de rester sous les radars.



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